La Presse Pontissalienne 229 - Novembre 2018

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

2, 80 €

NOVEMBRE 2018

Mensuel d’information du Haut-Doubs

www.presse-pontissalienne.fr

LES COMMERÇANTS PONTISSALIENS LANCENT L’OFFENSIVE CENTRE-VILLE ET PÉRIPHÉRIE

Aurélien Salvi et Charline Deschamps de l’associaton Commerce Pontarlier Centre.

Pontarlier et le vélo : “Je t’aime, moi non plus” Le projet cyclable fait débat p. 6 à 8

Le sujet préoccupe les clubs locaux Les violences se multiplient sur les terrains de football p. 42

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Rédaction : “Publipresse Médias” - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-pontissalienne.fr - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 229 - Novembre 2018

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Les Fourgs : le Snabeudzi sera-t-il ouvert à Noël ?

Mémoire Les visages sont figés à jamais sur un fond jaunissant. Une médaille, une moustache, une tenue militaire. Un nom peut-être et souvent rien d’autre. Ces photos semblent si loin et sont pour- tant si proches, cent ans à peine. Elles représentent un aïeul dont le grand- père nous avait parlé un jour, mais qu’on n’a jamais connu. Un parmi tant d’au- tres, tous oubliés, ou presque. On peut se dire aussi que toutes les commé- morations que la France organise à l’occasion du centenaire de l’Armistice de 1918 font partie du folklore français et qu’elles ne servent à rien, sinon à satisfaire la dignité de quelques des- cendants de ces combattants de la Grande guerre, sans doute anciens combattants eux aussi et dont le nom- bre finit par se réduire comme peau de chagrin. On se trompe si on pense cela. En effet, même si plus aucun Poilu ne sera jamais là pour raconter l’innom- mable, il est plus que jamais indispen- sable d’entretenir la flamme du souve- nir auprès de ceux qui n’ont jamais connu les atrocités de la guerre. Plus que jamais. Car on baigne aujourd’hui dans des climats qui rappellent, les his- toriens peuvent en attester, ceux qui régnaient dans les sombres années d’avant-guerre où les tensions entre nations s’aiguisent, où les grands blocs se ravivent, et où les peuples - on l’a vu en Italie, aux États-Unis, maintenant au Brésil - manifestent leur ras-le-bol et leur perte de repères par un repli identitaire potentiellement dangereux. Dans un pays comme la France où les libertés ont été chèrement acquises par son peuple, puis par ses combattants ou ses résistants, la notion même de devoir pourrait passer pour désuète. Il n’en est rien. Mais pour qu’il trouve écho auprès des générations actuelles, ce devoir de mémoire ne doit pas se cantonner à des commémorations pas- séistes ou poussiéreuses. Le discours doit sans cesse être modernisé. Il y a plus d’un siècle et demi, Victor Hugo disait : “Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux.” Au moment où se percutent obscurantisme, révision- nisme ou nationalismes exacerbés, il est plus que jamais nécessaire de faire resurgir les grandes dates de notre passé. Pour ainsi éviter que la grande roue de l’Histoire vienne à nouveau, cent ans après, écraser les peuples et leurs espoirs. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Magalie Troutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Octobre 2018 Commission paritaire : 0222D79291 Crédits photos : L.P.P., A. Baud, F. Dumortier C.N.P.F., C. Hélie - Gallimard, M.B.A.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. G.N.R., l’autre coup de pompe

A ux manifestations liées à l’augmentation du prix des carburants qui se multiplient s’ajoutent celles des professionnels. La fédération régionale des Travaux publics de Bourgogne-Franche-Comté (F.R.T.P.) a réalisé à Besançon une opération escargot fin octo- bre pour dénoncer une aug- mentation que personne dit n’avoir vue venir… “On va rogner nos marges. Alors que les entreprises commencent tout juste à se remettre à flot, le gouvernement met un coup d’arrêt net aux prochaines embauches et aux investisse- ments !” En synthèse, voilà comment la F.R.T.P. analyse la décision de l’État de suppri- mer le taux réduit de fiscalité du gazole non routier (G.N.R.) dans son projet de loi de finances 2019. La décision, si elle est appliquée, devrait occa- sionner une augmentation de 70%pour ce carburant réservé

dans le Doubs. “Nous proje- tons d’embaucher 2 000 sala- riés entre 2019 et 2021 sur le plan régional. C’est remis en cause” poursuit la Fédération. Cette hausse concerne égale- ment les agriculteurs. Pour une ferme exploitant environ 100 hectares en zone comté, il faut compter 8 000 à 9 000 euros par an pour faire fonctionner les tracteurs. Avec la hausse, la facture passerait à 13 600 euros ! Les communes du Haut-Doubs chargées du déneigement seront elles aussi impactées. Lors du congrès des élus de la montagne, le cas de L’Alpe-d’Huez (Isère) a été évoqué : pour la station, ce sera 300 000 euros sup- plémentaires par an ! À Pon- tarlier, une saison de déneige- ment coûte en moyenne 600 000 euros pour une ville qui gère 200 km de réseau et 15 tournées. Ce chiffre pour- rait à l’avenir exploser ! n

aux engins de chantier ! Pour marquer le coup, elle organi- sait à Dijon le 5 novembre une autremanifestation alors même que le projet de loi est discuté à l’Assemblée nationale. “Pour une entreprise de T.P. du Doubs de 20 salariés, cela représen- tera 25 000 euros de surcoût supplémentaire par an. Pour une autre réalisant 3,5 millions de chiffre d’affaires, ce sera 700 000 euros de plus ! Cela va éroder de 60 % les marges de nos entreprises” analyse Jean-Pierre Dauge, secrétaire général de l’organisme présidé par Vincent Martin. Solution simple : répercuter la hausse sur la facture ? “Impossible car la plupart de nos contrats ont déjà été signés” indique un pro- fessionnel. Il demande un lis- sage de la hausse sur 5 ans. “Nous sommes prêts à tout bloquer” prévient la F.R.T.P. Le secteur représente 11 000 emplois dans la région, 2 220

Après la liquidation d’octobre dernier, le Snabeudzi est à vendre.

