..\VANT•PROPOS.
3
nécessaires,
il
apprend les opérations chimiques, les
soins minutieux qu'elles exigent, et se familiarise avec
elles, il s'habitue à des détails qui ne sauraient être trop
suiîis, et plus tard, en travaillant à la distillalion et à la
fabrication des liqueurs, il a l'avantage de ne pas éprou·
ver le même ennui que celui qui est forcé de s'y livrer
sans en connaître toute l'importance; de plus, il est à
même de faire des remarques utiles, dont est incapable
celui qui n'a suivi aucun cours et qui ne connaît aucune
des substances sur lesquelles
il
opère.
La
distillation
étant une des applications importantes de la chimie,
celui qui n'est pas un peu
ve~é
dans cette science ne
peut espérer de
porter
eette profes.<1ion au degré de per·
rection qu'elle peut atteindre.
Avant les progrès de la chimie, l'art ilu Liquoriste
était un art empirique; tout se faisait au hasard, et lors–
qu'on parvenait à composer une liqueur qui flattait le
gotlt
du public, on élevait jusqu'aux nues celui qui l'avait
in-ventée, et chacun cherchait
à
se procurer la recette ou
à l'imiter. Aujourd'hui, qu'on a mieux étudié la véri·
table manière de composer les liqueurs, on opère avec
plus de facilité, beaucoup d'économie, et l'on obtient des
résultat!\ plus flatteurs el_surtout plus sains; car
il
est
certain que, de tous les arts chimiques, celui de la dis–
tillation est un de ceux qui ont rait le plus de progrès et
se sont enrichis davantage des nouvelles découvertes.
Enfin le Liquoriste doit, autant 4ue possible, être pourvu
d'une grande délicatesse des sens de la vue, du gotîl et
de l'odorat.
De
tout ce qui précède,
il
résulte que le Liquoriste
doit avoir le palais délicat, connaître assez la chimie