128
L'ART DE COMPOSER
nièvre, s'il est nécessaire de cohober; sinon,
ayant retiré cinq pintes d'esprit, yous passe–
rez
à
la composition de votre liqueur, en
mêiant autant de sirop que vous aurez d'es–
prit. Le mélange, pour l'ordinaire, devient
louche et même laiteux, en ce cas , ayez
recours
à
ce que nous avons dit
à
ce sujet
dans les principes généraux ,
à
l'article
de
la filtration.
Voulez-vous faire un esprit ardent de ge–
nièvre sans addition d'eau - de-vie? Prenez
une assez grande quantité de baies bien mûres,
écrasez-les, mêlez -
y
un peu de miel ou
de
le ure de bière avec assez d'eau pour qu'elle
surnage d'un bon doigt; je suppose que yous
aurez mis ce mélange dans des vaisseaux d'une
capacité relative
::m
gonflement qu'excite
la
fermentation ; laissez le tout en macération
jusqu'à ce que vous sentiez une odeur forte
et vineuse, ce sera un signe que la fermen·
tation s'opère bien. Versez pour lors vos
ma·
tières dans
la
cucurbite avec un tiers d'eau ou
environ; adaptez le chapiteau, et distillez au
feu ouvert, jusqu'à ce que vous
apercevie~
que ce qui tombe dans le récipient, n'a plus
de force, ce seront les phlegmes; il sera tems
de cesser. Si vous 1rouvez que cet esprit con·
tient encore trop de phlegme,
i]
faudra le
rectifier,