L es premiers flocons sont déjà tombés sur le pla- teau des Fourgs et l’ave- nir immédiat du bar-restau- rant de la station des Rangs reste toujours aussi opaque. Au grand regret du proprié- taire des lieux, Roland Bulle- Piourot qui ne cache pas début novembre son inquié- tude à l’approche de la sai- son hivernale. “On a fait une offre au mandataire judiciaire pour reprendre le fonds. On est dans l’attente d’une réponse qu’on espère rece- voir rapidement d’autant plus qu’on a trouvé un trio de can-

didats” , explique l’ancien gérant de la station. Repris en octobre 2014 par Éric Tupin, gérant de la société Tout Là-Haut, le Snabeudzi était en redressement judi- ciaire depuis juillet 2016 avant de se voir accorder un plan de continuation un an plus tard. Un sursis qui ne suffira pas à éviter la liquidation judi- ciaire prononcée le 3 octo- bre dernier. Les propriétaires espèrent un règlement rapide car l’ouverture sera aussi conditionnée à d’importants travaux de remise en état des locaux. n

La facture du déneigement pourrait encore augmenter pour les villes.

Téléthon, encore et toujours

U ne dizaine d’associations se mobilise dans l’organisation du Téléthon à Pontarlier. “Elles sont toutes regroupées au sein l’as- sociation Pont’Association. On a pris un statut associatif, c’est plus com- mode pour gérer les fonds” , justifie son président Alain Girod, fidèle au poste depuis plusieurs années. Les festivités débuteront le vendredi 7 décembre au Dojo Pierre de Cou- bertin avec le traditionnel concours de tarot à 20 heures “On travaille en partenariat avec le club Atouts Maî- tres.” Reprise des animations le samedi place d’Arçon à partir de 14 heures ainsi que sous le théâtre où se tiendra le mini-marché de Noël

avec des spectacles de danses et de chants. “Vers 20 heures, on accueillera un groupe de coureurs qui sont partis la veille de Besançon en récoltant des fonds au fil du par- cours.” Autre tradition du Téléthon pontis- salien, le loto proposé aux Capucins à 20 heures Comme les années pré- cédentes, rendez-vous dimanche à l’Espace Pourny pour chiner à la bro- cante. “L’an dernier, on avait pu ver- ser 11 000 euros à l’A.F.M. On a adopté le principe de minimiser les frais pour dégager le maximum de bénéfices pour la bonne cause.” n

L’édition 2018 se terminera avec la brocante organisée le dimanche 9 décembre à l’Espace Pourny.

Renseignements au 06 33 46 30 10

Publi-information L AGENCE, la nouvelle enseigne de l’immobilier Une nouvelle enseigne immobilière s’est

L’équipe de LAGENCE de Valdahon est animée par Alexandre Bonnet (à droite).

implantée à Métabief, Valdahon et Morteau. Il s’agit de LAGENCE. Elle a été créée par des professionnels de l’immobilier qui connaissent parfaitement le marché local qu’ils pratiquent depuis de nombreuses années.

L’ union fait la force ! C’est sur cette idée que des agents immobiliers indé- pendants de Mor- teau, Métabief et Valdahon ont décidé de s’associer pour créer LAGENCE. Cette nou- velle enseigne qui rayonne sur l’ensemble du Haut-Doubs, est née de la volonté de Cédric Valion, Alexandre Bonnet, Alain Choquet et Virgile Itz- stein. Les deux premiers avaient fondé Morteau Immo- bilier et Valdahon Immobilier, tandis que leurs homologues géraient les agences Swixim de Morteau et de Métabief. D’un commun accord, ils ont abandonné leurs enseignes respectives pour installer à la place celle de LAGENCE. “Ce qui nous a plu dans ce projet d’association, c’est que nos com- pétences et nos expériences sont complémentaires. Nous avons aussi des savoir-faire en com-

mun entre nos trois agences, ce qui nous permet d’assurer une continuité de service tout au long de l’année pour le confort de nos clients” disent les nouveaux associés. Ajoutons que les fondateurs de LAGENCE exercent leur métier depuis plus de 15 ans sur le Haut-Doubs dont ils sont originaires. Ils connais- sent parfaitement ce territoire, les gens qui y vivent, et le mar- ché de l’immobilier. Cette proxi-

Cédric Valion (à droite) est à la tête de l’équipe de LAGENCE de Morteau.

mité leur per- met de faire un travail sur- mesure pour le compte de chaque client. “Nous appré- hendons notre métier comme une prestation sur mesure pour chaque client. Notre force est la

proximité avec les gens. Nos trois agences immobilières sont implantées à Morteau, Valda- hon et Métabief. Nous connais- sons toutes les particuliers du marché sur ce territoire trian- gulaire qui comprend égale- ment Pontarlier” assurent Alain Choquet, Cédric Valion, Virgile Itzstein et Alexandre Bonnet. Les quatre associés exercent chacun leur profession sur le secteur géographique qu’ils

“Prestation sur mesure pour chaque client.”

dans cette analyse et dans le conseil aux vendeurs et aux acheteurs. LAGENCE déploie de nouveaux moyens de com- munication pour garantir la vente dans les meilleurs délais. À LAGENCE encore, les biens sont gérés rigoureusement pour le compte de bailleurs privés. “Nos équipes suivent des formations juridiques pour apporter le meilleur service au client en fonction des évolu-

connaissent. Cette expertise assure aux clients la qualité du service dans les domaines de la transaction, la vente de neuf (appartements, maisons, terrains), la location et la ges- tion. À LAGENCE, les esti- mations de biens sont établies sur des critères précis appuyés sur la connaissance du mar- ché local. Les compétences en bâtiment des quatre associés sont essentielles pour les aider

tions de la réglementation et ce, qu’il s’agisse de transac- tion, de location ou de gestion.” Cette nouvelle enseigne indé- pendante fait partie du réseau F.N.A.I.M. Elle emploie actuel- lement une vingtaine de col- laborateurs. Dans le cadre de son développement, elle recrute des agents commer- ciaux sur Pontarlier et Mor- teau. Ils viendront compléter l’équipe déjà en place. n

Alain Choquet (à gauche) et Virgile Itzstein (à droite) gèrent LAGENCE de Métabief.

