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détérioration. Tout mon élan et toute mon aspiration et toute mon orientation sont
pour un progrès qui s’accomplit d’harmonie en harmonie plus grande et plus
consciente et plus intégrale. Il y a, au-dedans de l’être, un refus radical de tout ce
qui peut trahir, tromper ou déformer l’harmonie de base ; un refus qui peut à tout
moment se traduire par le choix de ne plus « vivre », de ne pas continuer…
Et cela persiste, malgré Ton exemple même : Toi qui T’es unie, quoiqu’il arrive et
quelles que soient les apparences mensongères, si parfaitement et si absolument –
« Ce que Tu veux, ce que Tu veux… »
Je suis incapable de dire « oui » à ce chemin-là.
Peut-être est-ce dû à la conviction presque physique – mais où est-elle
précisément, où vibre t elle exactement, dans le corps ? – que Ta Volonté est pour
la victoire de l’Harmonie, et de son pouvoir effectif.
*6-12-2000, Saint Maur :
Je suis là sans mode d’emploi !
Je passe chaque jour de nombreuses heures auprès de C, dans leur appartement ;
l’atmosphère n’y est pas très bonne, à cause de R, et cela pèse sur elle et l’alourdit,
et je ne sais pas ce que je dois « faire »…
*9-12-2000, Saint Maur :
Au cours de ces journées, j’ai encore pu voir plusieurs films remarquables,
exceptionnels, magnifiquement joués et réalisés – « In the mood for love », et
« Hustler white », et « A dead man walking », et « Un automne à New York »… Le
cinéma m’avait manqué, toutes ces années ! Cet art – le cinéma – a maintenant
atteint une maturité, une finesse et une profondeur de sens que je trouve
bouleversantes…
… Il est presque 9 h du matin et le soleil vient à peine de se lever !
*13-12-2000, Saint Maur :
J’ai fait un aller-retour à Claouey – train de luxe et voiture -, pour raccompagner
Ch.J et F.J et voir et corriger les épreuves de « Chemins Entiers ».
DEB, l’éditeur, un ami de F.J, est venu nous y retrouver, pour que nous décidions
ensemble de la couverture ; je voulais absolument garder les deux couleurs orange
et bleue ; F.J est alors allé puiser dans sa bibliothèque et, tout d’un coup, alors que
nous allions fermer un dernier album de photographies sur l’Ile de la Réunion, j’ai
trouvé une vue splendide : de la lave en fusion, une splendeur vivante de feu solide
et liquide à la fois dans un ciel d’un bleu profond ; nous étions tous soulagés et
heureux.
Tout cela m’a ému : le soin et l’affection et la participation de chacun – de Ch.J et
F.J d’abord, puis de DEB et de ses 3 enfants, qui ont revu les épreuves plusieurs
fois déjà avant moi.
L’attitude de DEB m’a aussi redonné confiance, qu’il a exprimée ainsi : « ce texte
est a priori à mille lieues de mes préoccupations et de ma compréhension des
choses, et pourtant, après plusieurs relectures je m’en suis imprégné et l’apprécie
de plus en plus et ça devient présent… » Et c’est exactement ce que je souhaite,
que ce « livre », tranquillement, devienne comme un ami.
Su m’a téléphoné dimanche dernier de « Baca Grande » dans le Colorado, où elle
s’occupe de Seyril : elle avait tant de choses à me raconter, après tous ces mois
d’éloignement !