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direct et pratique ; elle se sentit plus légère et en mesure de regarder cet horizon si

autre avec moins d’appréhension.

Ce serait bientôt ma fête ; j’aurais 20 ans le 9 Avril.

C. serait là, et ce jour-là, Mère la verrait aussi.

C’était le moment-charnière de cette vie.

J’avais remarqué qu’un certain nombre de gens avaient reçu de Sri Aurobindo et de

Mère un nom nouveau, leur nom spirituel, marquant leur nouvelle naissance

psychique et spirituelle. Mais toutes les demandes n’étaient pas satisfaites et

certains devaient attendre longtemps. Françoise elle-même, qui était toujours mon

intermédiaire auprès de Mère, Lui avait déjà plusieurs fois demandé un nouveau

nom, sans réponse – « plus tard », avait dit Mère.

J’avais conscience aussi qu’il fallait essayer de ne pas déranger Mère avec nos

demandes égoïstes et nos questions sans fin auxquelles nous ferions mieux

d’apprendre à discerner directement les réponses.

Mais il y avait ce besoin dedans d’une confirmation de ce passage, de cette

expérience intérieure, de ce retournement de conscience – non pas une

confirmation du fait de l’expérience : cela était souverain, irréfutable, la seule

certitude. Mais une confirmation de la direction que devait prendre ma vie, et

presque de sa fonction.

Françoise m’encouragea à demander mon nom.

Et je préparai pour Mère les deux questions qui étaient les plus importantes, les

plus déterminantes.

Je sus presque tout de suite que Mère avait accepté et choisi mon nom.

Et que je devais bien comprendre, me dit-on, combien il était remarquable que

Mère m’ait pris pour disciple. Et on m’offrit l’explication spirituelle du nom que Mère

avait choisi : « Celui qui donne le Jour ». L’un des plus anciens disciples, Udar,

ajouta que, du point de vue du travail à faire, cela signifiait : « Celui qui change

l’obscurité en lumière ».

Car ce nom est le nom du soleil au moment où il se lève dans le ciel visible, le soleil

qui surgit à l’aurore.

Ce jour-là, le 9 Avril, nous fûmes 4 aux pieds de Mère.

Françoise et Fabienne se tenaient à Sa droite, C. devant Elle, tandis que je me

tenais un peu à Sa gauche, et Mère s’occupa d’abord de mettre C. à l’aise, lui

offrant des fleurs et des bénédictions, s’enquérant doucement de son séjour.

Puis Mère remit à Fabienne et à moi chacun un médaillon d’or portant en relief Son

Symbole d’un côté et celui de Sri Aurobindo de l’autre et pouvant contenir un

sachet de bénédictions.

Alors Elle me tendit une grande enveloppe, l’enveloppe de ma fête, sur laquelle Elle

avait écrit avec un gros fusain noir :

« Divakar ».

Et Elle me dit :

« Voilà. Une nouvelle naissance. Pour ta fête. Les réponses à tes questions sont

dedans. »

Ainsi, en présence de ma mère physique, Mère me re-nomma.

Le temps pressait, beaucoup d’autres attendaient de La voir, nous devions partir.

Me redressant, encore à genoux, je voulus Lui demander, devant C. : (« Mère,

pourrai-je rester ici ? »)