L’INTERVIEW DU MOIS

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POLITIQUE

Annie Genevard

“L’esprit montagnard n’est vraiment pas un vain mot” Deux nouvelles casquettes pour la députée du Haut-Doubs qui s’est hissée première vice-présidente de

routier) utilisé notamment par les engins de travaux et de déneigement ont été évoquées ? A.G. : C’est un vrai souci pour les com- munes de montagne. Pour une com- mune comme l’Alpe-d’Huez, cette nou- velle fiscalité représente un coût supplémentaire de 300 000 euros par an ! On a réussi à repasser cette dis- position en commission à l’Assemblée nationale, mais elle a été finalement adoptée. Le Sénat va la rejeter, mais elle reviendra à l’Assemblée.A été tout de même exclue une partie du dénei- gement et du damage.Malgré tout, cet- te mesure fiscale aura forcément une incidence sur le coût des travaux pour les communes. L’A.N.E.M. a adopté une résolution à ce sujet lors de ce congrès. L.P.P. : Votre objectif pendant ces deux ans de présidence de l’A.N.E.M. ? A.G. : En tant que présidente, je veille- rai à ce que chaque budget, chaque pro- jet de loi de finances soit épluché sous l’angle montagnard. L’A.N.E.M. reste la seule instance en France qui fait exister le politique montagne dans les politiques publiques. Nous avons obte- nu également d’être consultés dans tous les schémas d’aménagement qui touchent de près ou de loin aux zones montagne. Ce sont des points qui ne sont peut-être pas visibles du grand public, mais qui sont stratégiques. L.P.P. : Il y a eu cependant un petit couac pen- dant le congrès sur la place attribuée à L.R.E.M. au sein du bureau de l’A.N.E.M. Ce sera fina- lement une vice-présidence. Patrick Genre s’est insurgé contre ces petites chamailleries politiciennes. A.G. : Nous avons en effet réitéré auprès de nos collègues de la majorité leur invitation à nous rejoindre dans une gouvernance tripartite, ce qui est tout à fait normal. L.R.E.M. réclamait le secrétariat général et n’a donc pas sou- haité désigner quelqu’un immédiate- ment. Cela devait être fait prochaine- ment. Patrick Genre a raison, cette association ne doit pas être perturbée par des considérations politiques, c’est dans l’intérêt de la montagne. L.P.P. : Vous avez coiffé récemment une deuxiè- me nouvelle casquette avec cette place de pre- mière vice-présidente de l’Assemblée natio- nale. Une vraie surprise pour vous ? A.G. : Complètement. Chaque groupe avait désigné ses candidats pour occu- per les six vice-présidences de l’As- semblée. Deux postes devaient revenir

L a Presse Pontissalienne : Vous avez été élue le 19 octobre à la tête de l’Asso- ciation nationale des élus de la mon- tagne (A.N.E.M.) pour un mandat de deux ans. Quel bilan tirez-vous du congrès annuel de l’A.N.E.M. qui s’est tenu à Morteau les 18 et 19 octobre ? Annie Genevard : Si j’en crois les messages reçus depuis par les congressistes, je peux dire que le bilan de ce congrès est très positif. Il y a toujours une espèce de magie au congrès de l’A.N.E.M. par- ce que pour tous ces élus de tous bords, il n’y a qu’un parti, c’est celui de lamon- tagne. L’esprit montagnard n’est vrai- ment pas un vain mot, on s’en est enco- re rendu compte cette fois-ci.De surcroît, ce congrès qui se déroulait dans le Haut- Doubs a permis à plus de 500 élus de toute la France de découvrir les beau- tés de notre région. Et sur le plan éco- nomique, ça a été aussi une belle opé- ration, pour les hébergeurs et pour les commerces. Un boucher de Morteau me disait qu’il n’avait jamais autant vendu de saucisses que ces deux jours- là ! L.P.P. : Ce congrès a-t-il permis de faire avan- cer la cause de la montagne, et sur quels points ? A.G. : Les élus de montagne sont tous confrontés au quotidien avec des pro- blèmes spécifiques dans leurs zones de montagne. L’accès aux soins, le haut débit, lemaintien des services à la popu- lation, le maintien des petites lignes ferroviaires, tout cela est très concret. Au cours de nos travaux, les élus de la montagne ont reçu le soutien de Sébas- tien Lecornu, le nouveau ministre en charge des Collectivités territoriales dont c’était le premier déplacement dans ses nouvelles fonctions. Il nous a notamment assuré qu’un siège sera attribué à l’A.N.E.M. au sein de la Confé- rence nationale des territoires, ce qui est une avancée majeure. On a assis- té également à des interventions de haute tenue. Philippe Wahl, le prési- dent du groupe La Poste, a notamment souligné que le vieillissement de la population est une chance pour la Fran- ce et qu’il est important d’anticiper ce phénomène en privilégiant le lien social et la proximité. De son côté, le prési- dent de l’A.R.C.E.P., le gendarme du numérique, Sébastien Soriano, a assu- ré que l’autorité de régulation sera très vigilante afin que les objectifs du “New Deal” du 14 janvier dernier pour la cou- verture numérique mobile et du dis- positif de couverture ciblée, soient res- pectés. Il a notamment reconnu que si de tels progrès avaient été réalisés, c’était en grande partie grâce à l’A.N.E.M. L.P.P. : D’autres questions concrètes comme la nouvelle fiscalité sur le G.N.R. (gasoil non l’Assemblée nationale et qui vient d’être élue présidente de l’Association nationale des élus de la montagne. Interview.

Annie Genevard lors du dernier congrès de l’Association nationale des élus de la montagne dont elle vient d’être élue présidente.

trop ignorés pendant la première année du mandat.J’attendsmain- tenant les preuves d’amour. L.P.P. : Soutenez-vous le pro- jet de réforme des institu- tions et notamment la bais- se de 30 % du nombre de parlementaires ? A.G. : Cette baisse était dans le programme de la droite. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron ajoute une part de 15 % de proportion- nelle. Résultat : on va aboutir, notamment en

contournement de Pontarlier n’est plus possible pour des questions budgétaires et environnementales.La solution actuel- le est donc d’améliorer le franchisse- ment de Pontarlier. On est désormais à la phase concrète des études pour les- quelles j’avais obtenu ce fameux finan- cement. Et si l’on en croit les calculs des cabinets d’études, l’économie de temps sera substantielle et ces amé- nagements résoudraient le bouchon. Le problème est que depuis trente ans la France a fait des choix qui ont péna- lisé les zones rurales. Il faut désormais rééquilibrer les choix budgétaires dans les futurs contrats de plan État-Région. Je l’ai répété récemment au nouveau préfet du Doubs. Jusqu’à maintenant, c’est un peu tout pour la plaine et rien pour la montagne. Maintenant, il faut continuer à maintenir la pression pour que soient réenclenchées les études sur les deux secteurs suivants : le tronçon LaMain-LaVrine, et lesTavins. Le pré- fet a sollicité à ma demande des cré- dits d’études au ministère. Il faut être sans cesse dans la revendication de le l’équité territoriale. Ceci dit, sans l’op- position des riverains à l’époque, la des- cente des Tavins serait un problème déjà réglé. L’argent est reparti sur la voie des Mercureaux à Besançon.Mais on ne refait pas l’histoire… L.P.B. : En parlant de Besançon, des rumeurs récurrentes vous voient comme la candidate idéale pour la droite aux prochaines munici- pales à Besançon… A.G. : Je ne sais pas d’où vient cette rumeur qui m’est en effet revenue aux oreilles plusieurs fois, mais je tiens à mettre les choses au clair : je n’ai pas quitté ma mairie de Morteau pour reprendre un autre mandat municipal. C’est clair et net. De plus, je suis très attachée à mon mandat national. Pour Besançon, il faut un Bisontin. n

