Table of Contents Table of Contents
Previous Page  475 / 1424 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 475 / 1424 Next Page
Page Background

475

Quelque chose d’intérieur m’a déplacé par rapport à lui ; cela ressemble à de

l’indifférence, mais c’est une chose plus profonde, et tranquille…

Il y a une sorte de tristesse en moi aussi, peut-être une lassitude de tous ces

remous émotionnels, entre Ar., Barbara, et même avec Krishna…

Il n’y a ces jours-ci qu’avec Benaur que je puisse vraiment sourire…

Pourtant, Jack est venu nous voir et nous a parlé longtemps de son expérience de

ces sept dernières années aux Etats-Unis, et nous avons ri, et ri… Et ça lui a fait du

bien aussi…!

*3-7-1984, Auroville:

The night has been difficult, picking through ruins, cleaning and cleaning debris,

and sorting out abandoned stuff, and I woke up at 2 am so tired that it verged on

panic, and I felt like moaning… It has been so many years now that I feel thus

tired: I do not even remember ever getting up in the morning refreshed and ready,

or ever experiencing this sort of physical innocence…

I want to be Yours, to belong to You, to be a little bit of substance claimed and

used by You – and I am panicked when I cannot at all feel that You want me…

… J’ai emmené Barbara passer la journée à Pondy : on a fait le marché, choisi une

robe pour elle, et des petits oiseaux pour Akash ; on a déjeuné près de la mer ; je

voulais tout rassembler entre nous dans la dimension de l’amitié : c’est là que c’est

solide et réel, c’est là que chacun peut donner librement… Et c’était calme et clair.

*4-7-1984, Auroville :

Je ne peux guère plus supporter tout ce flot de paroles inutiles dont Krishna remplit

les moments que nous passons ensemble, surtout quand Barbara est avec nous ;

c’est comme un égoïsme en lui ; alors, je me retire de plus en plus…

Cet après-midi j’ai pu, seul pendant près de deux heures, écouter une merveilleuse

interprétation de la musique de Bach pour l’Evangile selon Saint Jean, et tout était

à sa place, les difficultés avaient leur sens, et tout était perçu par une force d’être

qui aime…

*5-7-1984, Auroville :

Un curieux incident entre Krishna et moi : nous travaillions à notre jardin quand j’ai

découvert qu’il avait pris deux très beaux cristaux que je garde toujours près des

fleurs, en offrande, pour les enterrer à demi dans un pot de cacti ; et je me suis

pris à tenter de lui faire saisir la brutalité de ce geste, le manque de respect qu’il

exprimait… Il m’a seulement dit de les reprendre si je le voulais ; mais cela m’a

montré quelque chose.

*10-7-1984, Auroville :

Barbara et moi avons accompagné Anne, Sam et Benaur à l’aéroport hier ; e

aujourd’hui nous avons nettoyé leur maison, avec Ruud et Akash, de fond en

comble, pour que Barbara et Akash puissent s’y installer bientôt.

… Avec Krishna je me sens un peu comme une mère dépassée, débordée par les

exigences et la force de la demande de son enfant ; ce n’est jamais tranquille et il

veut une acceptation inconditionnelle dans ma conscience, quoiqu’il fasse et

quoiqu’il exprime…