ÉMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DE LA FORMATION BANCAIRE
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Le Synergomètre
*
,
machine à coopérer
L’entreprise, c’est aussi — surtout — le travail en commun. Et donc la communication.
Inventé par un chercheur psychopédagogue agrégé de philosophie, le Synergomètre
est rapidement devenu
l’outil pédagogique idéal
pour faire progresser
la capacité à coopérer.
Mardi, 10 h 30. Six cadres sont installés
autour d’une table surmontée de 30 tuyaux. Ils sont
isolés de leurs voisins par une haute cloison. Il leur est
défendu de parler. Devant chacun d’eux, une pile de
petits papiers de couleur et une page de consignes.
Derrière chacun d’eux, un observateur. Ainsi com-
mençait la première séance du Synergomètre au
milieu des années 70. Cet outil de formation allait
devenir une star de l’IFCAM, plébiscitée pour son ori-
ginalité pédagogique et ses résultats.
LA NAISSANCE DES TECHNIQUES
DE MANAGEMENT
Dans les années 60, Roger Mucchielli, cher-
cheur psychopédagogue agrégé de philosophie, docteur
en médecine et en lettres, met au point dans une uni-
versité française un
nouveau procédé pédagogique
pour former des étudiants en management.
Le
Synergomètre est né. Ce nom, qui étymologiquement
(
syn-ergon-metron
) signifie «mesure du travail en com-
mun», recouvre l’appareil et la méthode pédagogique.
Cette innovation, qui utilise un modèle sociométrique,
met en œuvre une méthode active et contrôlée d’en-
traînement à la communication, à l’organisation per-
sonnelle et en groupe et à la coopération, à travers des
situations de travail bien représentatives des réalités.
ET L’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
DEVINT FORMATEUR…
L’inventeur fait alors appel à Rémi Stériade, un
jeune architecte d’intérieur, pour fabriquer l’outil: une
imposante table à six compartiments, autour de laquelle
six participants peuvent s’asseoir mais sans possibilité de
se voir. Chaque compartiment est surmonté de cinq
tuyaux — ou de plateaux tournants dans les versions plus
UNE COMMUNICATION SIMPLIFIÉE
La pédagogie par le Synergomètre permet de simplifier jusqu’à l’épure la communication,
pour ensuite analyser précisément ce qui s’est passé dans le jeu. Les participants doivent
résoudre ensemble un problème dont chacun possède un élément. La réussite est fonction
de la façon dont chacun traite l’information, communique avec les autres, et de la manière
dont le groupe s’organise, avec tous les aléas de la communication interpersonnelle.
Au-delà du jeu lui-même, la valeur ajoutée procède de la façon dont chacun tire bénéfice
de son expérience et formalise ce qu’il a vécu. Le débriefing permet de comparer
ce qu’il a voulu faire, ce qu’il a fait, et quels effets sa communication a produits sur le
climat de travail et la réussite de la tâche.
Pourquoi ça marche ?
récentes — permettant à chacun d’envoyer des informa-
tions, par écrit uniquement, aux cinq autres participants.
Le jeune architecte est conquis par l’intelligence de
la méthode et s’investit aux côtés des chercheurs.
Tant et si bien qu’il change de métier pour devenir for-
mateur et intègre l’ANFCA en 1974, puis l’IFCAM,
apportant avec lui le Synergomètre. Il sera bientôt rejoint
par Daniel Videlier, alors responsable de la formation au
management, lui aussi conquis par la méthode. À eux
deux, ils développeront plus de 40 cas d’étude dans diffé-
rents domaines : communication, management, négo-
ciation, organisation…
Daniel Videlier sera l’un des grands artisans de la dif-
fusion du Synergomètre et de son succès. L’intérêt des
clients de l’IFCAM sera d’autant plus vif que les chefs
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La marque Synergomètre -
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