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Ce matin, avec Madeleine, l’entretien de la maison.

Hier, deux appels téléphoniques qui m’indiquent un peu de la teneur des jours à

venir : l’un de G.F qui souhaite vraiment qu’on se revoie, et m’a donné son adresse

près de Fontainebleau ; et l’autre de Ch.J : Francis doit probablement subir une

opération du cœur, le plus vite possible semble-t-il, mais il est catégorique dans sa

décision de passer d’abord quelques temps avec moi ; ils ont donc pris rendez-vous

à l’hôpital de la Pitié à Paris pour le 2 Novembre et souhaitent que je vienne les

rejoindre dés le 7 ou 8 Octobre.

Je ne peux pas définir l’état de suspension dans lequel je me trouve : à la fois

comme une extension ou presque une émanation – mais c’est avec le corps -,

comme un membre étendu jusqu’à un certain point visé, et solidaire, là, de toutes

les parties ; et comme une action de présence, pour C, et pour C et R ensemble.

Je m’étais beaucoup demandé, sans y penser, comment je ressentirais l’existence

physique de tous ces corps de l’amour qui peuplent ma vie à Auroville, avec la

distance matérielle et la submersion dans un contexte, un climat et des

circonstances si autres, si différents ; en fait, je ne sais pas encore : c’est comme

un choc amorti, un blanc, une sorte d’anesthésie provisoire ; mais, curieusement,

c’est Bhaskar qui est le plus aigu, et Selvam le plus dense.

*2-10-1999, La Ville aux Prévôts :

Deux semaines déjà depuis mon départ.

J’ai essayé de téléphoner au Matrimandir ce matin ; j’avais oublié qu’aujourd’hui est

la fête de Gandhi ; il n’y avait personne au bureau.

Dans deux jours nous allons à Paris, et j’en éprouve un peu d’appréhension ; puis

je descendrai dans le Sud rejoindre Ch.J et F.J.

Les deux derniers jours se sont écoulés en randonnées ; c’est la meilleure saison

pour s’ouvrir à toute la beauté d’ici : les grandes marées, le vent, la pluie et le

soleil, une constante mouvance de l’air et de la lumière.

Et des heures à travailler dans le jardin, et briquer la maison ; ce lieu est

réellement, grâce à la fidélité et l’amour imperturbablement orientés de C, une

extension de « Sincérité », et tous les miens s’y trouveraient bien.

Hier, une rencontre avec le notaire : et tout semble se simplifier, et chacun est

soulagé.

J’observe silencieusement ce qui se passe en « moi », attentivement. Il faut que

tout cela aide le corps à s’aligner sur les forces nécessaires et à s’unifier autour du

chemin en avant.

*4-10-1999, Auroville :

La tempête dans la nuit, et dans ce grand grenier je suis comme dans un nid.

Ce matin, téléphoné au Matrimandir : Siva, Arjun, A, John H, Barbara ; ils

m’assurent que tout le monde est bien ; et de l’argent est arrivé pour les Jardins.

Puis, G.M m’a appelé depuis Bangui, en Centre Afrique ; il va essayer de revenir en

France avant mon retour en Inde, pour que nous ayons au moins une journée

ensemble, après beaucoup d’années.

Demain nous quittons les Prévôts pour Paris ; c’est la plongée dans un monde où je

ne serai qu’un visiteur passager.

Hier, un long moment seul avec C ; nous sommes allés nous attabler dans un petit

café donnant sur le port de Dinard, pour parler de son expérience de l’opération, de