taine d’années, je pense que c’est une bonne chose. L.P.P. : Qu’est-ce que ce poste vous apporte en plus ? A.G. : Matériellement, rien, j’ai toujours le même bureau et les mêmes moyens d’exercer ma fonction, et je continue- rai à siéger deux à trois fois par semai- ne au perchoir. Je peux juste désormais signer quelques documents à la place du président Richard Ferrand et pro- tocolairement, c’est moi qui peux repré- senter le président quand il n’est pas là, pour accueillir des délégations étran- gères par exemple. Je l’ai fait récem- ment avec l’héritier de l’Empereur du Japon. Ce poste de première vice-pré- sidente est aussi à mon sens une bel- le reconnaissance pour notre territoi- re du Haut-Doubs. L.P.P. : Et la prochaine fois, ce sera la prési- dence de l’Assemblée ? A.G. : Pour ça, il y a encore quelques petits détails à régler… (rires). Mais ça ne me ferait pas peur. Je n’ai jamais fait de plan de carrière, je vis les choses comme elles se présentent. J’ai tou- jours pris avec bonheur ce qui m’arri- vait. L.P.P. : Un mot plus politique sur le récent remaniement ? A.G. : Ce qui est un peu étrange, c’est qu’Emmanuel Macron dit qu’il a enten- du les Français mais en même temps, il réaffirme qu’il ne changera rien ! Sur le remaniement, il a fait sortir des gens de terrain comme Jacques Mézard. Quant à Christophe Castaner à l’Inté- rieur, il doit maintenant faire ses preuves. C’est d’abord un fidèle du pré- sident. Ceci dit, la reconfiguration du ministère de l’Espace rural et de l’Amé- nagement du territoire confié à Jac- queline Gourault traduit bien la prise de conscience que les territoires ont été

“Tout pour la plaine et rien pour la montagne.”

zone montagne, à une disparition de 40%des circonscriptions.Dans leDoubs, on passerait par exemple de 5 à 3 et ma circonscription deviendrait de loin la plus étendue, avec plus de 230 com- munes. Comment je fais le jour où la circonscription couvre la moitié du département ? C’est une perte éviden- te de proximité. Et contrairement à ce qu’on entend parfois, la France n’est pas un pays “surparlementarisé”. Il y a par exemple beaucoupmoins de dépu- tés qu’au Danemark si on rapporte leur nombre à la population du pays. Les Français considèrent qu’il y a trop de parlementaires mais quand les gens réaliseront que concrètement leur dépu- té sera moins présent, ils vont peut- être changer d’avis. Avec cette réfor- me, une nouvelle fois, les territoires urbains seront proportionnellement mieux représentés que les secteurs ruraux. L.P.P. : Un sujet d’actualité plus “Haut-Doubs” : la R.N. 57. Que pensez-vous du plan présen- té par les services de l’État pour le franchis- sement de Pontarlier ? A.G. : On sait d’abord que le grand

à L.R., deux autres à L.R.E.M., un au MoDem et un à l’U.D.I. Je ne pensais pas que l’on pouvait rayer des noms et panacher et c’est ce qui s’est passé. Finalement, c’est celui qui “prend le moins de balles”, dont le nom est le moins rayé, qui sort en tête. Pour moi, ça a donc été une surprise totale, mais j’y vois quand même un petit succès d’estime. C’est la première fois qu’il y a un premier vice-pré- sident d’opposition depuis une cinquan-

“Présidente de l’Assemblée, ça ne ferait pas peur.”

PONTARLIER

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INDUSTRIE Schrader Pontarlier passe sous pavillon japonais

LOISIRS

Une station trail Gounefay, le rendez-vous des sportifs Avec le ski et la randonnée, d’autres équipements sportifs et

L a montagne préférée des Pontissa- liens a déjà connu de belles heures de gloire sportive. Les plus anciens se souviennent peut-être qu’elle ser- vit de décor, le 8 juillet 1985, à l’arrivée de la 10 ème étape du Tour de France entre Épinal et Pontarlier. Victoire du Danois Jorgen Pedersen avec un certain Bernard Hinault en tête du classement général. Bien d’autres champions à pied, à vélo, en ski à roulettes, en ski de fond sont venus s’entraîner au Larmont à l’instar d’Anouk Faivre-Picon qui ne manque jamais une occasion de profiter du site. Passage obligé du dernier Trail des San- gliers, le Larmont accueillait encore il y a quelques semaines la première édition du cross duathlon du Grand Taureau. “Il y a un potentiel énorme” , estime Philippe Besson, l’adjoint aux sports. De par son altitude, le domaine nordique du Gounefay qui s’étage entre 1 100 m et 1 300 m d’altitude offre sans doute le plus de garanties d’enneigement à l’échelle de la communauté de communes du Grand Pontarlier. C’est ici que sera organisé en janvier prochain, le championnat de Fran- ce de ski de fond spécial chez les jeunes. culturels sont à l’étude sur ce site promis à devenir un spot outdoor. Transversalité.

