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Ici et là, dans Sa « ville » comme ailleurs, la vielle histoire voudrait encore se
reproduire.
Mais ce qui en nous a vraiment besoin aura, peut-être, juste eu le temps
d’apprendre à se faire tout tranquille et invisible, à ne plus attirer les tensions, à
laisser s’éteindre ces énergies trop longtemps connues ?
Il faut le souhaiter…
Alors que partout sur la terre, dans une incohérence croissante, se tient une action
de tamisage – un choix d’une autre nature, un barattage tenu par qui, par quoi, à
bout de bras pour écarter la terre de cette flamme destructrice dont la victoire
serait celle du dérisoire et de l’absurde…
35.
Dans notre réalité humaine, il y a toujours une grande proportion de drame. C’est
le drame, il faut le reconnaître, qui nous soulève hors d’une inertie qui nous attire
et nous terrifie à la fois.
Les deux derniers millénaires ont été, finalement pour la terre entière, marqués au
fer par un certain drame dont les données, telles celles d’un mécanisme invisible
d’une précision infernale, allaient fonctionner dans la trame de toutes nos
expériences jusqu’au point de la grande faillite. De ce drame magique,
progressivement actuel deux mille fois trois cent soixante cinq jours, chacun de
nous en a peut-être à présent joué tous les rôles ; sa sève a coulé dans nos veines
pour toutes ces vies ; qu’on le veuille ou non, ses conséquences nous ont touché ;
et l’hypnotisme de sa densité a livré enfin son pouvoir. Tout est joué.
Alors ce n’est pas d’un nouveau drame dont nous avons besoin.
Mais d’un autre état.
D’une conscience plus vraie.
Par ce dernier drame, et par la transcendance d’un rire qui se souvient, notre
subconscient s’est soulevé et s’est défait dans l’expérience commune ; et d’anciens
réservoirs jusqu’alors inabordables se sont révélés là, tout près.
Les extrêmes se joignent, et la boucle est bouclée.
36.
Dans la durée d’une journée physique notre état ordinaire demande aussi cette
proportion de drame. Si l’on n’est pas de fait dans une situation contraignante, on
la crée ; dans les moindres détails.
Car il nous est trop difficile d’aborder l’expérience de l’existence physique en se
sachant libre et plein. Ce ne sont qu’à des instants privilégiés que nous redevenons
conscients du choix initial qui nous a fait « exister », qui nous fait, à cette seconde
même, exister physiquement.
Et c’est cependant la réalisation stable, constante et irréversible de cet état de
conscience qui permettra le changement réel.
Que se passe-t-il à ces instants où, « miraculeusement », nous sommes rétablis
dans la conscience de ce Choix premier, de sa gloire tranquille, de son indicible
sécurité ?
Sommes-nous tirés, hissés là par la main bénigne mais indépendante d’un quelque
Tout Puissant, pour être rejetés l’instant suivant dans notre ignorance, avec une
différence, celle d’y souffrir un peu plus, de s’y trouver un peu plus mal en point ?