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LE BARMAN MODERNE
L'atmosphère était tiède et douce
Et l'or pâle de vos cheveux
Surprenait, éclipsant de leurs feux
Tous les vers luisants sur la mousse.
Tous les parfums de la nature
S'exhalaient à nos sens grisés.
Et je vous prenais des baisers
En cheminant à l'aventure.
Le sous-bois n'était que silence,
Au loin troublé, légèrement.
Par un petit ronronnement
De moteur vibrant en cadence.
Vous aviez, d'un geste mutin,
Ouvert tout grand votre corsage
En vous moquant du voisinage
Qui, d'aUleurs, n'était que lointain.
Nous suivions une allée perdue
Où se jouaient les clairs-obscurs
Et j'avais des désirs impurs
En frôlant votre gorge nue.
Vous paraissiez troublée, pensive.
Moi, je sentais battre mon cœur.
Et puis, vous avez dit : « J'ai peur
D'aller plus loin dans cette Sylve. »
La forêt, baignée par la lune.
Paraissait remplie de secrets.
Et nous marchions à pas distraits
Frôlés par la brise nocturne.
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