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qu’agrégat ou communauté -, c’est au terme d’une dégénérescence ou d’une
atteinte trop considérable à l’intégrité du corps qu’il nous faut le faire, là où cela
semble être la conclusion et le choix les plus sages.
Mais il semble maintenant, d’après les nouvelles découvertes, que la
dégénérescence – le vieillissement, par exemple - ne soit en faite produite que par
une action positive soutenue, qui elle ne relève pas d’une fatalité biologique ou
génétique, mais d’une intervention qui pourrait en principe être combattue ou
même évitée.
Dans les tropiques on est plus qu’ailleurs confrontés à l’ambivalence de l’eau : l’eau
vie, oui, mais aussi, presque simultanément et dans une profusion de
métamorphoses, l’eau pourrissante, l’eau putride, l’eau effervescente, l’eau
génératrice de monstres parasites, l’eau qui alourdit et vulnérabilise, l’eau qui mine,
envahit et accable.
Les légendes d’un paradis terrestre se réfèrent souvent à des lieux d’altitude, plus
hauts que les nuages, qui contiennent enchâssée par leurs cimes comme une
concentration privilégiée de formes de vie, une opulence contrôlée, une abondance
maîtrisée, tel un puits de miel préservé et goûté avec infiniment de soin et de
conscience.
Et c’est bien ainsi que le corps voudrait exister, c’est bien à ces rythmes qu’il
voudrait s’allier, comme un souvenir de temps si reculés où la Terre s’ouvrait et
s’offrait en une communication multiplement vibrante : un air sec et limpide pour
base, des forées ponctuelles aux berceaux de la vie, des missions contemplatives
aux rives océanes ; le sens d’une frugalité vigoureuse, nourrie d’air, de lumière et
d’espace, une union sensible et révérente du petit corps au grand corps et à
l’univers.
*17-2-2000, Auroville :
Il y a comme un vide qui s’est formé : je ne sais pas où servir…
Je voudrais que le Seigneur me dise : « Fais ça ! »
Mais Il ne dit rien.
Alors, partir marcher ?
La tentation du sannyasin ?
Et puis la solitude du corps est une chose difficile. Partager l’univers dans une
caresse, sans le drame ni les rôles ni l’histoire ni le poids de soi et de l’autre : c’est
ainsi que je sens plus d’affinité pour ceux que l’on taxe de promiscuité que pour
ceux qui prétendent à la « pureté » ! Je ne comprends toujours pas, en fait,
pourquoi la sexualité devrait s’excuser, se justifier, s’enrégimenter, se neutraliser,
être contrôlée !
*18-2-2000, Auroville :
Ce qui m’empêche d’accepter avec confiance cette apparence de « rien » dans
laquelle je me trouve à présent, est une accumulation non éclaircie d’une vague
culpabilité ; une culpabilité indirecte, comme celle de ces condamnés innocents
mais présumés coupables qui doivent endosser de force, par le regard des autres,
une seconde identité, et qui, même longtemps après que leur innocence ait été
prouvée, du fait même qu’ils aient pu être soupçonnés, restent à jamais suspects –
c’est la loi du dicton « il n’y a pas de fumée sans feu » !
Mais chacun de nous est impliqué dans cette édification collective hystérique de
fausses identités ; c’est le masque obligatoire qu’il nous faut revêtir et faire revêtir