NOUVEAUX MÉTIERS : SANS CESSE APPRENDRE, TOUJOURS SE PERFECTIONNER
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Beaucoup d’appelés,
beaucoup d’élus
Le Crédit Agricole, on le sait, est indissolublement attaché à son modèle
mutualiste. À la clé, cette gouvernance dite à «quatre yeux».
L’IFCAM
va s’imposer comme un acteur précieux de la formation des élus,
dont les compétences vont s’affirmer avec le temps
et les innovations mises en place.
18 janvier 1988 :
la loi de mutualisation, qui
autorise les Caisses régionales à racheter la Caisse
nationale de Crédit Agricole à l’État, est votée à l’As-
semblée nationale.
« Le Crédit agricole devient maître
de son destin »
, titre
Le Monde.
Autant dire que cette
étape historique, au même titre que les premières
lois fondatrices des Caisses locales, Caisses régio-
nales et de la CNCA, donne un nouvel élan au Crédit
Agricole, que l’on commence à appeler « le Groupe »
plutôt que « l’Institution ».
UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’ÉLUS
Les profils des administrateurs évoluent. La
génération des notables laisse peu à peu la place à une
génération d’hommes plus investis, mieux formés,
tenants d’une agriculture moderne et ouverts sur le
monde. Parmi eux Yves Barsalou, Marc Bué, Claude
Ruelle ou encore Alexis Gourvennec, qui arrivent « aux
responsabilités ». Ils viennent des organisations agri-
coles, du CNJA (Centre national des jeunes agricul-
teurs), des Jeunesses agricoles chrétiennes... La forma-
tion des élus est un nouveau défi.
Ensemble, ces nouveaux dirigeants vont donner l’im-
pulsion.
«Il fallait innover pour répondre rapidement à la
nouvelle donne et revoir profondément l’existant…
, se sou-
vient Michel Bac, tout juste nommé responsable de la
formation des administrateurs à l’IFCAM.
Il fallait
accompagner les présidents et préparer les administrateurs à
devenir les présidents de demain. Donc actualiser les forma-
tions existantes et innover pour répondre à la nouvelle donne.»
La mission est délicate car le dispositif doit bien res-
pecter le distinguo entre les fonctions d’administra-
teur et de dirigeant bancaire, tout en permettant de
développer le principe de la gouvernance (terme qui
n’avait pas encore été inventé) des « quatre yeux ». La
mission est menée en étroite association avec la Fédé-
ration et l’Association des présidents. Michel Clavé,
qui assure à la FNCA le secrétariat de l’Association des
présidents à cette époque, sera pour l’IFCAM un par-
tenaire précieux.
TROIS SÉMINAIRES HORS DU COMMUN
La gamme de formations proposée aux élus
sera marquée par trois innovations : le séminaire Asie,
le séminaire Mendras et Perfectam. Le premier sémi-
naire des présidents a donc lieu en Asie. Nous sommes
en 1990 et la planète a les yeux braqués sur les « trois
dragons ». Michel Bac conçoit un séminaire novateur,
ouvert sur le monde : une conférence préparatoire sur
la Chine animée à Paris par des intervenants de haut
niveau, puis c’est le départ pour l’Asie avec un pro-
gramme de rencontres et de visites très dense. Les par-
ticipants n’ont pas le temps de souffler. Un rapport
d’étonnement individuel, puis un travail par sous-
groupes pour rédiger des comptes rendus portant sur
des thèmes aussi variés que les facteurs de dynamisme
et de développement, les comportements et les modes
de vie, l’évolution de l’agriculture et de l’agroalimen-
taire, du système bancaire et financier, des technologies
et de l’industrie... L’implication est totale.
«Quel avenir pour le monde rural ? »
, séminaire élaboré
avec le sociologue Henri Mendras et son équipe de
L’OFCE et de l’INSEE après la publication de leur livre
La Seconde Révolution française
(Gallimard, 1988), a été
suivi par plusieurs centaines de personnes en trois ans.
Le dîner-débat du premier soir était parfois extrême-
ment animé lorsqu’étaient abordées les questions de
l’évolution de l’agriculture et du monde rural, avec
Bertrand Hervieu, sociologue spécialiste des questions
rurales et agricoles, mais aussi celles de la famille et des
valeurs, ou encore du partage de l’eau…
PERFECTAM, UNE PIÈCE MAJEURE
DANS L’ÉDIFICE DE LA FORMATION
Le cycle Perfectam, créé en 1991,
prépare
les futurs présidents à exercer des responsabilités allant
bien au-delà de la représentation. Les débats ont été
La génération des notables
laisse la place à une génération
d’hommes plus investis
1976-2016 L’IFCAM a 40 ans
Ensemble, formons notre avenir