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maison d’édition Hachette, et il a fait sa carrière de représentant et d’intermédiaire

dans ce milieu, le commerce de l’écriture, pour finir chez Odile Jacob ; la retraite

venue, associée à une série de déboires personnels, il a choisi Pondichéry, ancien

comptoir Français, pour une période d’assimilation et de mise au point… Au terme

de la seconde entrevue – du second monologue, durant laquelle JYL est

heureusement venu m’aider, il m’a tout à coup proposé de m’introduire à la maison

d’édition Payot…

*15-10-2000, Auroville :

Téléphone de C hier soir : elle était la veille entrée à l’hôpital pour examen complet

et coloscopie ; le chirurgien a trouvé une polype à l’endroit même où il avait opéré

il y a maintenant dix-huit mois, et n’a pas osé la retirer, craignant de causer une

hémorragie interne ; il a fait des prélèvements, et nous saurons les résultats dans

quelques jours. Généralement, les examens divers montrent que C a une santé

exceptionnellement bonne « pour un corps de cet âge »…

Et alors, pour agrémenter la situation, le même jour, R a eu une crise soudaine de

violentes douleurs au ventre, et a dû être emmené d’urgence à la Pitié, où il a été

déterminé qu’une infection s’était développée dans la vésicule biliaire, et qu’il devait

être opéré immédiatement !

Alors que C me téléphonait, de retour chez elle et ayant repris on travail le jour

même, R était encore en salle de réanimation ; mais il avait pourtant trouvé le

moyen de déjà parler tout autour de lui de son nouveau livre d’ « aphorismes »

récemment publié…

C m’assure qu’elle est prête à faire face à une nouvelle opération…

Mais je ne crois pas que cette solution soit bonne ; il vaudrait mieux il me semble,

même si cette polype s’avère maligne, que C se prête, par un mouvement de

confiance intérieure, à une action directe de la conscience.

Elle ressent que ce nouveau « déraillement » est une conséquence de l’été que R lui

a fait subir, en se vautrant dans cette dépression spectaculaire et la prenant pour

otage, pour en sortir ensuite dans un état d’exaltation pénible pour tous ses

proches, une sorte d’exhibitionnisme dépourvu de toute dignité.

Je ne puis guère ignorer la logique morale, sentimentale, psychologique, selon

laquelle il serait normal et bon que j’aille les rejoindre et reste près d’eux ; mais

c’est une logique de « fin » qui va à l’encontre, il me semble, d’une loi plus

profonde et plus vraie.

Et la distance physique, alliée à une proximité intérieure, est favorable en fait à

l’action de la conscience, au recours à sa circulation.

*16-10-2000, Auroville :

Quelquefois je me trouve, par ma propre faute, dans une grande confusion

vibratoire…

Je pourrais dresser deux listes curieusement complémentaires : la première, de

toutes les occasions où les autres – souvent ceux dont je suis solidaire – m’ont

empêché d’aller dans le sens que je ressentais comme juste, et comme le temps et

les circonstances ont fini par me donner raison ; et la seconde, de toutes les

occasions où, en ce qui me concerne plus personnellement, j’ai ignoré

volontairement l’avertissement ou le malaise interne, à mes propres dépens.

C’est une curieuse complémentarité, parce que, me semble t il, il y a une

corrélation effective, et que si j’adhérais autant à la perception intérieure lorsqu’il

s’agit de certains de mes choix « privés », la justesse de cette perception lorsqu’il