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L'ART DE COMPOSE:R.
Ce sirop
~me
fois fait, on le laisse
à
demi
refroidir , pour le verser dans le vase où est
déjà la dose d'esprit aromatique : aussitot le
mélange fait, on bouche le vase, et on l'agite
de tems en tems, jusqu'à ce que le t.out pa–
raisse intimement combiné. Ici commence
une diversité singulière entre les différens ar–
tistes; les uns filtrent leurs liqueurs après
·deux ou trois jours de digestion au plus; les
autres
la
laissent digéeer un plus long-tems.
On appelle digestion , en termes de liquoristes
et de pharmaciens, le séjoUi· d'une liqueur
toute faite dans des vases assez grands pour
que cette liqueur ne les emplisse point. Quel
que soit le mouvement intestin qui se passe
dans cette circonstance, toujours est-il cer–
tain que les liqueurs
y
acquièrent une finesse
singulière, et surtout une uniformité de sa–
veur, qui concourent à leur agrément. D'au·
tres, au contraire, ne filtrent
les
liqueurs
qu'après les avoir laissé digérer : ils croient
que, par ce moyen, les esprits se dissiperont
moins dans la filtration, et que cette dernière
opération assurera un mélange qui se
ra.fine
toujours mieux dans un grand vase que dans
plusieurs petits. Comme
la
première méthode
n'a pas d inconvénient, et que la seconde pa·
raît seulement
plus
conforme
~
la saine ph
y-