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grève et dans les battements mêmes du silence son amour tranquille et plein déjà
perçoit…
6.
L’homme : un canal, un lieu, un espace, et un pont ; mais un point, et un
carrefour ; et l’homme : la capacité de choix.
L’homme n’est l’origine ni le créateur d’aucune énergie.
Mais l’homme a la propriété exclusive du pouvoir de choisir : d’identifier et de
choisir.
Ainsi seul l’homme éprouve la souffrance de ne pas savoir choisir, de ne pas savoir
utiliser son pouvoir, ou d’être à la fois le témoin et la victime des conséquences de
ses choix.
7.
Il fallait faire toute l’expérience de cette liberté de choix. Et la terre s’est offerte
pour champ de l’expérience.
Au cours du temps, différents groupements, différents peuples, suivant leurs
différentes natures ou dominances et répondant à des environnements différents,
différemment conscients de leurs origines, ont dû pareillement faire face à la
nécessité absolue de ce double apprentissage : reconnaître les termes de tout
choix, et choisir, en sachant que tout choix a ses conséquences.
Aujourd’hui cet être silencieux dedans, au regard plein, contemple une double
perspective – et tout ce qui en nous a pu supporter son silence et s’unir à sa
présence, partage cette contemplation.
La perspective contenue dans le grondement, le chant chaotique aux milliards de
voix, la foison bouleversante de tout le périple, de cette vague en reflux, est
l’histoire colossale d’un seul pas évolutif, comme celle de chacune de ses voix
individuelles.
Et c’est l’histoire de tous ceux qui, debout encore malgré toute la mort et la défaite,
ceux qui ont tout tenté, tout fouillé et tout échoué, ceux qui sont prêts enfin à se
tourner vers un Pouvoir qui sait sans errer, qui aime sans tromper, et à remettre à
sa charge cette même liberté de choisir.
8.
Par la totalité de ce regard est la totalité de cette Histoire. Car en ce regard aucune
division ne subsiste.
L’unicité, la qualité de chaque mouvement est perçue, mais l’illusion de la
séparation n’est plus.
L’expérience qui était, dans la vague, fragmentée et disséminée en tant de points
durs et douloureux, est là rassemblée, assimilée, une.
L’or et le miel.
Le Bien véritable, qui est d’être.
La justification de toutes les errances et les tentatives, les chutes et les victoires
pour rien, de tout le bruit et le saccage, de toute la pourriture, des œuvres en
vain : être libre et plein.
La plénitude d’être ouvert enfin.