537
106.
Je tente ici de mettre à jour quelques-unes des leçons issues d’une expérience
collective qui se poursuit, et qui n’a de sens justement que par ce qu’elle révèle à la
fois des difficultés humaines et planétaires que nous vivons tous aujourd’hui et, non
pas de leur solution, mais de la possibilité de leur disparition par, et dans,
l’émergence d’une compréhension autre, et plus vraie.
Cette compréhension n’est pas elle-même la force qui transformera notre nature et
nous fera passer à l’étape suivante, dans un autre état, matériel et conscient ; mais
elle peut, parce qu’elle atteint la cause de nos faux problèmes, de nos problèmes
relatifs, nous permettre d’accéder à une transparence, et à une perception éclaircie
du pas qui nous attend, et de sa réalité.
Elle peut nous rendre à un équilibre et une harmonie suffisants, un milieu
d’ouverture au sein duquel, ici et là et selon des critères que notre pensée seule ne
peut identifier, un rapport avec le prochain état pourra commencer de s’établir.
Et elle peut nous aider à défaire, et dépasser, la possibilité même de la catastrophe.
Si j’ai indiqué certains aspects de mon expérience personnelle, c’est peut-être par
fidélité à ce mouvement d’éclaircissement qui va du subjectif vers l’objectif, de
l’individu vers l’universel, ou qui naît de leur rencontre.
Le fil directeur qui m’a guidé ici est l’importance cruciale du choix, comme
contribution à la grande Question.
107.
La pratique du choix est progressive.
On part de l’état de conscience que l’on a, dans la direction d’un état de conscience
que l’on perçoit à peine ou que l’on devine, et ce mouvement même est un état qui
se transforme et transforme la perception du but.
On accepte les erreurs comme les indications de l’évolution de notre choix.
On apprend à libérer la vie de ses masques de juge et de censeur, en se référant de
plus en plus consciemment à la source intérieure de notre choix, en lui donnant de
plus en plus notre confiance.
Un individu entier, uni, n’est plus la petite personne frontale, mais quelqu’un, qui a
appris à choisir la vérité de son être – malgré les pressions et les influences de la
société et d’autrui.
A chaque instant et en toute circonstance l’individu a la liberté d’un choix vivant :
celui d’unir sa conscience active à tel ou tel état, telle ou telle intensité, tel ou tel
besoin dans l’être, et de laisser l’orientation de ce choix imprimer les mouvements
de la vie, susciter la réponse multiple des évènements, produire sa propre
incidence, frayer sa course ; silencieusement, et sans pensée.
108.
Elle, pour tous ceux dont le besoin d’être s’est éveillé, a manifesté et porté au
monde l’objectivité d’une présence, d’une onde et d’un état de vérité.
Un état qui, si nous lui donnons la force de notre choix, peut tout changer.
Et plus nous nous en approchons, et nous ouvrons à sa portée, plus nous
approchons du corps – de la conscience dans la matière.
De la Conscience une, totale et entière.