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Peter Frederik Sulim. Tillæg.

XIV.

Johannes von Millier til Sulim. 1794-.

A Mr. P. P. de Suhm, Historiographe de Danemarc.

Monsieur le Baron !

Je prends la liberté d’insérer ce peu de lignes dans une lettre

à notre ami commun, dont j ’ai reçu cette excellente collection des

sources de l’histoire du moyen âge du Danemark; que je dois au

genereux intérêt que Vous avez bien voulu prendre a un désii très-

naturel, lequel je n’aurois pû, sans Vous, Monsieur, parvenii à

satisfaire. Je Vous en dois la reconnoissance la plus vive : et je

ne puis qu’ajouter, combien je suis charmé de me savoir obligé

ti ce doux devoir envers un homme dont depuis tant d années je

suis accoutumé de respecter le mérité en plusieurs genres. Cette

collection même en est un des plus grands que Vous eûssiez pu

Vous faire, non seulement auprès de tous ceux qui étudient 1 histoire

solidement, et pour qui celle du nord, avant la publication diplo­

matique de ses sources, étoit couverte d obscurités, mais encore

auprès de tous les hommes vraiment attachés au bien public. Cai

la reconnaissance du vrai de l’hist. d’une nation, qu on a trop sou­

vent regardée pour un simple objet de curiosité, est, à mon avis,

un des meilleurs moyens dont on ait à se servir de nos jours

pour faire aimer à chaque peuple la constitution de son gouverne­

ment, le véritable esprit de sa constitution, et sa [!] rapport au bien-

être du pays. J’ai toujours considéré comme une des grandes cau­

ses des malheurs de la France, que dans la première assemblée il

y ait eu tant de métaphysiciens, accoutumés à des spéculations

abstraites sur la politique, et qu’il y ait eu si peu d hommes en

état de juger les institutions politiques d après 1 expérience des

siècles. Il en a résulté cette différence que l’on voit entre Montes­

quieu et Rousseau : celui-la, qui avoit infiniment lû, ne condamnoit

que des abus vraiment destructivs de la félicité publique parceque

de toutes les autres diversités des formes il en avoit vû des rai­

sons dans l’histoire de chaque pays, qui lui faisoient respecter les

loix de chacun : tandis que Rousseau, qui ne connaissoit que ti ès-

imparfaitement l’histoire, s’abandonnoit à son imagination et à son

dépit, pour créter [!] des systèmes, qui ne tiennent à rien de ce qui

a été ni de ce qui est. C’est ce qui a égaré tant de têtes de gens,

d’ailleurs respectables par des vertus. Les gouvernemens, il me