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La fois où j’ai été faire la chasse au Congo, j’ai tué un gorille,

et aussi j’ai tué des babouins, et après j’ai vendu la viande à

l’armée congolaise.

Quand tu vas pour faire la chasse, tu dois utiliser un fusil, tu

dois le tuer avec un fusil, tu peux pas le tuer avec la machet-

te, et puis cette fois-là j’ai employé un civil congolais et puis

après quand tu l’as tué tu vends la viande. C’était un gorille

mâle, un dos argenté. Il était en haut dans les arbres et quand

il est descendu j’ai tiré. J’avais jamais vu un gorille avant la

guerre. J’ai entendu dire qu’il y a des gens qui viennent qui

paient 500 dollars, mais c’est seulement ce que j’ai entendu

dire, j’ai jamais vu ces gens payer.

Pourquoi j’ai fait la chasse, une des raisons c’est que des

hommes de l’armée congolaise venaient souvent et me

disaient d’aller chasser les gorilles et d’autres animaux et

ils me disaient quand tu auras de la viande on partage, tu

prends une partie, ils prennent une autre partie, ou ils te

donnent des munitions, voilà tout.

Quand j’ai quitté le Rwanda je ne mangeais pas les animaux

sauvages mais au Congo j’ai vu les Congolais qui en mange-

aient, des animaux de toutes sortes, alors moi aussi j’en ai

mangé. Maintenant je suis au Rwanda, je ne mangerai plus

d’animaux sauvages.

Samuel

Ex-milicien rwandais rentré récemment de RDC

INTERVIEW

« J’ai tué un gorille et j’ai vendu

la viande à l’armée congolaise »

Le Parc national d’Akagera a été réduit pour accueillir les survi-

vants et les rapatriés, et il ne reste que 90 000 hectares des 245

000 hectares décidés autrefois ; les forêts de Gishwati et de Muku-

ra ont aussi été continuellement rapetissées après 1995. Lorsque

la guerre a éclaté en RDC, des réfugiés se sont aussi installés côté

rwandais, et environ 55 000 réfugiés vivent dans des camps per-

manents à Kiziba, Gihembi, Kigeme, Nkamira et Nyagatere.

Les attaques perpétrées en janvier et en février 2010 sur des

camps de réfugiés et des ONG en RDC ont impliqué une milice

rwandaise en exil, les FDLR. De nombreuses milices ont obligé

les réfugiés à travailler comme esclaves, y compris dans la fabrica-

tion de charbon de bois dans les parcs nationaux. Il y a environ

900 000 PDI rien qu’au Nord-Kivu, dont la plupart vivent chez

des familles d’accueil ; 117 000 d’entre eux vivent dans 47 camps

différents. Il y a environ 2,1 millions de PDI en RDC. Les attaques

perpétrées contre le camp de Nyange seraient le fait de paramili-

taires issus des FDLR. A Muhanga, des soldats des FARDC se sont

emparés des biens d’une ONG, interrompant ainsi la distribution

d’aide humanitaire.

La MONUC a joué un rôle central dans la stabilisation de la ré-

gion. Ce succès pourrait être encore renforcé en approfondissant

le maintien de l’ordre légal et la capacité à enquêter et à poursuivre

par-delà les frontières, pour réduire et finalement mettre un coup

d’arrêt au financement des milices, et ainsi arrêter le flux continu

d’armes et le pillage continu des ressources de la région, qui con-

stitue le socle du conflit. Il sera essentiel d’assurer la sécurité des

camps et l’approvisionnement des camps de réfugiés en nourriture

et en combustible, car la plupart des convois ont lieu à travers ou à

proximité de postes de douane proches des parcs, ou impliquent la

contrebande de biens exploités directement à l’intérieur des parcs.