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puisse aider la vie ? Alors ce texte est un gaspillage et une coque vide et je fais

erreur sur toute la ligne et mes perceptions sont mensongères…

*15-6-2000, Auroville :

Il est vrai que la satisfaction d’un désir est suivie d’une sorte de tristesse.

Alors que le mouvement soutenu de surmonter un désir et de s’en libérer ouvre à

une qualité de joie qui est comme un air pur, un calme qui nettoie et vivifie en

même temps.

Mais, dissipant la tristesse, il y a un apaisement et une tranquille gratitude, qui

s’accompagne d’une prière pour l’autre ; plus profondément que la satisfaction du

désir, c’est l’évènement de la réponse à un besoin : on veut remercier.

*19-6-2000, Auroville :

Il fait aussi chaud que devant un brasier, tandis que le ciel au Nord se charge

lentement de fris et de nacre.

Je ressens comme un lent écroulement, comme d’avoir échoué sur une île aride –

une espèce de terrain vague et sans ressources, ni sens, ni avenir…

Je ne trouve pas ma place, cette place exacte, quelle qu’elle soit, où la Force sera

présente, où de nouveau la rivière de la Force sera tangible, son flot, son corps et

sa sécurité, où l’on n’est plus seul comme une ombre projetée, où l’on n’est plus

séparé.

*20-6-2000, Auroville :

Mon Dieu, c’est effrayant ! Mon Dieu, c’est effrayant ! Mon Dieu, c’est effrayant !

L’imbécillité, l’absurdité, la veulerie… S’être laissé emmurer… dans l’épaisseur d’une

feuille de papier, la malédiction du petit, minusculement petit ego qui s’apitoie sur

soi-même… emmuré : séparé de l’existence, du progrès, du courant, de l’infini, de

l’éternel, du devenir – du créé se créant, du conscient se découvrant…

*21-6-2000, Auroville :

Le solstice de l’été, et le jour le plus long de l’année ! Mais pour nous ici, non loin

de l’Equateur, ce n’est qu’une petite rallonge d’une heure !

Ici, nous nous efforçons, nous tendons vers l’émergence d’une société qui sera

libérée de l’affliction des classes et des castes, où la valeur de l’individu sera fondée

sur ses propres capacités uniques et mesurée par les responsabilités que ces

capacités lui permettront de remplir ; où la possibilité de l’arbitraire sera

neutralisée par la pratique progressive en chacun d’une perception directe et

spirituelle, c’est-à-dire libre des jugements et des préférences de l’ego…

Cet état collectif, vers lequel nous tentons de graduellement nous orienter, auquel

nous nous efforçons de devenir réceptifs, à mesure qu’il se réalisera, devra

nécessairement se répandre dans la conscience terrestre ; et il se répandra depuis

des réalisations multiples, car la tentative d’Auroville, si singulière soit-elle encore,

n’est pas exclusive, et en d’autres contextes cette même poussée se manifeste

simultanément – jusqu’à acquérir le rôle et le pouvoir d’une référence vivante, d’un

modèle réel pour l’humanité entière.