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En apprenant à se référer à l’unique validité de sa propre présence au monde,

l’individu redécouvre les formes en explorant ses propres affinités au créé comme

au possible, et sa propre réceptivité à l’avenir.

Sa créativité se révèle alors selon des rythmes et des intensités qui lui seront

particuliers ; sa communication avec le monde se précise et devient le médium de

sa libre participation.

A mesure que l’individu se pressent et se perçoit comme une manifestation

évolutive de la Conscience parmi d’innombrables autres manifestations, sa

créativité s’unit à sa cause, emplit sa vie et son corps, dans une nouvelle relation

au monde, directe et mutuelle.

L’essence de ces instants privilégiés de rencontre et d’union, ou de fusion, que

l’artiste connaît au sommet de son art et qui lui procure la plénitude de

l’accomplissement, ou de ces instants d’intuition blanche révélée, de communion

avec les lois profondes de la matière et de la vie que le savant, le chercheur, ou

l’inventeur éprouve à l’apex de son travail, est l’indication d’un état de conscience

dont la créativité est une force native.

114.

Créativité, communion, révélation, sont des mouvements de force consciente – de

Conscience Force.

Apprenant à choisir, nous apprenons à discerner de quoi nous nous faisons les

porteurs et les véhicules, et à exiger de nous-même une contribution réelle et non

plus la satisfaction de son illusion.

Devenant conscients de notre responsabilité créative, nous connaissons le respect

du monde.

La vie entière devient le champ d’un dédie ment libre et offrant.

La créativité unit le sujet et l’objet : leur accord se révèle.

Rassemblant notre capacité de choisir, nous retrouvons la créativité de notre être.

Et nous réalisons aussi que l’espace premier de cette créativité est notre propre

personne, physique et vivante : le sens de l’incarnation se fait jour.

115.

La plupart des disciplines spirituelles avaient pour assomption majeure que l’objet,

ou le but, de nos efforts était séparé de nous, soit par une indifférence à l’égard de

la création, soit par quelque faute originelle que nous aurions commise, soit encore

par une succession de niveaux ou d’états qui lui étaient étrangers ou extérieurs,

qu’il nous fallait donc apprendre à franchir, dont les forces et les énergies devaient

être apprivoisées ou maîtrisées.

D’une manière ou d’une autre il y avait toujours, entre la Cause et le créé, entre le

divin et nous-même, entre l’esprit et la forme, une division, ou une distance, ou

une paroi, ou une vaste illusion que nous ne pouvions transcender qu’au prix de

formidables efforts et de terribles épreuves par lesquels notre ferveur et notre

sincérité étaient éprouvées et mesurées.

La vie elle-même était un piège ou une absurdité ou, au mieux, une étape

initiatique nécessaire à notre voyage.

Quelque chose a changé dans ce monde.