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*13-5-1984, Auroville :
J’ai toujours envie de Te remercier ! Et c’est pourtant au-delà même de la gratitude
– car en cet amour il y a, je crois, la capacité de devenir un peu de ce que Tu es :
et ce devenir est vraiment le « remerciement » que Tu attends… !
… C’est la fête de Deepti aujourd’hui ; Barbara, Akash et moi sommes restés tard
avec elle et Arjun, après que tout le monde soit parti, et c’était bon de les
retrouver…
*14-5-1984, Auroville :
Chaque matin je descend retrouver Krishna et reste avec lui jusqu’en début
d’après-midi. Maintenant qu’il est mieux et que ses énergies reviennent, il rayonne
physiquement, plus pur qu’avant, et cela remue tout mon être émotif, et
physiquement aussi il y a ce mouvement de se fondre comme dans du miel – et la
crainte de la sexualité qui gâcherait tout…
… Il y a comme une dépression qui me guette, et je suis attentif comme sur un
champ de mines… !
*17-5-1984, Auroville :
Aujourd’hui j’ai emmené Barbara et Akash avec moi à Pondy ; je sentais que le
moment était venu pour Krishna de sortir un peu, de rencontrer quelqu’un d’autre
que moi, avec qui le contact était déjà sûr et clair… On a dîné au restaurant ;
Krishna était radieux, heureux ; Barbara aussi était heureuse, profondément…
Pour moi c’était reposant, et je pouvais les aimer, et l’aimer, sans être le seul
interlocuteur… !
*19-5-1984, Auroville :
J’ai ramené Krishna ici ce soir…
*20-5-1984, Auroville :
Une journée tranquille ici à m’occuper doucement des choses, des plantes, de
Krishna… ; à lire « le Mental des Cellules » ; avec le souhait de vivre ainsi dans un
rythme paisible comme milieu pour la coulée et le travail de Ca en nous…
Il y a ce sens concret qu’entre Krishna et moi cette alchimie se produit toujours qui
permet au Travail de se faire ; cette alchimie unique qui semble d’habitude ne se
produire qu’entre un homme et une femme prédestinés, le sens d’un support
nécessaire à l’énergie du travail, qui ne vient ni de lui ni de moi mais de ce qui se
produit dans la rencontre…
*21-5-1984, Auroville :
J’ai finalement dû parler à Ar., et lui demander avec urgence de regarder et de
chercher la source de cet attachement vital qui empoisonne le contact, afin de
l’offrir ; j’ai essayé de lui faire comprendre que c’était une nécessité impérative, et
qu’ainsi seulement on pourrait continuer et trouver naturellement les formes les
plus justes pour notre relation… Le cœur gros, elle a fini par accepter, sachant bien
qu’il le faut…