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L' A R T DE C0 M P 0 S E R

rait croire cependant combien le choix de ce

fluide est

imp~rtant

pour la fabrication des li–

queurs. Je ne parle pas ici des eaux de puits,

elles ne valent absolument rien dans les

li·

queurs; mais ce sont les eaux de rivière ou

de source , dont le choix n'est rien moins

qu'indifférent.

Il

y

a

à

Paris., indépendam–

ment de l'eau de rivièi·e, deux espèces d'eaux:

de source, celles qui nous viennent

d'

Arcueil

1

et celles que fournit le côteau de Mesnil–

Montant , Belleville, etc .

Il

est reconnu que

les eaux d'Arcueil ne font pas des. liqueurs

aussi a"gréables que lorsqu'on emploie celles

de Belleville ; mais quand toutes choses se–

raient égales, l'eau d'une grande rivière, prise

dans un tems où elle n'est ni trop basse , ni

trop débordée , mérite la préférence; trop

débordée, elle tient en une espèce de solu–

tion des substances qui lui donnent une sa–

veur fade et terreuse , même après avoir

été

filtrée; trop basse, elle est sujette

à

contenir

une quantité remarquable de matières ani–

males en putréfaction, ce qui influe singuliè–

rement sur les liqueurs.

11

faut donc bien

goûter l'eau; la saveur la plus générale qu'elle

imprime

esL

une douceur qui ne tient rien

de fade; il faut d'autre part qu'e1le soit très–

limpide.