L e groupe japonais Pacific Industries C.O. a finalisé l’acquisition de Schrader S.A.S. à Pontarlier et de Schra- der Bridgeport aux États-Unis. Le groupe japonais dont l’acti- vité représente 900 millions d’euros emploie plus de 3 600 collaborateurs dans vingt usines et bureaux commerciaux répar- tis dans sept pays : Japon, Corée, Taïwan, États-Unis, Chine,Thaï- lande et Belgique. Avec cette opération, Pacific Industries C.O. entend renfor- cer sa présence en Europe et

le des fluides. “Le rapproche- ment des deux entités sous la dénomination commerciale “Schrader Pacific Advanced Valves” permettra l’exploitation des meilleures pratiques de cha- cune d’elles.Aussi cela porte son activité commerciale à plus d’1 milliard d’euros et en com- plétant ses implantations indus- trielles avec sa première usine en Europe, Pontarlier. L’inno- vation et l’étroite collaboration avec nos clients sont des signes distinctifs de Schrader et Paci- fic. Nous maintiendrons nos efforts dans ces domaines. De plus, l’élargissement du porte- feuille produits nous permettra de servir plus efficacement nos clients dans le monde entier. À titre personnel, je pense que ce rapprochement ne peut être que bénéfique pour le site pontissa- lien, en termes d’activité, d’in- vestissement et d’emplois” , confie Damien Tournier, le directeur. Au 30 septembre l’effectif de Schrader Pontarlier est 471 col- laborateurs dont 370 C.D.I., 10 C.D.D., 10 apprentis, 2 contrats de professionnalisation et 79 intérimaires. n

Avec son parking, son restaurant et ses salles hors sac, le bâtiment du Gounefay est le point de départ idéal pour de multiples activités outdoor qui ne demandent qu’à s’étoffer.

pour la pratique des activités outdoor. Pas étonnant que le club Everest Flying Disc qui se sent un peu à l’étroit aux Ouillons ait manifesté auprès de la commune son désir d’aménager un nouveau parcours là-haut sur la montagne. “On est prêt à travailler sur ce projet” , annonce Philip- pe Besson. Plus bas, au pied du Larmont côté camping, le parcours sportif montre des signes de désuétude. D’où l’idée de le convertir en parcours santé avec des équi- pements plus fun dans l’esprit du fitness outdoor qu’on voit fleurir un peu partout dans les grands parcs urbains. Cet équi- pement pourrait aussi servir de support d’activité au dispositif Pass’Sport en plein boom avec un taux de remplissage à 92 %. L’occasion aussi de réhabiliter l’arbore- tum et le sentier thématique qui relie Pon- tarlier au sommet du Grand Taureau. Va y’avoir du sport ! n

Sans oublier qu’on y trouve encore quelques remontées mécaniques avec un domaine alpin remodelé pour répondre aux attentes d’une clientèle à la recherche d’une sta- tion familiale par excellence. “On a aus- si la chance de pouvoir s’appuyer sur un couple de restaurateurs très investi pour animer les lieux. La réflexion engagée sur le Larmont en général et le Gounefay en particulier s’entend dans une approche transversale qui soit sportive, culturelle et sportive. En y associant les notions d’ac- cessibilité, de pédagogie et d’économie. Pourquoi, par exemple, ne pas étudier des partenariats avec des grandes marques du sport qui mettraient du matériel à dis- position ? Tout est possible” , poursuit l’élu. La réflexion s’étend à l’aménagement d’une station trail. Avec ses salles hors sac, son vaste parking, le bâtiment du Gounefay constitue le point de départ idéal

aux États-Unis sur le marché des valves, hors l’activité T.P.M.S., c’est- à-dire “système de surveillance de la pression des pneus” qui est exclue du marché. Schrader est le leader mondial de la fournitu- re de valves et de solutions pour le contrô-

“Bénéfique pour le site pontissalien.”

L’ÉVÉNEMENT

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PONTARLIER ET LE VÉLO : “JE T’AIME MOI NON PLUS” Le sujet alimente les conservations de rue comme les séances du conseil municipal sans vraiment qu’on en voie le bout. Le réseau se déploie lentement, trop lentement aux yeux de certains, mais sûrement aux dires des élus en charge d’équiper la ville d’un schéma cyclable digne de ce nom. Un événement éminemment politique.

l Pistes cyclables 16 km de pistes cyclables déjà tracés Le centre-ville requalifié en vélo-rue

La place du vélo à Pontarlier anime le débat depuis des lustres au sein de la municipalité. Aux forces d’opposition qui réclament un vrai plan d’aménagement cohérent et continu, la municipalité Genre promet un développement cohérent du réseau cyclable calqué sur le programme des travaux de voirie. Le point.

Gaston Droz-Vincent adjoint à la voirie, Patrick Genre et Sylvie Laithier adjointe à l’accessibilité ont présenté les nouveaux panneaux installés de part et d’autre de la rue de la République.

C omme il s’y était engagé, le maire Patrick Genre a présenté début octobre le plan d’aménagement Vélo sur les trottoirs, l’autre problème La cohabitation entre piétons, vélos, et maintenant trottinettes, n’est pas toujours simple en vil- le. À Pontarlier, au moins deux personnes se sont plaintes auprès du commissariat de Poli- ce au motif que des cyclistes les ont frôlés, voire percutés. Deux lectures possibles : soit c’est un problème de civisme des cyclistes, soit une solution pour eux d’éviter une collision… avec les voitures. n

cyclable et son évolution sur la ville de Pontarlier. Carte à l’ap- pui, il revient sur la méthode choisie d’équiper progressive- ment toutes les pénétrantes : rue de Salins, rue de Morteau, rue de Besançon… de pistes cyclables sécurisées, soit en site propre, soit par traçage au sol. Pénétrantes qui convergent tant bien que mal au centre-ville où, fait nouveau, la rue de la Répu- blique adopte le statut de vélo- rue entre la place Saint-Bénigne et la porte Saint-Pierre comme le stipule la signalétique récem- ment installée. Priorité aux cyclistes sur ce tronçon en voie partagée. Les choses sont donc clarifiées dans un sens de circulation même si on se demande toujours comment procéder pour rouler dans l’autre sens. À part mar- cher à côté de son vélo, il n’y a guère d’autre choix sauf à prendre le risque de rouler sur le trottoir et de s’exposer à une verbalisation en bonne et due

forme. Ce choix assumé n’est pas au goût de l’opposition qui estime qu’il y avait largement la place de tracer deux bandes cyclables de chaque côté de la chaussée lors des travaux de rénovation de la rue de la République. Ce qui supposait de réduire la lar- geur des trottoirs. “En faisant cela, on suspendait l’exploita- tion des terrasses des deux bras- series du centre-ville” , argumente sans vraiment convaincre

“En faisant cela, on suspendait l’exploitation des terrasses deux brasseries.”

chaussée, décision a été prise de la déplacer sur le trottoir devenant à son tour un espace partagé avec priorité aux pié- tons. Autre point compliqué, le long de la rocade au niveau du pont de la Rotonde. “Dans les prochains mois, une passerelle sera installée pour enjamber ce pont et permettre ainsi de rejoindre les Gravilliers sans avoir à emprunter ou traverser la rocade” annonce l’adjoint. n F.C.

quand tout sera connecté. Le réseau comprend aussi six parcs à vélo disséminés au centre-vil- le. “On va continuer à travailler sur les pénétrantes en prolon- geant les aménagements cyclables au fur et à mesure des travaux de voirie comme nous l’avons fait rue de Salins en profitant de l’aménagement du nouveau giratoire” , poursuit Gaston Droz- Vincent, l’adjoint à la voirie. Plutôt que de matérialiser une bande cyclable le long de la

Patrick Genre qui annonce que tous les accès cyclistes au centre-ville seront finalisés d’ici la fin du mandat. “Il nous manquera un point essentiel, à savoir l’an- cienne voie fer- rée qui longe la rue Mermoz.

