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TRAITÉ
portait au11t1i le nom de
zitu
,
el la douce était nom–
mée
cerviria
dont a fait le vieux mot français
cerooise.
Julien l'Apostat n'aimait pas la bière et particulièrement
celle des environs de Paris :
il
nous reste une épi–
gramme grecque de cet empereur où
,
apostrophant la
bière,
il
dit
à
peu i•rès : «Qui es-tu! Non, tu n'es
point le vrai Bacchus : le
fils
de Jupiter a l'haleine
douce comme le nectar
,
et la tienne est comme celle
d'un bouc.»
Le
cidre est une boisson qui fut d'abord imaginée
en Afrique et dont les Biscayens, qui
comm~rçaient
dans cette J:artie du monde, apportèrent
la
connais–
sance dans leur patrie. Ensuite les Normands ayant
com1uis la Neustrie et fai&ant commerce avec les Bis–
cayens, ils apprirent d'eux la manière cle faire le cidre.
Il paraît c1ue
fo
poiré est originaire de la Normandie.
Fortunat
,
dans la
Vie de sainte Radegonde,
reine de
France qui, étant veuve, menait une vie très-pénitente,
dit que cette princesse ne buvait que de l'eau et du
poiré, qui était alors la boisson des pauvres.
Enfin
,
nous terminerons cette notice historique en
parlant du prunelel, boisson composée d'eau et de
prunes des haies fermentées,
à
laquelle, après une di–
sette
,
fut réduit le peuple de Paris en
i
ao.
Nous avons cru devoir faire précéder l'historique des
tiqueurs par ceux que nous venons de décrire, comme
exposés indispensables de ce dernier, ce qui expliquera
suffisamment pourquoi notre deuxième volume ne con–
tient aucun document historique.