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ÉMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DE LA FORMATION BANCAIRE

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Le CETCA, Centre d’enseignement tech-

nique à distance du Crédit Agricole, naît en 1959, bien

avant l’IFCAM. Sa création s’explique par le contexte

de l’époque :

il n’existe alors aucune formation uni-

versitaire dans le domaine bancaire.

Face à l’arrivée

massive de nouveaux clients, les recrutements s’inten-

sifient, entraînant un effort de formation soutenu pour

adapter les qualifications des équipes. En formant ses

salariés et en leur permettant d’acquérir des diplômes,

le Crédit Agricole se dote de collaborateurs qualifiés,

développe une culture de Groupe, et favorise la

promotion dans une logique «d’ascenseur social »

chère à l’entreprise. Le Certificat de spécialité du Crédit

Agricole Mutuel est finalisé (1

er

degré).

LE CETCA ACCOMPAGNE

LES NOUVEAUX ENJEUX DU GROUPE

En quelques années, le nombre de produits

bancaires a été multiplié par dix et les besoins des

clients sont de plus en plus pointus. Le Crédit Agricole

a besoin d’ajuster les compétences de ses équipes aux

demandes spécifiques d’une clientèle qui se diversifie.

Le Crédit Agricole décide alors de s’organiser par mar-

chés — particuliers, professionnels, artisans et entre-

prises — et engage, à l’aube des années 80, une réforme

totale de son enseignement professionnel.

«Une refonte totale des enseignements »

À quoi ressemble le Crédit Agricole au milieu des années 80 ?

Un nouveau paysage français se dessine. Pour financer la modernisation de

l’agriculture, le Crédit Agricole doit collecter l’épargne au-delà du monde rural.

Ses compétences s’étendent, ses clientèles se diversifient et le Groupe se réorga-

nise par marchés : les agriculteurs bien sûr, les particuliers, les jeunes, les arti-

sans-commerçants, les entreprises, les collectivités locales… D’où la réorganisa-

tion du CETCA et la refonte de ses enseignements. Innover est une obligation, les

Caisses régionales ont le choix de leur organisme de formation, et l’IFCAM doit

être meilleur que le CFPB avec lequel il est en concurrence.

En quoi consistait cette réforme?

C’était la refonte totale des enseignements et des diplômes. Une vaste étude avait

été menée au préalable sur les besoins en compétences des Caisses régionales

ENTRETIEN AVEC…

Marie-France Reinbold,

alors chargée

de la première réforme du CETCA avec 

Géneviève Bénier, directrice du CETCA.

Chronique d’une

formation diplômante

Avec la création du CETCA en 1959, le Crédit Agricole a

la chance de disposer de collaborateurs qualifiés, diplômés,

et de

développer une culture propre au Groupe.

et constructive, soutenue par

des personnalités fortes.

Au cours de cette période de mise

en place, j’ai eu soin de préserver

le rôle des formateurs tout en

introduisant une rationalisation

de la gestion et une rigueur

budgétaire.

Dès le début de l’IFCAM,

nous avons eu le devoir de bien

utiliser les dotations fournies par

les Caisses régionales et la Caisse

nationale, de rendre compte de

leur utilisation et de favoriser

l’innovation avec la création

d’un département Pédagogie et

Recherche.

Avec la naissance de l’IFCAM, il a

fallu mettre en place les instances de

gouvernance et de gestion. Celles-ci

existent encore aujourd’hui sous

une forme proche : un conseil

d’administration présidé par un

président de Caisse régionale et

composé de représentants de Caisses

régionales et de la Caisse nationale,

un bureau exécutif et un conseil

supérieur de la formation ayant

vocation de

proposer au conseil

d’administration des orientations

stratégiques de formation. C’était

une fusion des entités du Groupe

avant l’heure !

Avec le recul, je fais le constat d’une

expérience très intéressante pour un

»

•••

•••

premier poste de directeur général.

Je me souviens également d’un

engagement et d’une motivation très

forts des dirigeants du Crédit

Agricole pour construire l’institut

de formation: Lucien Douroux

à la FNCA, Jacques Lallement

à la Caisse nationale et à leurs côtés

des directeurs généraux de Caisses

régionales.

Je suis resté cinq ans à l’IFCAM,

de 1975 à 1980, la volonté des

dirigeants de l’époque étant de

sensibiliser de nouveaux directeurs

généraux

à la question de la

formation et du développement

des personnes et des compétences

sur des périodes assez courtes, pour

ensuite essaimer dans les Caisses

régionales. C’est ainsi qu’en 1980,

j’ai quitté l’IFCAM pour devenir

directeur général de la Caisse

régionale du Cantal.

1976-2016    L’IFCAM a 40 ans

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