C’est le tronçon manquant entre la voie du train et la rue Augus- te Junod où l’on peut récupérer le réseau cyclable existant. On est toujours en situation de blo- cage avec R.F.F. sur le coût de l’emprise. Même si, c’est clair, il n’y aura pas des pistes cyclables partout à Pontarlier. Ce n’est pas souhaitable pour des questions de sécurité.” Le schéma cyclable de Pontar- lier s’étend actuellement sur 16 km, bientôt 18 km et 20 km

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Le nouveau schéma cyclable de l’équipe Genre

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l Haut-Doubs Écologie Un autre point de vue

La politique du tout pour l’auto Cécile Houdelot et Gérard Voinnet, les deux élus de Haut-Doubs Écologie, militent pour les modes de déplacement doux et les transports en commun. Ils sont assez sceptiques sur la politique conduite par la majorité en faveur du vélo.

l Groupe socialiste

La réaction de Liliane Lucchesi

“On a perdu 17 ans”

L a Presse Pontissalienne : Que vous inspire la démarche portée par la municipalité dans le développement des pistes cyclables ? iliane Lucchesi : Je suis plutôt satisfai- te. Jusqu’à présent Patrick Genre pro- posait des aménagements autour de la ville avec des liaisons vers Doubs et Houtaud.Aussi, je suis très conten- te de découvrir que ce plan de dépla- cement à vélo arrive au centre-ville même s’il reste encore à l’état embryon- naire. Cela fait 17 ans que je milite pour cet aménagement intra-muros. L.P.P. : Vous circulez souvent à vélo ? L.L. : J’ai toujours utilisé le vélo dans mes déplacements quotidiens pour fai- apprécie que la Ville affiche enfin sa volonté d’organiser les déplacements à vélo intra-muros. Un bon début. Depuis toujours mobilisée sur la problématique des pistes cyclables en ville, l’élue pontissalienne

C ycliste pontissalienne, Cécile Houdelot a un ressenti assez négatif quand elle vient au centre-ville. “Je trouve que c’est dangereux et je ne me sens pas en sécu- rité sauf quand je suis sur la piste cyclable entre le rond-point des Granges et la Gare.” Elle dénonce “ces bouts de pistes qui s’arrêtent sans prévenir. Il n’y a pas de continuité, ni de plan de circulation.” Gérard Voinnet pédale dans la même direction et déplore cet- te façon d’aménager des pénétrantes pour accéder au centre-ville. “Sauf qu’à l’intérieur, il n’y a aucun prolongement. Ce serait simple, par exemple, de faire une piste cyclable dans la rue Jeanne- d’Arc en supprimant un côté de sta- tionnement. Idem rue Jules Mathez où il serait bienvenu de n’avoir plus qu’une seule voie montante, ce qui laisserait la place pour une autre piste cyclable.” Les deux élus d’opposition voient dans l’aménagement du centre-ville la par- faite illustration de la politique du tout pour l’auto. “C’est une politique affi- chée et assumée. Pour que les commerces fonctionnent bien, il faut que les voi-

tures puissent s’approcher le plus près possible” , analyse GérardVoinnet.Tout le contraire du projet porté par Haut- Doubs Écologie qui veut rendre le centre- ville aux piétons, aux cyclistes et ban- nir les véhicules motorisés. Comment ? “C’est facile. Il suffit de mettre en place du stationnement payant au centre et gratuit à l’extérieur. On limite ainsi la circulation automobile et on privilégie d’autres moyens d’ac- cès. À partir de là, on mandate un cabi- net spécialisé pour formuler des pro- positions d’aménagement.” Cécile Houdelot s’étonne qu’il n’y ait qu’un seul sens de circulation pour les vélos dans la Grande rue. “Cela signifie qu’on doit emprunter le trottoir pour aller en sens inverse. Autre exemple : quand on veut descendre en ville depuis la gare ou l’office de tourisme. On peut aussi déplorer l’absence de parkings couverts pour mettre les vélos à l’abri. Aujour- d’hui, il y a seulement quelques arceaux ici ou là alors que dans le même temps, on investit beaucoup d’argent dans une halle couverte qui sert à plus de 90 % de parking automobile.” n

S’exprimant au nom du groupe socialiste, Liliane Lucchesi apprécie la démarche de la municipalité tout en restant prudente sur le déploiement du schéma d’aménagement cyclable.

bon à la santé. On évite les bouchons, la pollution. On sait qu’en ville, 60 % des déplacements pourraient se faire à vélo. L.P.P. : Même en hiver à Pontarlier ? L.L. : Le climat n’est pas une excuse. 50 % des Danois utilisent le vélo pour leur déplacement domicile-travail. L.P.P. : Question à la conseillère régionale : la Région Bourgogne-Franche-Comté sou- tient-elle les modes de déplacements doux ? L.L. : Oui, il existe des contrats terri- toriaux et des dispositifs à destina- tion des bourgs-centres pour accom- pagner les projets d’aménagement cyclables. L.P.P. : Une conclusion ? L.L. : Cette proposition de plan traduit une vraie prise de conscience mais on ne voudrait pas que la montagne accouche d’une souris. n Propos recueillis par F.C.

