La petite ville moyenâgeuse, à l’origine
entourée de murailles, forme avec le
château fort de Brandis le cœur de
Maienfeld. Aux XVIII
e
et XIX
e
s., elle s’est
étendue hors de son enceinte, créant un
faubourg. Sa situation géographique
sur d’importantes voies commerciales
ainsi que la viticulture et l’agriculture
ont marqué le schéma de développe-
ment de la ville. Les axes d’urbanisation
ont suivi une forme ramifiée avec des
voies d’accès densément construites.
Le milieu bâti et les terres agricoles sont
étroitement imbriqués, le paysage rural
s’immisçant jusqu’au centre-ville.
Suite à l’inauguration de la ligne de che-
min de fer Coire-Sankt Margrethen en
1858, la bourgade a entamé une nou-
velle extension en direction du sud.
Des quartiers d’habitation et de travail
modernes voient alors le jour entre la
petite ville et la gare. Avec l’arrivée de
l’automobile dans la seconde moitié du
XX
e
s., son expansion s’est faite de ma-
nière plus dispersée avec des quartiers
de maisons individuelles sans lien spa-
tial avec le centre-ville. La petite ville
dotée d’un faubourg est aujourd’hui
classée site construit d’importance na-
tionale.
Inventaire détaillé du milieu bâti, révi-
sion du plan d’aménagement local
En 1988, le gouvernement cantonal a
donné pour instruction à la ville de
prendre des mesures supplémentaires
pour conserver et préserver les structu-
res importantes de son milieu bâti dans
les secteurs proches du noyau histori-
que. La ville a alors fait établir un inven-
taire détaillé de son milieu bâti. Cette
Lignes directrices
1% au maximum de croissance de la
population par an.
Conservation du site construit.
Résolution des conflits entre zones
viticoles et zones à bâtir.
Réduction du trafic au centre-ville.
(voir encadré). Déclarant que la gestion
des trois secteurs proches du centre-
ville est l’un des éléments fondamen-
taux du plan d’aménagement local,
l’exécutif a alors pris les mesures sui-
vantes: l’indice d’utilisation du sol est
réduit de moitié dans les trois secteurs.
Sur la base d’études détaillées et de
nombreux entretiens menés avec les
propriétaires fonciers, la surface utile
est transférée directement ou indirecte-
ment (obligation de plan de quartier) en
périphérie des différents secteurs en y
concentrant l’utilisation.
Compensation en nature: lorsqu’il
n’etait pas possible de concentrer l’utili-
sation en périphérie, la surface utile était
compensée en nature sur une parcelle si-
tuée en dehors du noyau de la localité,
classée en zone à bâtir spécialement à
cet effet. La Ville classe environ 3000 m
2
en zone à bâtir.A titre de prélèvement sur
la plus-value générée, il est convenu que
la moitié du terrain lui est cédé. Celui-ci
est utilisé pour procéder à la compensa-
tion en nature.
Réussites de la ville et
facteurs de succès
Le plan d’aménagement local et l’inven-
taire du milieu bâti étaient les bases du
succès. Finalement, la communication
intensive avec les propriétaires fonciers
concernés était d’une grande impor-
tance.
Orlando Menghini, directeur de Stauffer & Studach Raumentwicklung, Coiredémarche a permis de constater qu’il
était urgent d’agir dans les trois
secteurs proches du centre, à savoir
«Marschallgut», «Torkelwingert» et «Kru-
seckgasse/Lurgasse».
En 1997, laVille a réduit l’indice d’utilisa-
tion du sol dans ces trois secteurs et fixé
une obligation de plan de quartier vi-
sant la concentration de l’utilisation. Par
la suite, les propriétaires fonciers ont
essayé sans succès d’élaborer des
plans de quartiers.
En 2002, l’exécutif a élaboré avec la par-
ticipation de la population une charte
fixant les lignes directrices suivantes
Préserver les espaces urbains –
planification coopérative
Maienfeld a réussi à préserver ses espaces urbains caractéristiques et, ainsi, son site construit
d’importance nationale, tout comme de précieuses terres arables. Les lignes directrices conçues
par l’exécutif en collaboration avec la population sont l’un des facteurs déterminants de ce succès.
DÉVELOPPEMENT URBAIN
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Commune Suisse 5/14
Vue aerienne de la ville
Photos: màd
de Maienfeld (GR).
Le plan d’aménagement
Projet: màd
1988-1997 avant la révision.
Les résultats
Réduction de la surface de zones à
bâtir de plus de 4 hectares. Limita-
tion de la croissance de la population
en réduisant la zone à bâtir. Préserva-
tion de plus de 4 hectares de terres
arables de qualité. Préservation d’es-
paces non construits en milieu bâti et
conservation du site construit d’im-
portance nationale.