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Tout comme, à la découverte de l’or matériel dans les veines de la Terre, l’homme

pris d’une ivresse et d’une avidité se remet passivement à la charge d’une énergie

insatiable, échangeant sa liberté de choisir contre cette intensité plus grande, ainsi,

en présence de la conscience manifeste et de sa puissance en action, de

l’incarnation directe, l’homme qui n’est pas entier n’a que très rarement la force de

tenir, de ne pas céder à l’attrait du même piège : dériver un peu de la Force pour la

formation temporaire et illusoire de sa propre grandeur ou de son propre pouvoir.

A travers ceux-là étaient touchées toutes les énergies séparées qui toujours dans

l’Histoire ont mésusé de la Force et usurpé la réelle autorité.

Et ceux-là, ceux qui ont été marqués pour ce rôle, ont été les sacrifiés.

57.

Un ajustement considérable doit d’abord se faire dans la circonférence humaine

avant qu’un changement véritable puisse advenir, et cela concerne le pouvoir :

toute soif de pouvoir indique un manque d’être ; on ne cherche le pouvoir que

parce que l’on n’est pas vraiment.

Etre, c’est l’équilibre. Etant, simplement, on peut ce que l’on est.

Ni plus ni moins.

En proportion de ce que l’on est vraiment, on rayonne évidemment un pouvoir

conscient.

Ceci est la vraie, et la seule justice.

Mais dans cette humanité indéfinie, qui est un espace de transition et une arène, la

petite personne dure qui se forme aux chocs d’une multitude sauvage d’énergies en

mouvement accepte peu à peu, à mesure qu’elle se forme, l’hypnotisme de la

séparation.

Conditionnés par l’ignorance environnante, nous apprenons à fixer notre écorce et,

ce faisant, nous dissocions de notre propre accès à la source commune.

Graduellement identifiés à cette formation durcie devenue notre monnaie d’échange

et notre nom, nous devons survivre et nous nourrir dans le jeu des forces.

Par manque d’être, ayant cédé notre liberté innée, nous cherchons alors à nous

mettre en rapport avec un peu de pouvoir : selon notre nature extérieure, soit nous

cherchons à l’acquérir, à contrôler l’énergie qui pourra animer l’ombre que nous

sommes, soit nous nous tournons passivement et sans discernement vers

quiconque en sera déjà le véhicule.

58.

D’une manière ou d’une autre nous continuons ainsi de répéter et consolider

l’habitude de s’en remettre à des énergies séparées, qui s’enrichissent de notre

adhésion en absorbant un peu de notre substance ; et nous aggravons ainsi la lutte

qui devra se mener lorsque nous éprouverons la nécessité de recouvrer notre

liberté de choix et de reprendre contact avec nous-même.

Car alors ce n’est plus seulement avec la rigidité fabriquée de notre fausse identité,

ni avec les sédiments de l’habitude perpétuée qu’il nous faut traiter, mais avec la

souveraineté usurpée, et maintenant menacée, de toutes ces énergies avec

lesquelles nous nous sommes alliés, et les contrats ainsi formés, dont les

empreintes sont gravées dans notre état.