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ÉMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DE LA FORMATION BANCAIRE
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La télévision se diffuse dans les foyers et la
machine à écrire à boule arrive dans les bureaux. Le
traumatisme de la guerre s’estompe, laissant peu à
peu la place aux progrès technologiques et sociaux des
trente glorieuses. Au Crédit Agricole, les embauches
sont nombreuses mais les candidats ont souvent un
faible niveau de formation. En 1955, seuls 45% des
enfants d’une classe d’âge entrent en 6
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et l’école n’est
obligatoire jusqu’à 16 ans que depuis 1959. L’enseigne-
ment des métiers de la banque n’existe pas encore.
LA FORMATION PROFESSIONNELLE
FAIT SON APPARITION DANS L’ENTREPRISE
Du côté des entreprises de services, il
n’existe pas d’enseignement professionnel, et pour se
former… il faut déjà être embauché. C’est le CFPB
(Centre de formation de la profession bancaire) qui
organise la formation professionnelle de la filière.
Le Crédit Agricole y a recours au même titre que
les autres banques, mais la volonté de se doter de sa
propre filière se fait très vite sentir. Si préserver la
cohérence entre les régions et les valeurs du mutua-
lisme en étaient les premières raisons, la volonté de
ne pas dépendre du CFPB et de ne pas partager ses
savoir-faire avec l’ensemble des acteurs du secteur
sera certainement un autre facteur déterminant.
« La volonté était de marquer ses spécificités, de les culti-
ver même »,
explique Pierre Clerc Renaud, directeur
pour les dirigeants de 2003 à 2013.
DÈS 1959, LE CRÉDIT AGRICOLE DISPOSE
DE SES PROPRES FILIÈRES DE FORMATION
Le Crédit Agricole crée son propre Centre
d’enseignement technique le 23 septembre 1959 et en
confie la direction à Raymond Benoît puis à Geneviève
Bénier. Le
CETCA
(Centre d’enseignement technique
du Crédit Agricole) dispense un enseignement par
correspondance sur le même principe que celui du
CNED (Centre national d’enseignement à distance).
« Au tout début, il n’y avait que deux niveaux : un niveau
modeste qui durait un an et n’ouvrait pas sur un diplôme.
Il était surtout destiné aux nouveaux agents. Et il y avait
le brevet en 3 ans, avec un diplôme à la clé. La première
promotion du brevet comprenait 170 personnes reçues.
Certains sont devenus directeurs de Caisse »,
se souvient
Geneviève Bénier.
À la différence du CFPB qui n’enseigne que les tech-
niques bancaires,
le CETCA enseigne en plus la
culture générale, ce qui faisait alors défaut aux
candidats.
Et grâce à des formations complémen-
taires comme «Des idées au plan », les candidats du
CETCA réussissaient mieux aux examens que ceux
des autres centres. Motivation supplémentaire pour
les étudiants, le certificat de spécialité du Crédit Agri-
cole et le brevet supérieur sont des diplômes recon-
nus par l’État et appréciés par les autres banques.
Le nombre d’inscrits passe en quelques années de
1 000 à 10 000, et Geneviève Bénier coordonne une
importante escouade de formateurs. Tous animent
des séminaires en Caisse régionale afin d’harmoni-
ser le mode de correction des copies et la notation,
et veillent à ce que le niveau soit homogène du nord
au sud de la Loire.
« Le CETCA était un puits de correc-
teurs »,
se souvient-elle en riant. Installé au 53, avenue
George-V à Paris, le CETCA rejoint la rue La Boétie
à l’automne 1975, en même temps que les équipes de
l’IFRAD (Institut de formation et de recherche appli-
qué au développement) et de l’ANFCA (Association
nationale de formation du Crédit Agricole), tous deux
créés en 1970.
L’IFRAD
, situé à Denfert-Rochereau et dirigé par
Jacques Delpeyroux, était chargé de la formation des
dirigeants des Caisses régionales, ce qui en fait l’an-
cêtre du Parcours des dirigeants.
La formation permanente technique des cadres et des
spécialistes ainsi que le perfectionnement des admi-
nistrateurs du Crédit Agricole sont quant à eux assu-
rés par l’ANFCA, à l’initiative de la FNCA (Fédération
nationale du Crédit Agricole), en partenariat avec le
Groupe Opéra, cabinet de formation indépendant.
L’association est située rue Christophe-Colomb, à
proximité de la FNCA, alors rue Magellan.
«Mais il
ne faut pas faire d’un manager qu’un technicien, fut-il
excellent. Dans le cadre de mes fonctions à l’ANFCA, j’ai
vivement encouragé le développement des formations
humaines aux côtés des formations techniques sur la
banque... J’ai même fait faire du yoga aux cadres... L’épa-
nouissement et l’équilibre, c’est important »,
se souvient
René-Pierre Berseget, alors directeur de l’ANFCA.
LA DÉCISION DE REGROUPER
LES TROIS ORGANISMES
EST PRISE EN 1975
Les années 70 ouvrent l’ère dumarketing
bancaire
et voient s’intensifier la concurrence entre les
banques. Le Crédit Agricole a besoin d’ajuster les com-
pétences de ses équipes aux demandes spécifiques des
différents segments du marché. Mutualiser les forces
que représentent le CETCA, l’IFRAD et l’ANFCA
devient un enjeu stratégique. En 1975, LucienDouroux,
alors directeur général de la FNCA, et Jacques Mayoux,
directeur général de la CNCA, imaginent l’IFCAM
pour que la formation soit au service des grands pro-
jets de développement du Groupe et de sa cohésion.
«M. Crickx, en poste à la Fédération, a alors assuré l’inté-
rim jusqu’à ce que M. Tétaz-Monthoux soit nommé pour
Un institut
«3 en 1»
La volonté de se doter
d’une filière de formation
propre se fait très vite sentir
Avant même la création de l’IFCAM, le Crédit Agricole est déjà fort
de ses trois organismes de formation. Mais la concurrence se fait plus
pressante. Il faut
mutualiser les forces, répondre aux attentes
des différents segments de marché. L’IFCAM sera l’outil
ad hoc.
FACE À LA POSTE
Jusqu’à l’arrivée du courrier électronique, les activités de l’IFCAM et du CETCA étaient très
consommatrices de papier. Près de 70 tonnes de cours, corrections, convocations et autres
documentations pouvaient être acheminées en une seule année aux Caisses régionales
et aux apprenants. Pour cela, le personnel du courrier installé rue Magellan et avenue
George-V devait traverser les Champs-Élysées plusieurs fois par jour avec une remorque
à vélo remplie d’enveloppes pour rallier le bureau de poste de la rue Balzac. Le choix
du 48, rue La Boétie pour la nouvelle implantation de la FNCA dut beaucoup à la proximité
immédiate d’un bureau de poste !
Le saviez-vous ?
1976-2016 L’IFCAM a 40 ans
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