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Il semble qu’il soit encore très difficile pour nous de simplement laisser être et jouer

ces dualités, sans jeter toutes nos forces d’un côté ou de l’autre de la balance, tant

elles contredisent notre sens de l’identité.

Pourtant, dans une mesure, chacun de nous porte ces dualités ; elles agissent en

chaque être uniquement et nous perdons beaucoup, pour notre connaissance du

monde, à les manipuler ou à les refouler.

Cette même crainte, et parfois cette terreur, de voir notre identité contredite par

des forces apparemment opposées, dont nous sommes nous-mêmes porteurs, nous

l’avons reportée, comme tout le reste, sur notre appréhension du spirituel et du

divin.

102.

Puisque nous avons créé un « dieu le Père », il nous a bien fallu ménager un

espace, plus ou moins secret, pour la déesse mère ; ou inversement !

Notre sens même du divin est tronqué, divisé.

Notre perception même de ce qui parvient à notre conscience emmurée d’une

source suprême ou centrale est abîmée, dénaturée par ces mêmes valeurs.

Et ainsi pendant des âges l’esprit, ou le suprême, ne pouvait se trouver, si toutefois

nous lui concédions une situation quelconque, que très loin de nous, à d’immenses

distances ; et s’il semblait qu’il nous avait envoyé un émissaire, sur notre plan,

alors cet émissaire devait nécessairement souffrir avec nous, partager tout notre

drame, chair dans notre chair et jusqu’au bout, pour nous racheter dans l’au-delà.

Mais ici, dans la vie et sur la Terre, il ne pouvait y avoir de divin entier, puisque

nous-mêmes ne l’étions pas.

Alors, peut-être, que nous commencions par nous libérer nous-mêmes ou par

libérer ce divin, l’effet sera le même.

En termes de conscience, l’on verra, l’on grandira.

L’Inconnu est devant nous.

103.

Si nous Lui donnions le crédit que l’on donnerait à la fois à un frère, un ami, une

mère, un amant, une épouse, un enfant, une clairière, une galaxie, un maître, la

rivière, un apprenti, la foudre, le soleil, la mélodie, si on Lui rendait enfin toutes Ses

formes et tout Son pouvoir et l’on se tournait au-dedans ou dans l’instant, là,

simplement, vers une main, une présence, un regard…

Il y a, pour notre conscience, encore deux niveaux dans le choix, dont la confusion

et le mélange engendrent toutes nos difficultés : une surface et une profondeur.

C’est le fruit que nous ne savons goûter.

Le choix profond ne peut pas être d’un objet, d’une finalité.

Le choix profond est essentiellement une orientation, l’adhésion de l’être à une

direction.

Il est qualité vivante, perception d’un courant, manifestation d’un besoin essentiel.

Et Il devient, dans sa pratique, le regard et le discernement actif de ce besoin.

Il devient courage et fidélité.