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*18-4-1984, Auroville :

Je suis donc parti à la recherche de Krishna… sachant seulement que je devais le

faire.

Personne à « Sérénité » ne savait où il était ; j’ai continué, et près de la Poste, où

elle venait juste de m’envoyer un autre télégramme, j’ai rencontré Dom ; et nous

sommes allés ensemble à Jipmer, où Krishna avait été transporté samedi dans une

sorte de coma…

Ce soir il est mieux. Nous avons marché un peu.

Tu sais.

Il a besoin de moi.

Il veut que nous allions ensemble quelque part où nous serons seuls, où rien ne

pourra interférer entre nous ; où il pourra se rétablir, et se préparer à continuer ce

chemin d’Auroville si Tu le veux, si le Seigneur le veut…

… Maintenant Barbara et Meenakshi s’occupent de trouver une maison à louer dans

les collines, et Barbara a accepté de garder la maison ici pendant mon absence.

Elle vient de me raconter un peu de ce qui se passe à Auroville – le fanatisme

autour de l’Agenda ; des Français de l’orthodoxie ont même ordonné à Arjun de

quitter son travail à la Presse ; des gens qui se battent ; comme une sorte

d’horreur intérieure…

*19-4-1984, Auroville :

Krishna s’est débrouillé pour quitter l’hôpital pendant la nuit ; il est venu

directement ici avec Dom. Il a fallu ce matin que je m’occupe de voir les médecins,

de récupérer ses affaires, de raccompagner Dom à « Sérénité »… Barbara et Ar.

m’ont bien aidé…

… Ar. a copié pour moi la « partie impersonnelle » de la lettre que Satprem a tout

récemment adressée à Fred :

“If only the Aurovilians could understand the power of the right attitude, an urgent

receptivity of calling, calling the Mother instead of dissipating the concentration in

small other things. It is the time when Mother needs an immutable peace of

atmosphere, a fire in the heart. So that each of us can be a relay for the Force to

act on the material circumstances. There is no solution except through Her, by Her.

There is no hope to escape the vast deluge of falsehood and crookedness

everywhere except by enabling Her to act through our quiet concentration. The

mantra must beat and beat in our hearts. We must be naked and real. Satprem.”

*20-4-1984, Auroville:

Krishna semble se rétablir d’heure en heure.

Et c’est amusant de voir Ar. et Barbara découvrir qu’elles veulent être amies, et

s’inquiéter ensemble à l’idée de mon absence…

*21-4-1984, Auroville :

G.G est venu me raconter ce qu’il a vu et senti pendant la réunion générale : la

possibilité d’un rétablissement, et, pour ceux qui se sont tus les deux dernières

années ; l’occasion de redresser un peu la barre…

… Krishna a besoin de parler beaucoup, d’une souffrance de quinze années – d’un

mal, d’une douleur raciale… d’une peine si profonde…