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Auragni… Diane m’a à peine regardé ; je ne sais pas si c’était de la haine, ou bien

un reproche massif, comme si j’étais responsable de tout ce qui n’allait pas pour

elle… Il y a toutes ces dualités, tout ce manichéisme autour d’elle, autour de ces

gens de ce côté d’Auroville… C’est pénible !

*2-10-1984, Auroville :

Je lis un livre très intéressant, d’u mental très clair : « Space, Time and

Medicine » ; c’est un livre ouvert à un avenir physique vrai, c’est bien

encourageant… !

*5-10-1984, Auroville :

Le fait de pouvoir à nouveau écrire m’aidait à saisir et à sentir le sens pour moi

d’être à Auroville ; et maintenant je retrouve l’impasse.

Il n’y a plus rien, dans l’actuelle Auroville, avec quoi je puisse me sentir dans un

rapport créatif et ouvert ; il n’y a plus grand-chose non plus qui m’inspire du

respect ou de la sympathie. Les orientations qui sont prises, les actions, les

discours et les positions, tout comme les détails et les petites histoires, tout me

semble si terriblement insuffisant et si affreusement satisfait… Alors je suis bloqué

ici ; je ne puis m’occuper que d’une part de ce jardin ; je ne puis rencontrer le

monde qu’en deux ou trois êtres qui, implicitement, se reposent sur le sens que je

pourrai donner à la vie de chaque jour…

Auragni était mon point de contact matériel et vivant avec un avenir qui est à

trouver, et cela m’a été retiré…

Hier j’ai envoyé un message à Diane lui demandant seulement de m’envoyer des

nouvelles d’Auragni…

*6-10-1984, Auroville :

J’ai trouvé affichée à la Cuisine une circulaire à propos de Barun T et

d’ « Auropress » se terminant par une phrase si inexacte, une description si biaisée

et falsifiée d’un incident auquel j’ai moi-même assisté, et le tout sur un tel ton de

vertu raisonnable, que j’ai obéi à l’impulsion d’y ajouter un commentaire écrit et de

remettre la circulaire dans le livre du messager… J’ai mis: « It is not possible to

fight falsehood with untruth!”

Comme dit Barbara, tout le monde s’est habitué à cette sorte de manipulation

opportuniste des faits de la part des Auroviliens…

… Rentrant à la maison ce soir, je trouve Krishna avec Agnès et Barbara, jouant

très fort de cette musique pénible et abrutissante ; dés que j’apparais, tout le

monde se tait ; Krishna range l’instrument, Agnès ferme son illustré… C’est

dégoûtant, on m’affuble de l’image la plus facile, on ne s’entend plus, on ne

communique plus…

*8-10-1984, Auroville :

Krishna m’annonce qu’il part à Vellore pour quelques jours, voir le médecin… Je

sens que je ne veux plus du tout du poids qu’il m’impose ???