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L' ART D E C 0 M P 0 S ER

jusqu'aux deux tiers, la quantité de tartre qui

~e

peut plus rester en dissolution , on aug·

mente d'autant la puissance du sucre qui,

n'ayant plus

à

masquer l'acidité , devient

beaucoup plus sensible soit dans le raisiné ,

soit dans le sirop , soit dans le vin cuit et les

liqueurs qu'on en prépare.

Une autre c0ndition pour rendre le raisiné

aussi parfait qu'il est possible, c'est que,

quand il s'agit de faire entrer dans sa compo·

sition des fruits ou des racines,

il

faut toujours

que les uns et les autres soient n10ndés de

leurs peaux , de leurs pepins et de leurs

écorces, et ne les ajouter à la liqueur que

quand elle a été arnenée, par l'évaporation,

à

la

consistance de sirop, qui

s~

décuit bien·

tôt , et conserve la fluidité nécessaire pour

favoriser son action sur les fruits, opérer leur

ramollissement, leur cuisson et leur combi·

naison , de manière à former une marmelade

égale et homogène.

Une troisième et dernière condition, c'est

de remuer, sans discontinuer, le liquide corn·

posé, et de faire en sorte qµc Ja chaleur soit

très-modérée : peut-être seroit-il prudent de

n'achever la cuisson du raisiné qu'à la tem·

pérature du bain - marie , comme on a

la

louable l\abitu.de

1

de le faire dans nos labora·