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Campagne d’affichage et

web «20 ans d’innovation

en e-learning» - 2015.

ÉMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DE LA FORMATION BANCAIRE

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expriment de nouvelles attentes vis-à-vis de la for-

mation (modalités modernisées, temps de formation

raccourcis…) ;

— les temps dédiés à la formation sont plus limités ; de

nouveaux moyens pédagogiques doivent répondre à

cette contrainte (

mix

formation, par exemple) ;

— la concurrence avec les offres diplômantes de forma-

tion continue des universités ou des écoles s’accroît.

C’est pourquoi l’IFCAM a engagé, depuis 2013, une

rénovation de fond de sa politique diplômante en

formation continue, en collaboration avec différents

groupes de travail et instances. La loi n° 2014-288 du

5 mars 2014 sur la réforme de la formation profes-

sionnelle vient nourrir ce nouveau contexte.

L’IFCAM réaffirme dans ce cadre l’importance des

formations ouvrant sur des qualifications recon-

nues et souhaite enrichir également les modalités

pédagogiques. Après avoir mis fin à son partenariat

avec le CNAM, l’IFCAM décide, en 2015, de deve-

nir directement organisme certificateur, sans passer

par un partenaire universitaire, et dépose deux titres

au Répertoire national des certifications profession-

nelles (RNCP) : le bachelor Conseiller gestionnaire

bancassurance clientèle des particuliers et le mastère

Conseiller gestionnaire bancassurance clientèle des

professionnels ou des agriculteurs.

NOUVEAUX DIPLÔMES,

NOUVELLES PÉDAGOGIES

Les nouveaux diplômes s’inscrivent de façon

volontariste dans une logique de professionnalisation.

Les contenus des enseignements intègrent l’évolution

des métiers de la banque (distribution multicanal, rela-

tion client) et sont conçus pour favoriser leur transfert

en situation professionnelle face aux clients.

Les parcours de formation sont deux fois plus courts

qu’auparavant, durée en corrélation avec le rythme

actuel des recrutements et du changement des métiers.

La saisonnalité est révisée : l’enjeu est de permettre

deux fois par an à tout apprenant de démarrer son

parcours formation diplômant tutoré, en suivant à sa

guise les unités d’enseignement ou blocs de compé-

tences nécessaires à son développement profession-

nel. Toutes les unités d’enseignement et devoirs sont

désormais dématérialisés, c’est-à-dire accessibles en

ligne via la plateforme de formation. Adieu l’envoi des

cours par la Poste !

De nombreuses innovations pédagogiques sont inté-

grées et les apprenants suivent désormais un disposi-

tif de

mix

formation utilisant différents canaux com-

plémentaires de formation (contenus à télécharger,

e-learning, études de cas, exercices, activités colla-

boratives…). Parmi ces innovations, on peut citer les

classes inversées, les classes virtuelles et webinars, ou

les MOOC qui permettent de développer des moda-

lités d’apprentissage collectif telles que la production

d’écrits en commun, des corrections entre pairs, des

tableaux collaboratifs, des forums…

Ainsi, depuis la première session le 1

er

octobre 1959,

le CETCA a formé des générations de salariés. Les

moyens ont changé, les métiers ont évolué, mais la for-

mation diplômante permet toujours de doter le Crédit

Agricole de collaborateurs qualifiés, de développer la

culture Groupe, de favoriser l’acquisition de nouvelles

compétences et par là même, la promotion sociale.

Depuis plus de 40 ans, Hedi Akkari veille au bon fonctionnement

de l’IFCAM: installation, déménagement, reprographie, approvi-

sionnement, dépannages… À l’IFCAM comme à la Fédération, tout

le monde le connaît et le salue. C’est le salarié qui a le plus d’an-

cienneté. Et si les tonnes de documents, les centaines de chaises,

les dizaines de tables de réunion sont là où il faut quand il faut

pour les milliers d’apprenants qui se rendent chaque année rue

La Boétie, c’est beaucoup grâce à lui.

Retour sur un parcours hors du commun...

Je suis arrivé en France en 1972 et j’ai commencé à travailler

presque tout de suite en intérim pour la Fédération puis pour le

CETCA. Le Crédit Agricole a ensuite voulu me garder. J’ai eu la

chance tout au long de ma carrière de faire de belles rencontres.

Jean Falzon était directeur du Crédit Agricole en Algérie, et nous

parlions parfois arabe ensemble. Il m’a beaucoup aidé, montré la

voie ; c’est une figure importante pour moi. Henri Pavie, le deu-

xième directeur de l’IFCAM également, nous avions une certaine

complicité. Il a soutenu des formations à l’époque très innovantes.

La France sortait de Mai 68. Moi j’étais venu travailler ici pour

aider ma famille puis retourner en Tunisie. Et je suis encore là,

j’ai fait ma vie ici. Au début, l’IFCAM, c’était une trentaine de per-

sonnes venant d’horizons très variés. On était content de venir

au boulot le matin, et on était les derniers à partir. Dans mon

travail il y a toujours des imprévus. Et à cette époque, en cas de

ENTRETIEN AVEC…

Hedi Akkari,

responsable

des Moyens généraux

de l’IFCAM

besoin, même le directeur nous aidait à terminer de coller les éti-

quettes sur les enveloppes ! On a instauré le “café du matin” qui

a perduré. C’était une sorte de briefing, on était tous au courant

des dossiers et on était tous capables de répondre aux clients

(ndlr : les Caisses régionales).

Dans les années 80 à 90, comme j’aidais des animateurs en

déplacement, j’ai assisté à des formations qui étaient normale-

ment réservées aux cadres. Formation humaine, PNL… cela m’a

permis de grandir, de réfléchir, de découvrir la psychologie, la

puissance de la parole. Pour certains participants c’était très dur

et j’en ai consolé plus d’un.

J’ai aussi participé à une formation qui se déroulait sur un voilier

en Irlande, on était 15 participants avec le skipper Philippe Jean-

tot qui était sponsorisé par le Crédit Agricole. C’est un parcours

de vie qui vous donne la capacité à vous accepter vous-même et

du coup les autres vous acceptent mieux comme vous êtes.

Mon travail c’était aussi de créer un climat serein, d’éviter qu’il

y ait des problèmes. L’image qui me vient c’est que l’on est tous

dans le même bateau. Il y a de la solidarité. Sans salariés la

société ne peut pas tourner…

Vous prenez votre retraite après 42 ans

dans cette entreprise. Cela va vous manquer?

Un peu moins maintenant car tous les anciens qui ont participé

à la construction de l’IFCAM sont partis. Mais je garderai le sou-

venir d’être arrivé dans un pays libre, au bon moment, et d’avoir

rencontré des bonnes personnes dans ma vie professionnelle. Si

je peux aider, je serai le plus heureux des hommes.

Un message pour les jeunes salariés

qui rejoignent l’IFCAM aujourd’hui?

Qu’ils gardent l’esprit d’équipe, qu’ils décloisonnent le travail,

qu’ils s’entraident, qu’ils se parlent par-dessus les ordinateurs, il

n’y a pas que la messagerie pour communiquer.

Un message d’anniversaire?

Soyez heureux d’être là et faites tout pour que l’entreprise reste

ce qu’elle est. Il faut être fier de ce que l’on a fait parce que mine

de rien on a créé quelque chose avec notre travail, l’IFCAM n’est

pas un outil commun. Former les gens c’est important, ce n’est

pas bon l’ignorance.

«J’ai eu la chance de faire

de belles rencontres»

1976-2016    L’IFCAM a 40 ans

Ensemble, formons notre avenir