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FACTEURS DE RISQUES

04

4.4 Risques industriels et environnementaux

Ce sont :

p

la protection physique pour prévenir, détecter, empêcher ou retarder tout accès

non autorisé aux matières nucléaires ou tout acte de sabotage pouvant conduire

à une mise en danger de la population ;

p

le suivi physique qui vise à autoriser les mouvements de matières nucléaires

et à les contrôler ;

p

la comptabilitématière, indépendante du suivi physique et qui permet un contrôle

indépendant fondé sur la connaissance quotidienne des quantités de matières

détenues dans toutes les zones de l’établissement et de tous les mouvements

de matières nucléaires entre ces zones.

La conformité des mesures prises et leur application sont régulièrement contrôlées

par les autorités compétentes et, notamment en France, par les inspecteurs du

Haut fonctionnaire de défense et de sécurité du ministère de l’Environnement, de

l’Énergie et de la Mer.

4.4.1.7.

NON-PROLIFÉRATION

La prolifération s’entend comme le détournement de matière nucléaire par un État

à des fins non pacifiques.

La non-prolifération est un objectif commun à l’ensemble des États signataires

des conventions internationales correspondantes (notamment le traité sur la non-

prolifération des armes nucléaires du 1

er

juillet 1968). Les exigences applicables au

titre de la non-prolifération relèvent de la protection physique desmatières nucléaires

(voir la Convention internationale sur la protection physique desmatières nucléaires),

du contrôle de sécurité prévu par le traité Euratom qui instaure un système de

comptabilité des matières nucléaires, et des inspections de l’AIEA et d’Euratom.

Afin de répondre aux exigences de la réglementation nationale pour la protection et

le contrôle des matières nucléaires et des installations, AREVAmet en œuvre dans

ce domaine toutes les dispositions visant à connaître en permanence la quantité, la

qualité, l’usage et la localisation des matières détenues par les entités du groupe.

4.4.1.8

RISQUES LIÉS AUX OPÉRATIONS DE FIN DE CYCLE

Les entités juridiques du groupe, ayant la qualité d’exploitant d’installations

nucléaires de base (INB) et d’installations industrielles relevant de la législation

sur les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), ont

l’obligation de procéder, lors de l’arrêt définitif d’activité de tout ou partie de ces

installations, à leur mise en sécurité, à leur démantèlement ou à la remise en état

des sites, et à la gestion des produits issus de ces opérations. De même, la qualité

d’exploitant des mines d’uranium comporte les obligations d’assurer des travaux

de fermeture, de mise en sécurité et de réaménagement des mines après leur

exploitation.

Le groupe anticipe les opérations de démantèlement de ses nouvelles installations,

en les prévoyant dès la conception. La sûreté des opérations de démantèlement

bénéficie du retour d’expérience de la maintenance des installations avec laquelle

elles présentent des similitudes, des activités de démantèlement réalisées pour

son propre compte ou pour celui d’autres exploitants nucléaires, ainsi que

de celui de chantiers pilotes réalisés en amont. Des outils ont été développés

pour faciliter l’adoption de nouveaux standards de traçabilité et permettre ainsi

de réduire les investigations nécessaires aux caractérisations de l’état de fin

d’exploitation (radiologique, physico-chimique…), ainsi que les impacts des travaux

de démantèlement.

En France, la loi prévoit un mécanisme permettant d’assurer que les exploitants

d’INB disposent des actifs nécessaires au financement des charges de long terme

découlant du démantèlement de ces installations ou de la gestion des combustibles

usés ou des déchets radioactifs. Aux États-Unis le

Decomissioning Funding Plan

(DFP) est mis à jour tous les trois ans.

Les dépenses futures associées aux obligations de fin de cycle des installations

nucléaires et à la remise en état des installations industrielles classées sont

identifiées, et des provisions spécifiques sont constituées par les entités juridiques

exploitantes desdites installations. Les règles relatives aux provisions pour opérations

de fin de cycle sont détaillées à Section 20.2.

