Table of Contents Table of Contents
Previous Page  495 / 1424 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 495 / 1424 Next Page
Page Background

495

grève et dans les battements mêmes du silence son amour tranquille et plein déjà

perçoit…

6.

L’homme : un canal, un lieu, un espace, et un pont ; mais un point, et un

carrefour ; et l’homme : la capacité de choix.

L’homme n’est l’origine ni le créateur d’aucune énergie.

Mais l’homme a la propriété exclusive du pouvoir de choisir : d’identifier et de

choisir.

Ainsi seul l’homme éprouve la souffrance de ne pas savoir choisir, de ne pas savoir

utiliser son pouvoir, ou d’être à la fois le témoin et la victime des conséquences de

ses choix.

7.

Il fallait faire toute l’expérience de cette liberté de choix. Et la terre s’est offerte

pour champ de l’expérience.

Au cours du temps, différents groupements, différents peuples, suivant leurs

différentes natures ou dominances et répondant à des environnements différents,

différemment conscients de leurs origines, ont dû pareillement faire face à la

nécessité absolue de ce double apprentissage : reconnaître les termes de tout

choix, et choisir, en sachant que tout choix a ses conséquences.

Aujourd’hui cet être silencieux dedans, au regard plein, contemple une double

perspective – et tout ce qui en nous a pu supporter son silence et s’unir à sa

présence, partage cette contemplation.

La perspective contenue dans le grondement, le chant chaotique aux milliards de

voix, la foison bouleversante de tout le périple, de cette vague en reflux, est

l’histoire colossale d’un seul pas évolutif, comme celle de chacune de ses voix

individuelles.

Et c’est l’histoire de tous ceux qui, debout encore malgré toute la mort et la défaite,

ceux qui ont tout tenté, tout fouillé et tout échoué, ceux qui sont prêts enfin à se

tourner vers un Pouvoir qui sait sans errer, qui aime sans tromper, et à remettre à

sa charge cette même liberté de choisir.

8.

Par la totalité de ce regard est la totalité de cette Histoire. Car en ce regard aucune

division ne subsiste.

L’unicité, la qualité de chaque mouvement est perçue, mais l’illusion de la

séparation n’est plus.

L’expérience qui était, dans la vague, fragmentée et disséminée en tant de points

durs et douloureux, est là rassemblée, assimilée, une.

L’or et le miel.

Le Bien véritable, qui est d’être.

La justification de toutes les errances et les tentatives, les chutes et les victoires

pour rien, de tout le bruit et le saccage, de toute la pourriture, des œuvres en

vain : être libre et plein.

La plénitude d’être ouvert enfin.