NOUVEAUX MÉTIERS : SANS CESSE APPRENDRE, TOUJOURS SE PERFECTIONNER
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Grâce à l’IFCAM,
l’apprentissage
gagne la banque
Recruter en apprentissage… Longtemps la tâche aura été impossible
pour le monde bancaire.
Le verrou législatif saute à la fin des années 80
avec l’ouverture de l’apprentissage aux diplômes de l’enseignement supérieur.
Créés par l’IFCAM, des CFA (Centres de formation par l’apprentissage)
dédiés aux métiers bancaires vont permettre la mise en place d’un dispositif
gagnant-gagnant, utile aux jeunes comme au Groupe.
Aussi étonnant que cela puisse paraître à ceux
qui n’ont jamais connu le plein emploi, dans les années
90, les banques ont bien du mal à recruter de jeunes
commerciaux ! À cela deux raisons : les bons profils
commerciaux sont rares, et les candidats pas aussi nom-
breux que souhaité. En 1987, la loi change et l’appren-
tissage, jusque-là réservé aux métiers manuels, s’ouvre
à tous les diplômes de l’enseignement supérieur pourvu
qu’ils soient «professionnalisants ». Gérard Torloting,
directeur général de l’IFCAM, et Yves Jacquet, secré-
taire général, sont les premiers à voir tout l’intérêt que
présente cette ouverture pour répondre aux besoins en
recrutement du Crédit Agricole. C’est la possibilité de
mettre en œuvre une filière de prérecrutement en fai-
sant connaître aux jeunes ce que sont véritablement les
métiers de la banque, et en permettant aux Caisses
régionales de juger, en pratique, des qualités commer-
ciales des jeunes qu’elles accueillent en formation.
UN PREMIER CFA
AVEC L’IUT PARIS-DESCARTES
L’IFCAM crée en juillet 1991 DIFCAM,
structure dédiée à l’apprentissage, et avec elle son pre-
mier CFA (Centre de formation par l’apprentissage)
avec l’IUT de Paris-Descartes. Le choix de ce premier
partenaire universitaire étant fait, il faudra un an pour
monter le dossier et obtenir les autorisations. Gene-
viève Benier, directrice du CETCA, prend les com-
mandes de cette nouvelle mission. Septembre 1991 :
deux classes préparent au DUT (diplôme universitaire
de technologie) «Techniques de commercialisation»
par la voie de l’apprentissage avec pour entreprises d’ac-
cueil la Caisse régionale d’Île-de-France et la Caisse
régionale de la Brie. Cette date marque la création d’un
des premiers centres de formation par l’apprentissage
universitaires en France, le CFA aux métiers commer-
ciaux et financiers (aujourd’hui CFA DIFCAM).
UN MOIS À L’ÉCOLE,
UN MOIS EN ENTREPRISE
Les grands principes sont posés :
– L’enseignement est en alternance : un mois en for-
mation, un mois en entreprise, et ceci durant les
deux ans ;
– Les jeunes préparent le DUT sur deux ans, donc,
comme par la voie classique, en ayant un contrat de
travail de même durée avec leur entreprise d’accueil ;
– La rémunération obéit à la réglementation de l’ap-
prentissage : un pourcentage du smic, variable selon
l’âge, et une exonération des cotisations sociales, sala-
riales et patronales ;
– Le dispositif est financé par la taxe d’apprentissage et
subventionné par le conseil régional, très impliqué ;
– L’enseignement est assuré par des universitaires et
par des professionnels de la banque ;
– C’est l’université qui délivre le diplôme, identique à
celui délivré par la voie classique.
LES CFA FLEURISSENT ET
L’ON SE DISPUTE LES APPRENTIS
Le développement est important et rapide, fai-
sant ainsi mentir les tenants du «tout universitaire».
En avril 1992, le Crédit Agricole signe avec Martine
Aubry, alors ministre du Travail, un contrat sur le déve-
loppement de l’apprentissage. On passe progressive-
ment d’un CFA en 1991 (celui de la Région Île-de-
France) à neuf CFA en 1993... En 1999 déjà, plus de
1000 apprentis sont formés au Crédit Agricole. Et si la
filière rencontre autant de succès dans le Groupe, c’est
aussi parce qu’elle partage les valeurs du Crédit Agricole.
LA GAMME DES DIPLÔMES
S’ÉLARGIT RAPIDEMENT
Le catalogue des formations s’élargit considé-
rablement : une vingtaine de diplômes allant de bac + 2
à bac + 5, avec, notamment, une licence de banque dans
le domaine commercial et un master banque-finance
dans le domaine financier. Un diplôme de niveau
bac + 1 est même spécifiquement créé pour des per-
sonnes en situation de handicap. Malgré une offre en
augmentation, les candidats sont toujours bien plus
nombreux que les places disponibles. Ces CFA, confor-
LA BANQUE, VIVIER D’ALTERNANTS
Après la grande distribution, la banque est le secteur (hors artisanat) qui accueille le
plus grand nombre d’alternants (apprentis et contrats de professionnalisation). Près de
10 000 alternants recrutés par an : 3 500 pour le seul groupe Crédit Agricole en 2015,
6 500 dans l’ensemble des autres banques, ce qui représente près du tiers des nouveaux
collaborateurs du secteur bancaire. Quatre alternants sur cinq trouvent un emploi à
l’issue de leur apprentissage. Depuis 25 ans, plus de 35 000 jeunes ont été formés
dans les CFA Crédit Agricole.
Source : FBF Fédération bancaire française.
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1976-2016 L’IFCAM a 40 ans
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