Annexe aux comptes consolidés

,

Note 13.

Opérations de fin de cycle

. Les provisions de fin de cycle s’élevaient à

7 172 millions d’euros au 31 décembre 2016, en valeur actualisée ; le montant

de la valeur de marché des actifs dédiés s’élevait à 6 357 millions d’euros à cette

même date, soit un ratio de couverture de 89 %.

Le provisionnement des dépenses de fin de cycle se fait sur la base d’estimations de

coûts futurs réalisées par le groupe qui sont, par nature, fondées sur des hypothèses

(voir la Section 20.2.

Annexe aux comptes consolidés,

Note 13.

Opérations de

fin de cycle

). Il ne peut cependant être affirmé avec certitude que les montants

actuellement provisionnés seront en phase avec les coûts effectifs finalement

supportés par le groupe qui pourraient être plus élevés que ceux initialement

prévus, en raison notamment de l’évolution des lois et règlements applicables aux

activités nucléaires et à la protection de l’environnement, de leur interprétation par

les tribunaux, et de l’évolution des connaissances scientifiques et techniques. Ces

coûts dépendent également des décisions prises par les autorités compétentes

relatives notamment aux conditions du démantèlement et à l’adoption de solutions

pour le stockage final de certains déchets radioactifs ainsi que du coût définitif

de ces solutions (voir la Section 20.2.

Annexe aux comptes consolidés,

Note 13.

Opérations de fin de cycle

). Il est à ce titre possible que ces futures obligations et

les éventuelles dépenses ou responsabilités complémentaires de nature nucléaire

ou environnementale que le groupe pourrait avoir ultérieurement à supporter aient

un impact négatif significatif sur sa situation financière.

Les principaux risques disruptifs susceptibles d’impacter sensiblement le coût des

passifs de fin de cycle portent sur :

p

les écarts entre l’état initial envisagé des installations anciennes et des déchets

historiques et leur état réel constatable lors des premières investigations

opérationnelles dans les installations ;

p

des évolutions de la réglementation ou de la doctrine, notamment en matière

d’état final visé des installations et des sols après le démantèlement ou de

requalification en déchets de matières radioactives actuellement encore

considérées comme valorisables ;

p

l’augmentation sensible des coûts de conditionnement et de stockage des

déchets radioactifs, notamment ceux destinés au stockage profond (coût du

stockage futur Cigéo) et ceux ne disposant pas encore de filière définitive.

Afin de faire face aux obligations futures de fin de cycle, le groupe dispose d’un

portefeuille d’actifs financiers (actions, obligations, fonds communs de placement et

créances à recevoir de tiers). Le ratio de couverture des passifs de fin de cycle par les

actifs dédiés étant inférieur à 100%au 31 décembre 2016, le groupe fait aujourd’hui

l’hypothèse d’un abondement au fonds dédié de l’ordre de 800 millions d’euros

en 2017 afin de revenir à un taux de couverture de 100 % en 2017, notamment

grâce à l’augmentation de capital annoncée. L’atteinte du taux de couverture de

100 % dépendra également des conditions de marché, qui ne peuvent pas être

anticipées (taux d’actualisation et rendement du fonds dédié constaté à fin 2017).

Toutefois, et malgré la stratégie de gestion prudente des actifs dédiés par le groupe,

des facteurs économiques exogènes peuvent impacter défavorablement le ratio

de couverture des passifs de fin de cycle par les actifs dédiés, et donc la situation

financière du groupe, tels que :

p

le comportement défavorable des marchés financiers qui fait peser un risque

de rendement inférieur des actifs par rapport aux hypothèses, en particulier,

en raison du risque de volatilité inhérent aux marchés des capitaux, la valeur

du portefeuille de titres financiers pourrait diminuer et/ou offrir un rendement

inférieur à celui nécessaire pour assurer à terme la couverture des charges liées

aux obligations de fin de cycle ;

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE

AREVA 2016

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