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L'ART D E C 0 M P 0 SER
de curcuma , se disposant
à
entrer dans le
port du Hâvre , échoua
à
la rade; les pê–
cheurs qui revinrent quelque tems après ,
vendirent leurs poissons suivantl'usage : tous
les habitans furent attaqués d'une dyssenterie
fort
~ncommode.
On remarqua que toute la
mer, depuis là rade jusqu'au port, était jaune;
et sans la· précaution que l'on prit d'interdire
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la
pêc!ie, jusqu'à ce que l'eau de mer eût re–
pris sa couleur naturelle,, il est certain que
toute la ville eût été très-incommodée d'une
épidémie qui aurait pu alarmer.
La couleur rouge se concilie aux liqueurs
avec beaucoup de substanc.es; mais la coche–
nille et le bois de Pernambouc paraissent être
les deux que l'on préfère : il n'est guère pos–
sible d'employer l'uue et l'autre de ces subs–
tances, sans y mêler uu. peu d'alun qui fixe
et développe
la
nuance. Le· Pernambouc est
sujet à jaunir très-promptement; on met la
cochenille immédiatement dans la liqueur
avant de filtrer. Ce n'est pas qu'en toute ri–
gueur on ne puisse se servir ayec avantage
d'une teinture de cochenille préparée sépa–
rément,; mais, et nous Je disons ici une fois
pour toutes, il est essentiel de filtrer les li–
queurs après leur col6ration, pour donner
à
la
couleur un œil plus vif. Si, au nombre des




