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L'ART DE COMPOSER
mécanique, c'est-à·dire, par le pilon.)
J'ai
fait évaporer ce suc après l'avoir décanté et
clarifié avec un blanc d'œuf, jusqu'à consis·
tance de sirop; j'ai retrouvé deux onces de
ce dèrnier.
Il
est donc à observer premièrement,
que
trois livres deux onces de carottes, exprimées
seulement à l'aide de ·la force musculaire ,
produisent une livre deux onces de liquide
effectif; deuxièmement, qu'il serait possible
d'en obtenir une plus grande quantité
par
le moyen d'une presse , par l'ébullition
ou
par la contusion , le résidu actuel ayant
en·
core une saveur très-sucrée.
On conçoit qu'il est aisé de préparer un
sirop avec les fruits à baies tels que les rai·
-sins, mais que les racines les plus abond&ntes
en sucre ne peuvent pas, à cause de leur
con·
texture parenchymateuse et muqueuse, su·
hir aussi facilement cette préparation,
parce
quE1 , soit qu'on en sépare, par la râpe
et
fa
presse ,
la
totalité des principes qu'elles
con·
tiennent, soit qu'on les fasse houilJir
dans
l'eau pour l'extraire, la consistance du sirop
est autant due à l'abondance de la
matière
-extractive, qu'au sucre concentré, et
que 1
par conséquent, il est difficile de garantir
pour
long-tems
un pareil sirop de
la
fermentation.




