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DOSSIER FAMILIAL
61
Revenus locatifs :
le choix du régime
Avec l’année blanche, l’imposition
des revenus fonciers perçus en 2018
relève du véritable casse-tête. Dans
tous les cas, il convient toujours de
les déclarer et de choisir le régime
fiscal adapté à votre situation.
L
es loyers encaissés au cours de cette
année entrent de manière générale
dans le champ d’application du crédit d’impôt
modernisation du recouvrement (CIMR)
appliqué en 2019 pour effacer l’impôt 2018
et échappent donc ainsi à l’impôt sur le
revenu. Sauf que… certains montants
encaissés, considérés comme des revenus
exceptionnels par l’administration fiscale, ne
sont pas concernés par cette neutralisation
de l’impôt (voir encadré page 63). Quoi qu’il
en soit, vous devez indiquer vos revenus
fonciers 2018 sur la déclaration que vous allez
remplir au printemps prochain. Surtout, il
vous faut choisir le régime d’imposition
auquel vous souhaitez qu’ils soient soumis.
VOUS LOUEZ UN
LOGEMENT NU : RÉGIME
MICRO-FONCIER OU RÉEL
Dès lors que le montant brut de vos revenus
fonciers, c’est-à-dire les loyers hors charges
que vous avez perçus durant l’année, ne
dépasse pas 15000 euros, vous relevez de
plein droit du régime dumicro-foncier. Vous
bénéficiez alors d’un abattement forfaitaire
de 30%, quel que soit le total des frais que
vous avez réellement engagés dans le cadre
de la location de votre bien immobilier.
Vos gains sont donc imposés à hauteur de 70%
sans possibilité de déduction supplémentaire
pour travaux ou charges. Il vous suffit
de préciser le montant en question dans
votre déclaration de revenus (case 4BE).
« Le micro-foncier se révèle tout
particulièrement intéressant
pour les propriétaires bailleurs
qui n’ont que peu de charges
ou ne réalisent pas de dépenses
particulières d’amélioration
ou d’entretien de leur logement
loué »
, souligne Natacha Le
Quintrec, avocate fiscaliste à
Paris. Pour autant, rien ne vous
empêche d’opter pour le régime
réel (attention, cette option
vous engage pour trois ans).
Obligatoire lorsque vos
recettes annuelles excèdent
15000euros, le réel vous
permet de déduire des loyers
encaissés l’ensemble des
charges et frais acquittés pour
le bienmis en location. C’est-
à-dire les travaux, charges de
copropriété, intérêts d’emprunt,
primes d’assurances…
JON BOYES/GETTY IMAGES - STUDIO FALOUR
NOS EXPERTS
Pierre-Emmanuel
SASSONIA
Actuaire chez Eres
Natacha
LE QUINTREC
Avocate fiscaliste
à Paris
David ECOCHARD
Gérant de GVGM
Formation et chargé
de cours à la faculté
des sciences écono-
miques de Lyon-II