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La vigne est donc cultivée ici depuis longtemps, concurremment
avec le blé, etc. Elle n'a pas toujours été prédominante sur les céréales, les
prairies et les bois. Même au commencement de ce siècle, les viticulteurs
se demandaient encore s'il était plus avantageux de
«
planter en vignes les
terrains dans lesquels on pouvait sen1er du grain que de les convertir en
terres labourables
».
Cependant, dit
Quenot
«
les circonstances politiques
dans lesquelles la France s'est trouvée depuis trente ans, ont dû fournir
clairen1ent la réponse à cette question. En ten1ps de paix, les graines valent
peu d 'argent et la vigne en rapporte beaucoup parce que le con1merce de
l'eau-de-vie est florissant. La culture de la vigne est n1oins dispendieuse que
celle des terres labourables, elle produit chaque année du vin
à
peu près de
même qualité; la quantité diffère, il est vrai, selon que la saison a été plus ou
moins favorable, mais cette différence ne doit pas ètre comptée pour
beaucoup, parce que le prix du vin augmente ou diminue, selon que la récolte
a été plus ou moins abondante, en sorte que le n1èn1e journal de vigne,
à
moins
d'accidents particuliers, donne presque toujours le même revenu en argent.
La semence et la culture du grain sont très coùteuses, et les années de repos
qu' il faut laisser
à
la terre surpassent de beaucoup dans un temps donné le
non1bre de celles que reste une jeune vigne sans rien produire. Le vin se
conserve plus facilement et bien plus longtemps que le blé, et par conséquent
donne au propriétaire la facilité de profiter des évènements ou de les attendre
pour vendre
à
bon prix. Voici au surplus les rapports que l'on établissait
entre ces deux cultures avant nos guerres n1aritimes.
«
Je suppose, dit Munier dans son recueil d 'observations sur
l 'Angoumois, que trente journaux de vigne donnent trente barriques de vin,
la récolte serait alors médiocre et la barrique de vin vaudrait 24 fr., ce
qui produit pour les trente barriques la son1n1e de
720
fr. sur laquelle,
déduisant celle de 253 fr., savoir
180
fr. pour la culture de trente journaux
à
6 fr. par journal et 75 fr. pour les frais de vendange évalués à
2
fr. So par