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Mère tourna Son regard dans le mien, et ne répondit rien. Nous sortîmes de Sa

chambre.

Voici ce que l’enveloppe contenait :

Une double carte sur laquelle Mère avait écrit :

« 9.4.70 Bonne Fête à Divakar avec mes bénédictions. Mère. »

Puis se trouvaient les deux cartes que je Lui avais envoyées, photographies d’Elle

au dos desquelles j’avais écrit mes deux questions.

Au dos de la première, en grandes majuscules (on m’avait prévenu que Mère

traversait des épreuves physiques et qu’Elle ne voyait plus clairement), j’avais

écrit : (« Mère, veux-Tu de moi pur la transformation ? »)

Mère écrivit, juste sous la question :

« Oui.

Mais de ton côté tu dois avoir l’endurance

bénédictions

Mère. »

Au dos de la seconde photographie, j’avais écrit : (« Mère, seras-Tu toujours dans

mon cœur ? »)

Et juste sous la question, Mère répondit :

« Oui. Mais tu en seras conscient en proportion de ta sincérité

bénédictions

Mère. »

C. repartit en France.

Le temps de butiner venait à sa fin. Et mon visa aussi allait bientôt expirer.

Les choses devenaient un peu plus sérieuses, les conditions de l’engagement un

peu plus tranchantes.

Il y avait entre Françoise et moi une certaine attraction et de l’amitié ; et je lui étais

très reconnaissant des soins qu’elle avait pris, et de l’accès qu’elle m’avait permis

de trouver, par elle, à Mère. Mais peut-être attendait-elle plus de moi, ou bien

s’est-elle méprise sur mon attitude, voyant de l’arrogance là où il n’y avait que la

tension de ma lutte envers mes propres contradictions.

Par elle, j’écrivis bientôt à Mère : (« Douce Mère, dans l’état actuel, je ne puis rien

dire de ma sincérité, mais, es-Tu d’accord pour que je demande, par Kiran, une

prolongation d’un an de mon visa, malgré le fait que j’aurai probablement à

retourner en France pour essayer d’obtenir la réforme du service militaire, soit en

Août, soit en Octobre ? Veux Tu donner Ton accord écrit, ou en faire part à

Françoise. Mère, je veux T’obéir pour toutes choses. Je sens un besoin, une volonté

impératifs de rester ici, tout à Toi, et d’apprendre par Toi à Te rejoindre au fond de

mon cœur, pour T’aider et Te servir. Gratitude. Divakar. »)

Au bas de la lettre, Mère écrivit :

« C’est bien

bénédictions

Mère. »

Muni de cet accord écrit de la main de Mère, je me rendis au bureau d’Auroville

pour que Kiran fasse les démarches nécessaires.

Une semaine plus tard, je revins la voir. Tout embarrassée, la mine triste et me

signifiant son impuissance, elle m’apprit qu’un contrordre avait été donné ; elle ne

pouvait me dire ni comment ni pourquoi, mais la permission de rester m’était

refusée.