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DES LIQVIVRS.

!7

avant que les Romains leur eussent apporlé la vigne.

Nous voulons parler de l'hydromel.

Les

Gaules, couvertes de forêts, abondaient en

es–

saims d'abeilles, qui fournissaient une prodigieuse

quantité de mitll sauvage, que nos ancêtres

r~cueil­

laient, el dont ils composaient une liqueur forte et

enivrante, par le moyen de la fermentation dans l'eau.

Telle fut longtemps leur boisson, qui s'appelait dès lors

hydromel. Vers le xv• siècle, temps où les abeilles

domestiques avaient pris la place des sauuges, el où

l'abondance du vin avait fait oublier l'usage de celte

liqueur, on inventa un hydromel vineux, peut-être

même ne fit-on que renouveler cette boisson, qu'il

est impossible que les Gaulois n'aient pas fabriquée.

Un ouvrage du xv• siècle nous apprendra la manière

de le faire et de le conserver comme du vin.

Les moines de l'abbaye de Cluny se régalaient

à

cer-–

tains jours avec de l'hydromel aromatisé, où

il

entrait

de la bétoine el d'autres herbes , et ils appelaient cette

liqueur

potus dulcissimw.

Le

marc d'hydromel trempé

d'eau était distribué aux valets de l'abbaye et aux

paysans.

La

bière était une boisson de nos pères. Pline nous

atteste qu'ils en buvaient de son temps ; mais ce qui

nous étonne, c'est qu'il ajoute qu'ils avaient le secret

de

la

conserver pendant plusieurs années.

Ce

secret est

perdu pour nous. Nous trouvons dans Diodore de Si–

cile que les Egyptiens avaient deux sortes de bière :

l'une forte, appelée

zichh;

l'autre douce, qu'ils nom–

maient

curmi.

Les Gaulois conservèrent celle dh·ision

11u'ils tenaient sans doute des Phocéens: leur bière forte