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L'ART DE .COMPOSER
si vous n'y trouvez pas cette odeur, jetez
clans votre cruche un peu de levure de bière,
et si vous n'en avez pas, prenez du levain
ordinaire, qui sert
à
faire le pain ; je vous
conseiJlerais même, pour plus grande sûreté,
de mettre ou la levure ou le levain parmi
vos roses , au moment que vous les pilez,
vous seriez pius sûr, par ce moyen, d'exciter
]a fermentation, sans laquelle vous n'ob–
tiendrez jamais · un atop.1e d'esprit ardent.
Mais quand vous serez parvenu
à
exciter
une fermentation bien vive, vous pourrez
compter sur le succès de votre opération.
Prenez pour lors huit ou dix livres de votre
pâte de rose fermentée, mettez-la dans une
cucurbite ordinaire , adaptez le réfrigé–
rant , etc., et distillez au baiu-marie et
à
un
feu assez vif. Prenez garde
à
la liqueur qui
sortira; vous continuerez un feu toujours
égal , tant qu'elle vous paraîtra sensiblement
spiritueuse ; mais sitôt qu'elle commencera
à
ne plus annoncer d'esprit , cessez
la
distil·
lation. Vous distillerez de mèmE: le reste
de
votre pâte, si vous n'avez pas employé
le
tout
à
la première distillatiôn, mêlant chaque
fois tous les produits ensernb]e. Quand yous
aurez achevé de' distiller tout ·ce que vous
avt?z de pâte de
l'OSe
fermentée , vous ver·