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L'ART DE

COMPOSER

reste

à

dire, comment le liquoriste s'y prend

pour donner

à

ses liqueurs des couleurs arti–

ficielles. Une petite charlatanerie, imaginée

pour faire varier , au moins par le nom , la

même espèce de liqueur , a pu donner nais–

;;ance

à

ces différentes colorations : les plus

usitées sont la couleur jaune, depuis l'état le

plus délayé, jusqu'au jaune foncé; les diffé–

rentes rouges , le violet et le vert.

Pour concilier la couleur jaune , il n'y a

que deux substances qu'on puisse légitime·

ment employer , le caramel et le safran.

Le caramel est du sucre qui ayant perdu

son humidité , commence

à

se décomposer.

Le point essentiel du liquoriste est , que sa

torréfaction ne soit pas poussée au point de

donner de l'âcreté, ni même de l'amertume

au caramel. On délaie dans une quantité

d'eau, dont on ajoute dans la liqueur faite,

ce qu'il faut pour concilier la nuance jaune

que l'on désire. Cette substance donne tou·

jours un jaune obscur, et la liqueur colorée

avec elle est sujette

à

brunir. Le safran, dont

la

description serait déplacée ici , et qu'il ne

faut pas confondre avec le curcuma dont nous

allons parler ; le

safra~

donne une couleur

jaune dorée, soit qu'on l'infuse dans l'eau

ou dans l'esprit-de-vin ; cette double

pro·