Les étudiants attendaient
avec impatience les
convocations et résultats
envoyés par le CETCA dans
ce type d’enveloppe.
ÉMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DE LA FORMATION BANCAIRE
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et des apprenants. Elle a permis de dégager les trois axes autour desquels nous
avons travaillé entre 1981 et 1984 :
Le 1
er
axe :
donner une nouvelle finalité au CETCA pour permettre aux salariés
de faire face aux métiers de la nouvelle organisation par grands marchés du
Crédit Agricole.
Avec l’organisation des cours sur les différents marchés mais aussi de cours
pour les agents des back-offices, comme “la méthodologie de l’action”, ou “le
management”, notamment. Le CETCA crée un 2
e
degré – le brevet supérieur
du Crédit Agricole Mutuel – puis plus tard un 3
e
degré –
le diplôme supérieur
de Banque
— parcours de formations diplômantes structurés par marchés de
clientèle et articulés aux niveaux de qualification des emplois des Caisses régio-
nales: conseiller de clientèle, gestionnaire de patrimoine, chargé d’affaires… Les
diplômes délivrés sous l’égide du ministère de l’Agriculture étaient pour certains
“homologués”, c’est-à-dire reconnus.
Le 2
e
axe :
mettre en place une nouvelle organisation. Il s’agissait, en s’inspirant
du
concept de “servuction”
[cf. article sur le « Marketing du futur »],
de faire
participer nos clients — les Caisses régionales et à l’époque la Caisse nationale —
et certains experts du Groupe à la délivrance du service d’enseignement.
Nous avons donc mis en place des “groupes pédagogiques” pour la création des
cours, un “groupe qualité” pour l’évaluation du déroulement des enseignements
durant l’année et pour formuler des propositions d’amélioration du fonctionne-
ment, et un “groupe d’innovation” pour apporter des idées nouvelles en matière
de pédagogie ou d’organisation. Cela permettait de faire adhérer les clients et
de fidéliser les participants au projet.
Le 3
e
axe
concernait le nouveau fonctionnement interne du CETCA:
il fallait
imaginer de nouvelles fonctions,
comme celles des coordinateurs pédago-
giques, ou encore créer un secrétariat pédagogique pour piloter l’organisation
logistique. Un plan de communication important a été mis en place pour faire
connaître les nouveaux programmes et cette nouvelle organisation auprès des
clients. Ce travail de communication sera grandement renforcé dans les années
qui suivront par les nouvelles équipes.
Quel bilan avez-vous tiré de cette réforme?
De 3000 à 4000 inscriptions en moyenne avec l’ancien CETCA, nous sommes
passés à 14000 inscriptions en 1984. Un premier bond à 10000 inscriptions
avait déjà été observé en 1980-1981 lors de la première année de mise place
de la réforme avec Geneviève Bénier, prouvant ainsi la bonne correspondance
entre le besoin du terrain et la proposition du CETCA.
Cette réforme fondatrice du CETCA, qui aura nécessité
trois ans d’études et
de travail,
a renforcé le statut de l’IFCAM comme partenaire de premier plan
du Groupe. Consultation et co-création ont permis d’écrire tous les nouveaux
cours — sur des concepts nouveaux qui la plupart du temps n’étaient pas encore
finalisés dans la formation bancaire, comme le pilotage de l’activité.
LE CETCA RÉFORMÉ S’ADAPTE
À L’ÉVOLUTION DES MÉTIERS
Réformé, le CETCA exploite au mieux les
innovations pédagogiques et technologiques. Parmi les
plus significatives :
— l’expérimentation dès 1993 du tutorat à distance
dans le cadre d’un
ambitieux projet subventionné
par la CEE
avec des partenaires de plusieurs pays
européens (Université de Lancaster, Université de
Namur, Digital Equipment…). Ce travail permettra au
CETCA de prendre une longueur d’avance en matière
de nouvelles technologies ;
— le passage du CETCA à Internet en 1999 grâce à
Gérard Morin, qui mettra en place les bases de l’in-
dustrialisation du CETCA, permettant de répondre à
l’augmentation du nombre de salariés formés : décen-
tralisation des corrections d’épreuves d’examen, intro-
duction de la lecture optique évitant la saisie adminis-
trative, évolution du logiciel de gestion, mise en place
des
premiers moyens pédagogiques digitalisés
(QCM en ligne, supports de cours sous format élec-
tronique, parcours d’intégration en ligne) ;
— une autre réforme importante sera conduite en
2001 par Pascale de Salgues, en réponse aux nouveaux
besoins des Caisses régionales dont les emplois et
compétences ont fortement évolué. Elle donnera nais-
sance au
CETCA Campus
: l’objectif est de renforcer
la reconnaissance de ces diplômes en les adaptant à la
logique européenne des diplômes de l’enseignement
supérieur, créant ainsi le bachelor de niveau bac +3
et le magistère de niveau bac +5. Le dispositif est
consolidé grâce à un partenariat avec le Conservatoire
national des arts et métiers. L’expérience profession-
nelle des salariés du Groupe est également reconnue
puisqu’elle permet d’obtenir l’équivalence à des uni-
tés de valeur CETCA. À l’issue de cette réforme,
le
CETCA atteint alors plus de 20000 inscriptions,
qui peuvent être pilotées grâce aux travaux entrepris
durant les années antérieures.
D’UNE LOGIQUE DE PRODUCTION
À UNE LOGIQUE RELATIONNELLE
À la fin des années 2000, le CETCA est toujours un
département qui fonctionne en complète autonomie
par rapport au reste de l’Institut. À cette époque, il est
encore tout autant une offre de formation diplômante
qu’un modèle pédagogique, une organisation logis-
tique, un réseau de coordinateurs et une marque. Avec
l’arrivée d’un nouveau directeur général, l’IFCAM
s’engage dans une réforme en profondeur de sa straté-
gie. Il s’agit en effet de
passer d’une logique de pro-
duction à une logique relationnelle,
et d’apporter
de la valeur aux entités du Groupe en leur proposant
une offre de formation par domaines (univers de
besoins métiers) et non plus par typologies de for-
mation (formation diplômante, séminaire inter, offre
intra, modules e-learning…). Décision est alors prise
d’intégrer complètement le CETCA — son offre, ses
équipes, son fonctionnement — au sein de la nouvelle
Direction de l’ingénierie et de la production pédago-
gique de l’IFCAM.
LA RÉFORME DE LA FORMATION
PROFESSIONNELLE DYNAMISE L’ACTIVITÉ
En 2014, le nombre d’inscriptions au bachelor ne
s’élève plus qu’à 8 500 environ. Plusieurs facteurs
expliquent cette érosion :
— les nouveaux embauchés sont déjà diplômés et
•••
1976-2016 L’IFCAM a 40 ans
Ensemble, formons notre avenir