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J’ai besoin d’un chemin plus parfait, où toutes les expériences sont des grains d’or

passés au cou de la Terre, une offrande concrète et acceptée chaque jour, un

dialogue vivant d’amour du petit, de l’imparfait à l’immense, au Suprême… ; que

nous puissions sans honte aucune, sans que rien ne Te soit dissimulé, s’agenouiller

au grand jour et Te chercher…

Ce qui parait être une conscience inférieure, petite, nouée, limitée, impuissante,

enchaînée, c’est peut-être la Même Conscience infinie, libre, vaste et puissante,

absolue et omniprésente, mais ramassée, réduite, inextricablement divisée, tapie,

ramifiée, immobilisée qui, pour Se rappeler à Elle Même, renaître à l’Existence

suprême depuis l’inconscience, fait appel à la Force, déléguée depuis l’Origine, afin

de la libérer en tous ses points jusqu’à la libération ultime et toute-puissante, la

libération physique et matérielle…

J’ai envie de retourner à la maison, de m’étendre près d’eux, de ramener des roses

pour lui et pour elles, de dormir, de le regarder, de l’aimer… Et je n’ai rien résolu !

J’ai peur qu’ils soient tristes, qu’ils se méprennent… mais, si je leur étais néfaste, je

crois bien que Tu ne les laisserais pas près de moi…

C’est la première fois que je pars seul depuis deux mois. Donne-moi la force de

l’accompagner comme il est bon et juste pour lui.

Ouvre-moi à la sincérité et à l’intransigeance véritables.

*28-3-1972, Saint B. :

Je sens bien que tous les besoins profonds de ma nature sont satisfaits

progressivement et qu’à leur place peut venir l’épanouissement d’une libre

conscience.

C’est la surenchère et l’insatisfaction fonctionnelles du vital qui prolongent la

difficulté et la répètent sans se lasser…

Mâ, l’amour que Tu portes à chacun de Tes enfants est un secret plus profond et

plus parfait que le miel de Dieu, c’est l’amour unique de Mère divine et aucun

amour, si haut et si pur soit-il, ne pourrait supporter ce que Tu supportes.

*29-3-1972, Saint B. :

Mâ, j’étais dans Ta chambre, comme au jour il y a presque deux ans où Tu m’as

dit : « tu verras, tu sentiras, tu comprendras, dans quelques temps, que c’est la

meilleure chose à faire… l’avenir… » Et c’est Ton regard, Tes yeux qui m’ont suivi

jusqu’à ce jour…

*11-4-1972, Paris :

Douce Mère, ce matin je T’ai écrit pour Te demander une aide particulière pour la

fixation sexuelle qui me hante. Maintenant il faut qu’elle se résolve. C’est l’ombre

de toute cette vie…

J’essaie d’aller au fond, tranquillement, en me détachant de l’angoisse due à la

présence de l’autre ; il me semble que cela vient de bien loin, du moment même de

ma conception et je n’ai toujours, depuis plusieurs années, que le même souvenir,

lorsque j’étais âgé de trois ou quatre ans peut-être. Toi, Tu sais, car Tu vois.

*15-4-1972, Paris :

Quelques secondes de dévotion, ce matin, comme par accident… des moments où

je voudrais remonter à la surface et respirer un peu, une nullité complète et