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… La fête de Barbara aujourd’hui : C et moi avons passé l’après-midi avec elle au
Camp ; Deepti et Arjun aussi sont venus ; Barbara heureuse, épanouie, plus forte
et mieux centrée, généreuse et lucide…
*27-3-1984, Auroville :
Il y a deux jours nous avons découvert que Piero avait demandé à Lorenzo de
vérifier secrètement la qualité de notre travail ; G.G s’est alors mis en avant, au
lieu de les laisser me prendre pour cible comme d’habitude, et s’est trouvé depuis
très déprimé… Et ce matin le coulage de béton était sans joie…
Je redoute que G.G choisisse de s’arrêter, et de me trouver à nouveau seul…
*31-3-1984, Auroville :
C et moi avons préparé un dîner pour Deepti, Arjun et Barbara. Je savais que ce
serait bien. Ils ont aimé C et elle les a aimés. C’était plein et doux, et soutenu de
l’intérieur. Ruud et Akash sont venus un moment, dire bonsoir…
*2-4-1984, Auroville :
G.G pense à s’arrêter… Il n’y a plus de joie dans le travail, et il se sent fatigué ; de
plus, il a beaucoup à faire au Bharat Nivas… Et moi, je panique un peu à l’idée
d’avoir à recommencer à zéro, et à trouver d’autres partenaires pour l’équipe… Je
ne m’en sens pas la force…
En même temps, je me pose les questions nécessaires pour laisser tomber tout ce
qui m’empêche d’être dans un état plus vrai, quoi qu’il arrive et quelles que soient
les circonstances.
C’est un peu comme si à chaque étape on accédait à une plus grande solitude, qui
implique une plus grande responsabilité – dans le sens d’une participation plus
consciente et plus exigeante, sans rien attendre des autres, et sans juger…
*9-4-1984, Auroville :
Beaucoup de douceur, de tendresse et d’affection pour ma fête…
Des présents, des brassées de fleurs ; et Ar. et Barbara réconciliées pour ce jour, et
c’est peut-être là le plus gentil des cadeaux… Arjun et Deepti sont venus avec du
thé et de la musique et nous avons tous dîné sur la terrasse…
La douleur, pourtant, de l’absence de ma princesse, faite l’otage de ce « Non »…
*10-4-1984, Auroville :
J’avais fait l’erreur de garder l’espérance qu’au moins hier ma petite fille serait là…
Et la brûlure est revenue, et le trou…
Et j’ai vu que je n’avais fait que la moitié de mon travail, car je n’ai pas encore
vraiment offert mon ressentiment envers Diane. Je la juge encore pour ses
mensonges, sa perversité, et je n’aurais peut-être pas pu lui donner une place libre
et ouverte…
*11-4-1984, Auroville :
J’apprends que Diane va recommencer à travailler à la Coop.… Alors qui va
s’occuper de ma petite pendant la journée ? Pourquoi ne me revient-elle pas ?