te aujourd’hui s’est inspiré du plan Peters qui remonte aux années quatre- vingt. À l’époque, le vélo n’était pas du tout une priorité. On s’est battu, on a été persévérant et aujourd’hui on constate que nos idées se concrétisent. L.P.P. : Ce plan vous plaît donc ? L.L. : Transformer la rue de la Répu- blique en vélo-rue, c’est bien, même si ce n’est pas suffisant. Il faudrait pou- voir circuler dans les deux sens. Il exis- te toujours des solutions adaptées aux problèmes de circulation à vélo. Il faut aussi penser aux arceaux de station- nement, aux garages couverts, aux sas dédiés aux cyclistes dans les carre- fours équipés de feux tricolores. L.P.P. : Le vélo, un art de vivre ? L.L. : Je m’exprime au nom du groupe socialiste. Pour nous, le vélo est un vrai enjeu environnemental, un enjeu économique qui participe à l’attracti- vité du centre-ville. Faire du vélo, c’est

re des courses, aller au travail mais j’étais souvent contrainte d’enfreindre la loi,fau- te de pistes cyclables en ville. L.P.P. : Vous appréciez l’initiative en restant sur votre faim, semble-t-il ? L.L. : Ce plan implique lamise en place d’une stratégie et une vision à long terme des déplacements en mode doux. L’aména- gement du centre-vil- le tel qu’il se présen-

“Le climat n’est pas une excuse.”

Les deux élus de

Haut-Doubs Écologie ne partagent pas

la même vision du centre-ville que la majorité municipale.

L’ÉVÉNEMENT

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l Usager

Un choix d’aménagement La vélo’attitude à Pontarlier ? Très investie dans la pratique du vélo au quotidien, Aude Marmorat qui anime des ateliers de réparation et organise des Vélorutions estime qu’il reste encore beaucoup à faire avant que Pontarlier ne soit vraiment une ville “cyclable”. Aude Marmorat est à l’initiative des

“L e vélo est un véhicule à part entière qui doit pouvoir circu- ler sur des voies cyclables matérialisées sur la route et non pas sur le trot- toir comme c’est de nouveau le cas dans la rue de Salins suite à l’aménagement du nouveau rond-point” , critique celle qui n’utilise pratiquement jamais sa voiture en ville. Avec ou sans ses enfants, elle effectue ses déplacements à bicyclette pour les emmener à l’école, faire ses courses, se rendre sur son lieu de travail. Elle a également sui- vi des formations pour être ini- tiatrice mobilité vélo et se fami- liariser à la réparation des cycles. Deux fois par mois à la tAnta- tive, rue Marpaud à Pontarlier,

Aude Marmorat encadre béné- volement un atelier permettant à chacun de venir entretenir, réparer son deux-roues.Très au fait des possibilités d’aména- gement, des normes et des erreurs à ne pas commettre, elle

Vélorutions organisées à Pontarlier qui visent à promouvoir la pratique du vélo en demandant la mise en place d’iti- néraires cyclables continus et cohérents à Pontarlier.

estime que “si l’on veut mettre les cyclistes en confiance, ce n’est pas en leur tra- çant des bandes cyclables sur les trottoirs. La coha- bitation est diffi- cile avec les pié- tons qui eux doivent se sentir en totale sécurité sur les trottoirs.” Sur les aména- gements cyclables

La discontinuité des bandes cyclables.

de la rue de Salins, elle pointe du doigt les poteaux censésmaté- rialiser la bande cyclable. “C’est une source d’accidents poten- tiels, surtout avec des jeunes enfants qui n’ont pas toujours la maîtrise de leur vélo.” Autre risque dénoncé : les liaisons trottoir-route quand la bande cyclable s’arrête et que le cyclis- te doit revenir sur la chaussée. “On sait que huit accidents sur dix viennent de l’arrière et c’est souvent au niveau de ce type d’insertions.” Le problème de discontinuité des pistes ou bandes cyclables est sans doute le principal sujet d’agacement des usagers du cycle pontissalien. Aude Mar- morat milite pour une meilleu- re prise en compte de la nou- velle réglementation plus sécurisante. Elle suggère d’amé- nager des sas réservés aux vélos au niveau des carrefours équi- pés de feux tricolores, et de mettre l’accent sur la nouvelle signalétique qui formalise des pratiques instinctives. “On peut aller très loin dans le “savoir rouler” développé au sein du “Plan vélo” dont le décret d’ap- plication devrait sortir pro- chainement. Dans ce dispositif qui ouvre droit à des subven- tions, il est question de parc de vélos, d’aires de stationnement à proximité des écoles, des éta- blissements publics et même de maisons du vélo.” Elle regrette aussi que la “prime vélo” ne soit pas appliquée au niveau des employés communaux de laVil- le. Pour autant, elle applaudit aus- si les arceaux installés pour garer les vélos devant la M.J.C. des Capucins. Parce que le vélo ne se limite pas à la circulation intra-muros de Pontarlier, il serait judicieux de développer des liens sécurisés vers toutes les zones de la communauté de communes : Doubs, Houtaud, La Cluse-et-Mijoux, Les Granges-Narboz… n

Zoom La liaison Houtaud-Pontarlier dans les clous du Plan Vélo

La traversée de la rocade bloque ce dossier depuis des années.

L es cyclistes et les élus d’Houtaud se mobilisent depuis des années pour la création d’une liaison piétonne et cycliste jusqu’à Pontarlier. “On a investi 6 000 euros dans l’amé- nagement de ce sentier jusqu’à la limite communale avec Pon- tarlier qui se situe au niveau de l’aérodrome” , indique Jean-Fran- çois Ligier, le maire d’Houtaud. Le projet bute sur un gros obs- tacle, à savoir la traversée du rond-point de la rocade. Ce fran- chissement de la R.N. 57 implique donc un troisième par-

tenaire, l’État. Entre la réalisa- tion d’un passage souterrain coû- teux et le marquage au sol d’une bande cyclable prioritaire, les avis divergent sur la manière de passer cette route à forte circu- lation. Le dossier est aujourd’hui por- té par la C.C.G.P. Il correspond en tout point aux objectifs du Plan Vélo lancé en septembre dernier par le gouvernement Macron. Jean-François Ligier y voit l’opportunité de faire abou- tir ce projet tout en bénéficiant d’aides inespérées. n

Pour Aude Marmorat, ici à droite, la cohabitation entre piétons et cyclistes est toujours compliquée sur le même trottoir.

