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LE

PAYS DU COGNAC

n

remuer sourden1e11t l'esprit d 'un tel peuple; mais quelles sont d'ailleurs les

»

sociétés exemptes de ces passions?

« Hélas!

il

faut bien le dire, ce portrait est encore après quarante-

»

deux ans d 'une vérité frappante . Même pétulance, mên1e instabilité dans le

» caractère, mème avidité pour les plaisirs et nlême éloignement pour tout ce

»qui porte l'apparence de la contrainte et n1ême de la gêne. On retrouve

» aujourd'hui

à

Angoulême et dans les principales Yilles du département, le

» n1êine goùt pour l'ostentation et les mêmes efforts pour donner de sa personne

»

une idéeavantageuse. Les habitants

» naturellement frondeurs, mais en

» général trop dépourvus d'instruc–

»

tion pour !"être aYec esprit et

»

jugen1ent, s'égayent de tout , sans

»

ja111ais faire un retour sur eux–

»

1nêo1es; ils exagèrent sur le champ

» le bien cornme le nlal , mais chaque

» jour voit s' effacer les in1pressions

"de la ,·eille; et ce qui a été robjet

» d'une censure amère ou d 'un éloge

» outré ne laisse plus que quelques

» traces fugitiYes, dès qu ' il se pré–

Eglise St-V ivien

à

Pons

» sente un nouYel alin1ent

à

la malignité ou

à

l'adn1iration .

«

Quoique la population de Cognac soit beaucoup plus

»circonscrite que cel le d'Angoulême, on y trouve instruction, bon ton et pureté

»

de langage. Les habitants de Barbezieux sont cités pourladouceuret !"aménité

» de leurs mœurs. Tl

y

a peu de société mais i l n'y a point de coterie, et c'est

»

beaucoup pour une petite vi lle.

«

Ceux de l'arrondissement de Confolens ont le caractère plus

»

prononcé, leur esprit est peut-être moins bri llant mais plus solide; leurs

»

démarches sont mieux calculées, et malgré le désavantage de leur situation

»et de leur sol, ils montrent plus d 'industrie et plus d'aptitudes pour les

» sciences.

«

Les cafés se sont multipliés com1ne dans toute la France, en

»

favorisant l'oisiYeté et le désœuvren1ent ils ont contribué

à

propager la

»

passion du jeu dont la fureur a gagné jusque dans les bourgs et les hameaux.

»

Tel est le penchant qui y entraîne les habitants que les mesures que l'on a

» prises pour assurer l'exécution des lois contre les jeux de hasard n'ont pu

»

parvenir

à

leur suppression; c'est surtout au temps des foi res que cette