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*20-7-1984, Auroville :
Après le travail, Nath me montre toutes sortes d’exercices ; ça me fait du bien
d’être avec elle ; elle est directe, jeune ; elle aime rire, elle est sensible, et elle a
un cœur vivant…
*21-7-1984, Auroville :
Je regarde la possibilité de partir quelques temps.
Je ne sais pas.
Une partie de moi en a « envie » : c’est ce besoin émotionnel que je garde
emprisonné, au silence…
Ici, tout est trop chargé, trop tordu, e trop « pensé » ; je ne peux pas rencontrer
les êtres gratuitement et librement, que ce soit pour l’instant d’un sourire ou d’un
regard, de quelques mots, ou pour de la tendresse physique, ou une harmonie
sexuelle, n’importe… Car dans cette liberté que Tu as donnée, on a eu vite fait de
tout remplir de valeurs et de tabous ; il n’y a déjà plus de place pour se découvrir,
et les rôles sont distribués.
… Jeevan, lui, s’en va pour plusieurs mois, dit-il, au Canada…
*25-7-1984, Auroville :
Cela fait 14 ans que je suis couvert par cette malédiction ; je sais et je sens que Tu
me protèges et m’entoures, autant que je Te le permet, mais il me semble aussi
que seule une Grâce très spéciale pourra défaire, et lever pour toujours cette
formation ; ou un acte d’amour si pur…
… G.G s’en va en France ; je lui ai remis des lettres…
*27-7-1984, Auroville :
C’est drôle, je m’attache un peu à Nath, à sa présence physique, à son corps
harmonieux, à son rire et à sa sensibilité… Et elle repart déjà dans quelques jours !
Nous faisons quotidiennement deux heures d’exercice ensemble, sur la terrasse, et
cela me fait du bien, comme de l’air frais…
*29-7-1984, Auroville :
Nath et moi avons passé ensemble la soirée d’hier et la nuit ; je n’avais pas tenu un
corps contre le mien depuis si longtemps, un corps avec lequel le mien trouvait de
la tendresse et du bien-être…
… Et ce soir Barbara, ayant surmonté son chagrin quand elle a eu senti ou deviné
ce qui s’était passé, nous a fait à dîner chez elle ; et Nath lui a remis un peu
d’argent pour l’aider à aménager son nouvel espace, et il y a eu un beau courant
d’amitié entre elles… J’ai raccompagné Nath à la Guest House ; nous avons marché
la main dans la main, en silence, et c’était simple ; la voiture l’attendait ; elle est
partie.
Et j’ai éprouvé que cela avait été Ton cadeau…
Elle a emporté pour O.P un beau cristal bleu que j’ai choisi…
… Je lis, pour la seconde fois, « Hanta Yo » : ce livre si vrai sur les Indiens
d’Amérique, ce peuple, ce groupe de peuples, dont la profondeur intérieure m’est si
proche et importante et familière…