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PONTARLIER 10

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SPECTACLE

Théâtre musical

Pontarlier 14-19…Si loin des tranchées Ce spectacle original

C e projet qui a reçu le label national du Centenaire a nécessité quatre années de travail. “C’est notre première création” , sou- ligne Élisabeth Dion, la présidente de la Campanelle. Un spectacle qui fédère les talents locaux.Michel Renaud, historien local, a écrit le livret. Un travail de fourmi réa- lisé à partir de documents d’ar- chives pour être le plus fidèle à la réalité. Loin du front, Pontarlier contri- bue à sa manière à l’effort de guer- re. Elle subit de plein fouet les conséquences de l’interdiction de l’absinthe proclamée en 1915 et qui va mettre à mal toute l’éco- nomie locale. Les usines sont réqui- sitionnées pour l’armement ou ser- des Pontissaliens pendant la Grande Guerre. “Musique maestro !” alliant théâtre, musique et chant nous convie à découvrir le quotidien

Les choristes de la Campanelle se prêtent au jeu de lascénographie.

Ouvrage Les morts de la Grande Guerre à Pontarlier C e livre marque l’aboutissement d’un projet péda- gogique mené depuis trois années scolaires par des élèves du collège Malraux. Il recense les noms de 560 poilus inscrits sur le monument aux morts de la Ville, les tombes du cimetière Saint-Roch, les plaques commémoratives à l’église Saint-Bénigne et au lycée Xavier-Marmier et sur les registres de l’état civil de Pon- tarlier. Chaque soldat fait l’objet d’une notice biographique. Des lettres de poilus et une correspondance entre un poilu et sa famille ont été imaginées par les élèves. Ce livre, qui a obtenu le label “Centenaire” officiel, a bénéficié des subventions de la Ville de Pontarlier et de la Mis- sion du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Il est préfacé par la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, le directeur général de l’enseignement sco- laire et le maire de la Ville de Pontarlier. n

Muster, le chef de chœur de la Campanelle qui a composé les pages chorales et musicales qui viendront commenter l’action ou proposer des intermèdes musi- caux. Programmée initialement pour être un opéra, cette grande fresque “Pontarlier 14 19” s’est transfor- mée en théâtre musical. Les cho- ristes de la Campanelle seront accompagnés par six musiciens : piano, accordéon, contrebasse, trompette et trombone. “Les solistes prévus dans le cadre de l’opéra sont remplacés par des comédiens.” L’équipe chargée du spectacle a fait appel au metteur en scène Philippe Carle qui propose donc une dramaturgie regroupant

quatre acteurs tenant chacun un rôle spécifique. Sandra Peters sera la cafetière, Michel Bertin le mai- re, Sandra Peters l’institutrice qui se liera d’amour avec le soldat incarné par François Vigouroux. “Un amour empêché par la guer- re mais la conclusion sera heu- reuse” , explique Philippe Carle. L’institutrice aura à s’occuper de vrais écoliers, en l’occurrence la classe de C.E. 2-C. M. 1 de La Clu- se-et-Mijoux qui travaille sur ce spectacle depuis plusieurs semaines. “La difficulté réside dans la coordination de tous les participants, observe SylvainMus- ter qui justifie également le choix d’étendre l’histoire jusqu’en 1919. On souhaitait évoquer ce qui s’est

passé après l’Armistice avec le retour de ceux qui ont survécu, la détresse des familles en deuil…” Ce théâtre musical durera 1 h 30 sans entracte. n F.C. Pontarlier 14 -19… Si loin des tranchées Espace Pourny. Pontarlier Samedi 24 novembre à 20h30 et dimanche 25 novembre à 17 heures Réservations et

vent d’hôpital pour les soldats blessés. Le maire Ernest Deniset, ancien dis- tillateur, pare au plus pressé. Il fait planter du blé qui servira à nourrir la population. “On n’oublie pas le rôle des femmes qui prennent le relais des hommes mobi- lisés au front” , explique Sylvain

“On n’oublie pas le rôle des femmes.”

renseignements au 03 81 49 86 41 ou au 07 86 54 01 49

Zoom La Stadt Musik au défilé du 11 novembre L a formation allemande participe avec le maire de Villingen Rupert Kubon aux cérémonies du 11 novembre organisées à Pontarlier. Discours tra- duit dans les deux langues, hymnes nationaux alle- mands et français, la paix est à l’honneur. Les deux harmonies exécuteront ensemble l’hymne européen. “ Après les hommages au monument aux morts, les deux formations se mélangeront pour un retour en musique jusqu’à la place Cretin” , ajoute Jean-Claude Kury en soulignant le rôle joué par Hubert Querry le président de l’harmonie qui tenait beaucoup à réunir les deux musiques. n

HARMONIE MUNICIPALE

Concerts d’automne

La paix au programme du centenaire de l’Armistice Pour ses traditionnels concerts d’automne donnés à l’Espace Pourny les 10 et 11 novembre, l’harmonie municipale jouera avec la Stadt Musik de Villingen. Tout un symbole.

L a musique adoucit les mœurs. Elle réconcilie aussi les musiciens. Les échanges entre l’harmonie muni- cipale et Pontarlier et la StadtMusik de Villingen durent depuis plus de 50 ans. Un coup chez l’un, un coup chez l’autre. Sans doute la plus belle expres-

versaire de l’harmonie municipale qui a vu le jour en 1947. On n’avait été empê- ché l’an dernier pour des raisons tech- niques” , explique Jean-Claude Kury. Symbolique aussi le titre de ce concert d’exception : “100 tendre”. “On a compo- sé un programme musical autour de la paix, la liberté, la fraternité. Je pense par exemple à “Men of peace” cette construc- tion basée sur l’hymne à la joie” , résume Patrick Hérard, le directeur de l’harmo- nie. Chaque formation interprétera ses propres morceaux jusqu’au bouquet final “Kyo Wa” ou paix en japonais avec 130 musiciens à l’unisson. Grandiose. “Cela doit faire plus de 20 ans qu’on ne s’est pas produit dans une telle configuration” , sourit Jean-Claude Kury. Ces agapes musicales se prolongeront la semaine suivante à Villingen où l’har- monie municipale est invitée à partici- per le 18 novembre à la journée de com- mémoration des victimes de guerre. n

sion du jumelage entre la capitale du Haut-Doubs et la double cité du Bade-Wur- temberg. Impossible dans ces cir- constances de ne pas mettre à l’honneur cette fraterni- té musicale au programme du centenaire de l’Armisti- ce d’autant plus que l’évé- nement coïncide avec les traditionnels concerts don- nés chaque automne par la formation pontissalienne. “On profite de l’événement pour célébrer le 70 ème anni-

130 musiciens à l’unisson.

Les deux harmonies se mélangeront à la fin du défilé entre le monument aux morts et la place Cretin.

Un ouvrage référence.

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