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Et la trille et le battement d’ailes

Et le lent ébrouement des arbres et comme l’onde de leur sève

Et de feuilles virevoltantes au soleil et dans l’ombre,

Le craquement, l’assèchement, le froissement

Les bonds

Légers

Les sauts

Tapis, le petit claquement d’un bec

Une frottée d’ailes

Encore

Le bruissement attentif d’un lit de brindilles et,

Dans l’écho d’allées invisibles, un grand roucoulement

Tranquille.

Et

La clairière et l’orée

La verdure avivée

La terre qui rougeoie

Les pétales, le mauve et la rouille

Et la gamme plus obscure

Des bois

L’effervescence des cimes

Et le doux éclatement de pourpre et de bleu, sur

La pâleur de son corps, le roux profond de ses cheveux

Entre les herbes.

Et mes mains, là, et toute la présence de mon corps,

Et du sien, la force physique de tout ce présent,

La lumière d’un jour déploie la pénombre sous les branches

Qui çà et là s’anime autrement d’un rayon vertical,

Ou le déflecte.

L’air est doux, presque

Immobile

Il y a les courants de tiédeur qui s’échappent

Par la trouée du bois

Comme l’haleine d’une fraîcheur monte encore

D’entre les troncs silencieux

Et puis je sens

Sur ma tête, mes épaules, dedans ma poitrine

La calme visée

De force,

Le lien

Qui révèle,

Je sens

La lumière dans mes yeux

Aussi.

Avant que ne s’ouvrent ses yeux je pose ma main

Sur ses paupières doucement