DOCUMENT DE RÉFÉRENCE 2016
HERMÈS INTERNATIONAL
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RESPONSABILITÉ SOCIALE, SOCIÉTALE ET ENVIRONNEMENTALE
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MATIÈRES ET FOURNISSEURS
2.4
MATIÈRES ET FOURNISSEURS
La pérennité des activités d’Hermès repose sur la disponibilité des
matières premières d’exception qui sont à l’origine des produits et de la
singularité de laMaison. C’est en acteur conscient qu’Hermès respecte,
protège et travaille à rendre durables les ressources naturelles dont il
a besoin.
L’approche du groupe, constante depuis des décennies, est de toujours
mieux connaître ses filières d’approvisionnement, de les consolider pour
assurer la qualité au plus haut niveau d’exigence, et de les dévelop-
per pour préparer la croissance future. Chaque jour, en bons artisans,
les efforts des sites se concentrent sur l’optimisation de l’utilisation de
matières rares et précieuses.
La capacité à grandir est également liée au développement des four-
nisseurs, dont les savoir-faire d’exception et les succès de demain
contribueront à ceux du groupe. La majeure partie de la production
d’Hermès est intégrée dans la continuité de sa stratégie de préserva-
tion de savoir-faire uniques et de sécurisation des approvisionnements.
Les sous-traitants et fournisseurs de la Maison sont, pour la majorité,
des partenaires depuis de nombreuses années, et cette stabilité des
relations permet d’inscrire dans le temps une étroite collaboration sur
de nombreux sujets.
Conscient de sa responsabilité sociétale, le groupe fait aussi appel au
secteur aidé en France pour ses achats directs et indirects (voir chapitre
« Les hommes, responsabilité sociale »).
Soucieux d’accompagner tous ses partenaires durablement, d’entre-
tenir des relations équilibrées, avec bienveillance et exigence, Hermès
s’assure qu’ils partagent et respectent ses ambitions sociales, environ-
nementales et éthiques.
2.4.1
CONNAÎTRE LES FILIÈRES, RESPECTER
LA RÉGLEMENTATION
Le respect des matières premières commence évidemment par un res-
pect des réglementations qui les concernent. Il s’agit, notamment, des
dispositions législatives permettant :
s
de lutter contre l’exploitation forestière illégale, comme le Lacey
Act en vigueur aux États-Unis ou le RBUE (Règlement sur le Bois de
l’Union Européenne) ;
s
le respect de la Convention de Washington (CITES), un accord entre
états protégeant les espèces de faune et de flore menacées d’ex-
tinction dans le monde entier, et qui peut concerner des matières
utilisées par la maroquinerie, des tanneries, ou encore certaines
essences de parfums.
Cuir
Le cuir est une matière d’origine animale, rendue imputrescible grâce
à un traitement de tannage adapté, soit en mégisserie pour les peaux
d’agneau, de mouton, de chèvre, soit en tannerie pour les peaux issues
de bovins ou de reptiles. Les peaux utilisées en maroquinerie sont des
sous-produits de l’élevage. On parle quelquefois de « 5
ème
quartier »
pour les peaux, ce qui a pu faire dire de la tannerie qu’elle serait la plus
ancienne industrie de recyclage du monde. Hermès n’utilise que des
cuirs « pleine fleur », c’est-à-dire la partie supérieure de la peau, sans la
modifier pour en améliorer l’aspect. Par souci d’homogénéité du produit
fini, seules des peaux entières sont utilisées. Le cuir est un miroir de la
vie de l’animal. Il garde traces de ses blessures et de soucis de santé,
comme les parasites… Seul un animal bien traité présentera une belle
peau. Ainsi, l’exigence de grande qualité des peaux influence-t-elle la
filière en favorisant les modes d’élevage les plus respectueux du bien-
être animal.
Tous les cuirs nécessaires aux besoins des manufactures sont ache-
tés directement dans des tanneries, sans intermédiaire. La très grande
majorité des besoins sont couverts par les tanneries de la Maison, ainsi
que par des tanneries françaises, italiennes, allemandes et espagnoles,
toutes soumises à la réglementation européenne, qui est l’une des plus
exigeante du monde dans ce domaine.
Hermès utilise plus de 30 cuirs différents pour la fabrication de ses
objets, majoritairement des veaux issus d’élevages français (dont l’em-
blématique « Box
»
issu d’une technique de tannage d’origine anglaise),
mais aussi de la vache naturelle (dans la lignée des cuirs d’équitation),
et des peaux dites exotiques. Ces peaux exotiques regroupent les peaux
de crocodile, d’alligator, de lézard et d’autruche (animal essentiellement
élevé pour sa viande et ses plumes).
Les peaux brutes de bovins et d’ovins, matières premières des tanne-
ries, proviennent exclusivement d’animaux d’élevage, élevés pour leur
viande. Les peaux de veau sont collectées dans les abattoirs au sein de
l’Union Européenne, en pratique quasi exclusivement en France.
Hermès travaille avec ses partenaires tanneurs, dans un esprit de coo-
pération à long terme, et consacre un budget annuel à l’organisation de
programmes d’amélioration de la qualité de la filière avec les éleveurs,
leurs coopératives et leurs associations professionnelles.
Les tanneries exotiques utilisent pour l’essentiel des peaux de croco-
diliens. Les peaux utilisées proviennent dans leur très grande majorité
de fermes d’élevage situées aux États-Unis, en Afrique et en Australie.
Toutes les fermes partenaires d’Hermès doivent respecter scrupuleu-
sement les règles établies sous l’égide de l’ONU par la Convention
de Washington qui définissent la protection des espèces en danger.
Hermès impose à ses partenaires les plus hauts standards sur le trai-
tement éthique des alligators et crocodiles suivant les recommanda-
tions de vétérinaires experts, des autorités locales comme par exemple
aux Etats-Unis du Fish and Wildlife, organisme fédéral de protection
de la nature. Ces pratiques d’élevage ont d’ailleurs contribué à sauver
l’espèce aux Etats-Unis par le repeuplement des alligators dans leur