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FACTEURS DE RISQUES

04

4.4 Risques industriels et environnementaux

p

les risques liés à l’utilisation d’appareil à pression ;

p

les risques liés aux utilités (électricité, eau, vapeur, gaz industriels…).

Ces différents risques font l’objet de mesures de maîtrise des risques, comme

pour les risques d’origine nucléaire, adaptés à leur nature et en application des

réglementations définies dans chaque domaine technique : organes de sécurité,

sectorisation incendie, détection, règles ATEX (atmosphères explosibles), séparation

des produits chimiques incompatibles…Ces dispositions techniques sont associées

autant que de besoin à des contrôles de conformité réglementaire, à des opérations

de vérification et de maintenance périodique et à des dispositions de formation et/

ou d’habilitation des opérateurs.

Des mesures de limitation des conséquences d’une défaillance sont mises en place

dès que la sûreté nucléaire peut être impactée. Des systèmes automatiques de

détection d’un incendie permettent d’alerter précocement les personnes formées

à intervenir sur le départ de feu, des moyens d’intervention sont également prévus

(exemple : sapeurs-pompiers en cas de départ de feu).

Un des risques très spécifiques à l’activité du groupe est lié à

l’utilisation d’UF

6

.

Lors d’opérations liées à l’activité d’enrichissement, l’uranium est manipulé sous

la forme chimique UF

6

(hexafluorure d’uranium). L’UF

6

est solide en conditions

normales de température et de pression. Il devient directement gazeux lorsqu’il

est chauffé (sublimation aux alentours de 56 °C). Ce gaz peut réagir au contact

de la vapeur d’eau contenue dans l’air, et former ainsi de l’oxyde d’uranium et de

l’Acide Fluorhydrique. Ce dernier composé est hautement toxique pour l’homme,

les animaux et la flore. Les quantités d’UF

6

manipulées sur les sites de production

sont importantes, et les risques induits sont pris en compte dès la conception

des installations (double barrière de protection, contrôle automatique des zones

à risques, etc.).

D’autres risques tels ceux liés aux coactivités et aux facteurs organisationnels et

humains sont également pris en compte. La coordination préalable des activités

et des intervenants et la mise en place d’une organisation adaptée, associées à la

formation des personnels, concourent notamment à réduire ces risques.

4.4.1.3.

RISQUES EXTERNES POUVANT ENTRAÎNER UN

RISQUE NUCLÉAIRE

Contrairement aux risques d’origine interne, il n’est pas toujours possible d’agir

directement sur les risques d’origine externe, liés à l’environnement de l’installation. Il

est cependant nécessaire de prendre en compte les phénomènes dont ils résultent,

pour en réduire et maîtriser les conséquences, notamment radiologiques. La

protection recherchée est obtenue en considérant notamment des niveaux d’aléas

hautement hypothétiques dans le contexte de chaque site.

Séisme

Le séisme, et ses répercussions éventuelles telles qu’un tsunami, peut induire

des dégâts susceptibles de remettre en cause les dispositifs propres à garantir

la sûreté nucléaire.

Pour les installations manipulant des matières nucléaires, le risque de séisme est

pris en compte dans la conception des matériels, systèmes et structures. L’analyse

consiste à démontrer qu’aucun dommage remettant en cause la sûreté nucléaire

de l’installation n’est susceptible de se produire pour le niveau d’aléa retenu.

Chute d’aéronef

La chute d’un aéronef ou d’une partie de celui-ci constitue un risque pour une

installation. Sa probabilité d’occurrence dépend du nombre d’aéronefs susceptibles

d’atteindre l’installation sans contrôle, et sa gravité potentielle résulte du type

d’aéronef et de la surface des parties sensibles de chaque atelier. Chaque site est

caractérisé par une localisation :

p

en dehors des espaces aériens contrôlés ;

p

en dehors des zones d’évolution des appareils militaires ;

p

éloignée de tout aéroport.

Des études sont effectuées afin d’évaluer le risque de chute d’aéronef et de

déterminer les moyens permettant d’en limiter les conséquences (prise en

compte de l’organisation de l’espace aérien, de la nature des vols, des statistiques

d’accidents connus…), y compris vis-à-vis d’agressions volontaires.

Les installations nucléaires font l’objet de mesures de protection contre le

terrorisme, mesures renforcées dans le cadre de plans nationaux de protection

(plan Vigipirate en France). Ces mesures ne peuvent pas, par nature, faire l’objet

d’une communication publique.

Prise en compte des situations météorologiques

défavorables et d’inondation

Ce risque est pris en compte à la conception en fonction des conditions

météorologiques locales potentielles. Toute condition météorologique défavorable

est annoncée, et les consignes précisent pour chaque installation les dispositions

complémentaires à prendre, qu’il s’agisse d’une surveillance accrue ou d’actions

particulières.

Les risques d’inondation externe sont pris en compte à la conception et par des

dispositions opératoires, en fonction de leur origine possible (crue fluviale, pluies

locales, rupture de digue, tsunami). Les crues fluviales de récurrencemillénaire sont

prises en compte, notamment en implantant les installations à des cotes supérieures

à la cote de crue millénale.

D’autres risques induits par ces agressions externes potentielles telles que la

perte de fourniture en énergie ou en utilités (eau, vapeur, air comprimé…) sont

également pris en compte, par la mise en place de moyens redondants ou de

secours indépendants.

Suite à l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon, en complément

de toutes les dispositions prises à la conception des installations et lors des

exploitations, des études spécifiques d’évaluation de la robustesse des installations

au-delà de leur dysfonctionnement ont été effectuées (évaluations complémentaires

de sûreté). Suite à ces études, des programmes spécifiques d’amélioration du

niveau de protection des installations ont conduit à la réalisation de travaux et

d’actions (voir l’Annexe 3, Section 2.

Informations environnementales du Document

de référence 2015

). En accord avec les décisions de l’ASN applicables aux

installations nucléaires du groupe, d’autres mesures sont en cours de déploiement.

4.4.1.4.

TRANSPORT DE MATIÈRES RADIOACTIVES

Pour protéger les populations, les biens et l’environnement contre les effets

des rayonnements lors de transports de matières radioactives sur le domaine

public, ces transports sont soumis, comme les autres activités nucléaires, au

concept de « défense en profondeur ». Celui-ci consiste à mettre en place des

barrières successives (systèmes de sûreté, procédures, contrôles techniques ou

administratifs…) pour prévenir les accidents et en limiter les effets. La conception

de l’emballage en est la principale composante. Cette activité, comme toute activité

nucléaire, est strictement réglementée dans un cadre international.

Si lamatière transportée dépasse un certain seuil d’activité fixé par la réglementation,

l’emballage doit garantir, en conditions normales et accidentelles :

p

le confinement de la matière ;

p

le maintien de la sous-criticité en cas de transport de matières fissiles ;

p

la maîtrise de l’intensité de rayonnements ;

p

la protection contre les dommages causés par la chaleur des matières

transportées.

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE

AREVA 2016

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